SIDA de Schrödinger

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Bonjour, je me présente, je suis le Docteur Pichon.

Bonjour !

Je suis venu pour vous présenter un concept de mon invention qui, je dois le dire, rythme maintenant la vie du laboratoire d’analyse pour lequel je travaille depuis bientôt trente ans !

Non content d’avoir apporté une petite dimension quantique à mon dur métier de tous les jours, qui ne présente d’ordinaire que peu d’intérêt, c’est un concept qui m’a même permis de devenir le boute-en-train du laboratoire.

Il a fait l’objet d’un accouchement dans la douleur. Mais aujourd’hui, au laboratoire Novatryste, nous sommes rodés et cette histoire fonctionne plutôt bien. On ne parle plus que du SIDA de Schrödinger .

Desinfolabo1.jpg


Genèse de l’Idée

Elle m'est venue comme ça.


Développement du SIDA de Schrödinger

Patient n°1 : Isabelle H.

« Isabelle H., 22 ans, qui pouvait et ne pouvait pas avoir le SIDA. »
Attention spoiler

Il aurait fallu être un aveugle doté d’une mauvaise foi épique pour ne pas voir au premier coup d’œil qu’Isabelle H. avait la maladie. Un mètre cinquante sept pour vingt neuf kilos, les pommettes saillantes et le teint terne, c’était quasiment écrit sur son front. Donc bien évidemment ma laborantine en chef, Thérèse, a tout de suite éclaté de rire lorsque la femme a ouvert la bouche pour demander une prise de sang.

— Vous trouvez ça drôle ?
Thérèse : Oui, mais c’est vous qui avez commencé ! Enfin bon, puisque c’est vous qui payez...salle d’attente numéro 2, on va s’occuper de vous. Mpfffffff ^^
Isabelle H. : Dites, vous manquez de respect à tous vos clients ? Je me demande comment vous faites pour rester ouvert !
Thérèse : Nous soignons uniquement les patients qui ont des chances de s'en sortir, madame. Je ne vous permets pas de me parler ainsi, c’est un laboratoire privé et votre opinion...
Isabelle H. : Non mais c’est dingue, ça, je rêve ! Je demande une analyse et vous me balancez presque des insultes, et sous-entendez que les résultats seront positifs sans vous préoccuper de ce que je peux ressentir !
Thérèse : À vue de nez, vous devez plus ressentir grand-chose...mpfffff
Isabelle H. : Attention je vais partir !
Thérèse : Au premier coup de froid, c’est certain MOUAHAHAHAHA

Bien heureusement, je sortais à cet instant-même des toilettes où j'avais passé la matinée. J’ai tout de suite réalisé que, comme le Colt, le four à micro-ondes et toutes ces choses innovantes, certaines inventions n’étaient pas à placer dans toutes les mains sans un minimum d’explication. Et visiblement Thérèse n’avait pas compris le concept du SIDA de Schrödinger, ce qui avait provoqué un malaise chez la patiente, chose que je n’avais jamais envisagée.


Mademoiselle, permettez-moi d’excuser ma collègue, qui manque affreusement de délicatesse.Professeur Thibault.png


Isabelle H. : Je vous le fais pas dire, non mais vous avez entendu ?


Il faut que je vous explique : c’est un concept, le SIDA de Schrödinger. Il est de moi, et vous allez voir comme c’est astucieux : une personne se présente à l’accueil et demande une analyse de sang, comme vous, et dans l’attente du résultat : BIM. La personne a, dans l’attente des résultats, le SIDA de Schrödinger ! Elle a ET n'a pas le SIDA à la fois, durant ce laps de temps.Professeur Thibault.png


Isabelle H. : Hein, quoi ? Mais c’est quoi ce délire ??


C'est clair ! Je comprends votre étonnement : comment personne avant moi n’a pu découvrir un concept aussi simplement génial ? Mystère. Bon, à la décharge de Thérèse, je dois dire que vous faussez les règles en arrivant devant nous à un stade aussi avancé. Mais malgré l’évidence, le concept est tout de même valable pour vous aussi, je vous rassure.Professeur Thibault.png


Personne n’a jamais compris pourquoi Isabelle H. n'a pas été rassurée. Elle a pris la mouche et est sortie en claquant, avec la maigre force qu’était la sienne à l’époque, la porte du labo. Cela fait trois ans et malgré nos relances, nous n’avons jamais eu d’explication.

Les courriers continuent de nous revenir, et la perspective d’avoir un jour une explication valable à son comportement se fait de plus en plus floue. Les patients d’aujourd’hui manquent cruellement de compassion à notre égard, nous les docteurs.

Patient n°2 : Difou M’B.

Mon second patient, Difou M’B., a en revanche particulièrement aidé au développement de notre idée : lui venait d’Afrique, un lieu où les gens, comme moi, dédramatisent énormément au sujet du SIDA, qui est presqu’aussi courant que le rhume et juste un peu moins que la nourriture (qu’il trouvait en abondance dans notre beau pays). Son dynamisme et sa vitalité forçaient le respect, jusqu’à il y a peu du moins.

Ta bonne humeur des débuts nous manquera.


Après t'es devenu lourd.

Pas inquiet pour un sou, ce jeune homme a beaucoup apporté au SIDA de Schrödinger, sans rien demander en retour. De réaliste, disons, car la guérison n'a jamais fait partie des prix décernés à ceux qui gagnent ces tests. Personnellement, la dernière manche que j’ai remportée ne m’a fait obtenir qu’un appareil à raclettes. Et pour quatre personnes uniquement.

