Dériveur

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Dériveur

Bateau le plus souvent muni d'une voile pour sa propulsion, et démuni d'un lest pour sa stabilité. Le dériveur est donc à la voile ce qu'un cheval rétif est à l'équitation. Cela explique pourquoi le port du "gilet de sauvetage" (engin flottant atroce dans lequel se retrouve engoncé le pratiquant pour sa propre sécurité, si, si...) est obligatoire lorsqu'on pratique le dériveur. De la même façon, la pratique de cette activité est réservée aux bons nageurs. Il y a en effet fort à parier que vous passerez beaucoup de temps dans l'eau, à nager autour de votre bateau...

Fonctionnement

Le lest équipant normalement un bateau pour lui éviter de se retourner, est ici remplacé par une simple planche mobile censée constituer un "plan anti-dérive", qui comme nombre de plans ourdi par l'ingénierie française, échoue bien souvent sans pour autant que la carcasse dudit bateau n'aille se fracasser sur la côte.

En effet, il s'agit de l'un des rares types de bateau où le "couple de chavirage" (composé de l'union du gréement et du lest, qui a ici divorcé d'avec l'ensemble du bateau) est plus important que son "couple de redressement" (toujours issu de la même union et victime du même divorce). L'explication du fonctionnement d'un dériveur est très difficile à suivre pour les non-initiés, mais on peut la synthétiser sous l'axiome suivant: "ça flotte, ça avance, et si tu te débrouilles bien, ça se retourne pas..."

C'est pour cette raison que l'enseignement de ce fonctionnement est confié à des moniteurs de voile qualifiés (le plus souvent du sobriquet de "mono").

Le dériveur est aujourd'hui un sport reconnu, le plus généralement simplement parce que le bateau se retrouve naturellement à l'envers, c'est à dire les voiles sous l'eau et le gouvernail hors de l'eau (voir image suivante).

Dériveur.gif

Seuls quelques rares champions se risquent à contrarier ainsi la nature en démontrant à quel point ils sont équilibrés puisqu'ils parviennent même à renverser l'équilibre de ce bateau. Ils deviennent rapidement par la suite "monos", et cessent de pratiquer toute forme de voile.

Certains pratiquent même une activité consistant à se pendre via un harnais au bout d'un câble relié en haut du mât, et appelée "trapèze", malgré les risques encourus par leur ego en raison de cette position de cochon dans un saloir, et pour leur éventuelle reproduction. Cette pratique explique peut-être la disparition progressive des pratiquants de ce sport.

Trapèze.gif

Types de bateaux

Il existe plusieurs types de dériveur, allant de l'optimist (caisse en plastique munie d'un mât et d'une voile pour la plus grande joie des enfants et l'agacement des plaisanciers) au support olympique du type 49er (rien à voir avec le foot américain à part les coups distribués allègrement par la poutre qui maintient le bas de la voile et porte le sobriquet de "bôme", issu de son bruit contre le crâne des moins aguerris), et en passant par le vieux dériveur familial pourri par la mérule, qui moisit au fond du jardin de pépé en bord de mer et constitue le moyen le plus sûr de se débarrasser des enfants depuis l'histoire du Petit Poucet.

Evolution

Le dériveur est aujourd'hui devenu obsolète et remplacé par un hybride atroce constitué de deux coques reliées entre elles par des poutres où l'on a mis les voiles et appelé "catamaran".

Expressions communes aux pratiquants de dériveur

  • "Aie" - Interjection signalant le passage de la voile, et donc de la bôme, d'un côté à l'autre du bateau, en passant par la tête d'un équipier
  • "Paré à virer" - Signal par lequel on prévient que la fameuse bôme est sur le point d'arriver. Arrive comme les Carabiniers d'Offenbach... Trop tard...
  • "Déssaler" - Se prononce également chavirer. Traduit l'inaptitude de l'équipage à lutter contre la tendance naturelle du bateau à se retourner. Est généralement suivie d'un nombre de "Ploufs" sensiblement égal au nombre des personnes précédemment à bord de l'esquif. Totalement inadapté à la situation réelle qui est que les voiles seront pleines d'eau de mer qui en séchant laissera une couche de sel, ce qui montre bien la logique des concepteurs de l'engin.
  • "Foc" - Petite voile à l'avant, géré par l'équipier dans sa main gauche.
  • "Trapèze" - Câble descendant du mât au côté du bateau, auquel se pend l'équipier au moyen d'un harnais et équipé d'une poignée qu'il prendra dans sa seconde main pour soulager la pression sur son bas-ventre.
  • "Arrrrg" - Interjection employée par l'équipier au trapèze, devenu bleu au bout de quelques temps pendu à son câble.
  • "Spi" - Sorte de grande-voile employée uniquement par les équipiers disposant d'une troisième main pour pouvoir la régler.
  • "Rappel" - Deux sangles placées dans le fond du bateau, et dans lesquelles le barreur passe les pieds pour se rappeler de ne pas tomber dans l'eau.
  • "Grand-voile" - Celle qui empêche la bôme de tomber dans le fond du bateau, réglée par le barreur de la main gauche.
  • "Barre" - Permet au barreur de faire semblant de diriger le bout pointu du bateau en direction de l'endroit où il veut aller. Occupe sa deuxième main gauche (oui, un bon barreur se doit d'avoir deux mains gauches).
  • "Equipier" - Sac de sable humain qui se déplace pour tenter d'équilibrer le bateau magré les erreurs du barreur.
  • "Barreur" - Incompétent notoire, dont le grand jeu est de déstabiliser le bateau dans le but de mouiller l'équipier.
  • "Equipage" - Meilleurs amis du monde se vouant une haine suffisamment intense