Néanmoins je garde un bon souvenir de lui car on a beaucoup, BEAUCOUP rigolé durant ces deux années de trithérapie. Nul doute que s'il en avait eu les moyens, il aurait continué le traitement et serait revenu nous faire rire au labo avec ses blagues de chez lui et son accent.

Et pour résumer, lorsqu'il est venu récupérer ses analyses la première fois, nous avons pu nous rendre compte d'à quel pont les gens de couleurs n'étaient pas sensibles au SIDA de Schrödinger.

Patient n°3 : Charles V.

Avec Charles V., le concept est finalement arrivé à maturité : une fois sa prise de sang effectuée, ce dernier nous avait appelé tous les jours pour obtenir les résultats ! Chaque nouvelle journée avait donc été l’occasion d’une nouvelle manche et de nouvelles suppositions venant des différents laborantins : des journées Ô combien précieuses, ce dont Charles V. s’est rendu compte le jour de la lecture des dits résultats :


Charles...Professeur Thibault.png


Charles V. : Oui ??


...à la lecture de vos résultats – et je vous remercie de vous être donné tant de mal pour les passer, ces tests...Professeur Thibault.png


Charles V. : Oui, et ? Et alors ?


...Charles...Professeur Thibault.png


Charles V., crispé : Professssssseur...je vous en priiiiiiie


Charles...vous êtes séro-négatif ! Félicitations !Professeur Thibault.png


Youhouuuuuuuuuuuu ! !!


Mais Charles, j'ai tout de même une bien mauvaise nouvelle...Professeur Thibault.png


La suite m'a échappé, mais le concept, lui, a rencontré cette fois-ci une fin heureuse.

À partir de là il m'est apparu clairement qu'il avait un grand et long avenir (le concept).

Jeu de rôle

C’est devenu au fil du temps un jeu, au labo. Un jeu qui s'est complexifié jusqu'à devenir, faute de patients réceptifs, ce qu'il est maintenant : chacun notre tour on se plante une seringue qui est ou n’est pas infectée, ce qui nous rend et ne nous rend pas porteur de la maladie à la fois. Puis on lance les paris.


Attention ou je vous inocule, Thérèse !Professeur Thibault.png


Je l'aimais bien Thérèse, avant. Ensemble, on a rapidement propagé la mode à tous les étages de l'hôpital. J'ai même entendu dire que les brancardiers misaient des sous sur les résultats de notre nouveau sport.

Une petite restriction : le SIDA de Schrödinger ne convient pas aux enfants de moins de six mois

Beaucoup plus difficile à identifier aux premiers abords, le SIDA de Schrödinger qui affecte (et n’affecte pas) les nouveaux-nés était devenu depuis quelques temps notre principal hobby : lorsqu’une femme enceinte séropositive se présentait à nous, nous lui proposions de jouer avec nous et, de temps en temps, c’est même elle qui gagnait.

Cependant pour des questions évidentes – le visage des nourrissons n'est pas assez expressif pour mesurer l'impact de l'issue du SIDA de Schrödinger sur lui, même à l'observer avec nos caméras à 60.000 images secondes – nous avons dû nous en remettre à la déontologie et prohiber son usage pour ceux de moins de six mois.

Le jeu n'en demeura pas moins très populaire chez nous.

J'ai même déposé un brevet, qui m'a par la suite été retiré par le Premier Président du tribunal de grande instance de Jouant-en-Garonne.

La créature m’a échappé

Après mon divorce d’avec Thérèse, j’ai appris que le jeu avait également commencé dans le nouveau laboratoire où elle travaillait. Non contente d’avoir obtenu la moitié de mes biens chèrement acquis, elle m’avait aussi dépossédé de mon concept-phare.

Aujourd'hui on y joue au niveau international dans tous les labos du Monde, même si on garde ça pour nous. C'est encore un droit qui me restait, faute d'en avoir sur mes enfants. Et pour Thérèse, je me suis rassuré un temps en pensant qu’à chaque nouveau patient famélique, elle pensait un peu à moi.

Mais le SIDA, qu'elle a contracté lors de la grande finale ayant opposé tous les labos du groupe l’an passé, l’a malheureusement emportée avant que je puisse obtenir d’elle une explication. Je suppose qu’elle s’est fait inoculer par le petit stagiaire de mon équipe, Philippe : cet imbécile gâchait le plaisir en utilisant uniquement des seringues contaminées, et aucun placebo, ce que nous n’avons appris qu’au bout de trois ans de compétition. Nous appelons ça une faute professionnelle, dans notre jargon. Tout le monde le lui a fait remarquer.


« Pardonnez-moi professeur ! Votre jeu est si astucieux ! »


Le pauvre gamin. Bien entendu, j’ai été ferme et j'ai fini par le renvoyer. Du moins jusqu’à ce qu’il présente ses excuses à Thérèse, même s'il était trop tard. Finalement tout le monde peut changer et j’envisage aujourd’hui d’en faire mon successeur à la tête du labo.

Le monde ne s'en portera que mieux et je pourrai me consacrer à mes enfants comme un père responsable.

Diffusion du SIDA de Schrödinger

Étrangement, sa diffusion est calquée sur l'expansion du SIDA lui-même ! Uniquement dans l'hémisphère nord, où des tests sont disponibles. La diffusion du concept a permis d'équiper chaque auto-test d'une mini caméra Go-pro afin de réunir des statistiques de masse.

Je peux donc affirmer, sans pour autant toucher aujourd'hui de royalty à ce sujet, que le concept plaît et ne plaît pas à la quasi-totalité des gens sur Terre. Mais pour cela il faut aussi qu'ils aient l'occasion d'y jouer. À eux d'en profiter quand elle se présente.

Alors un dernier conseil

Éclatez-vous !


La Mécanique quantique c'est fastoche grâce à Erwin Schrödinger

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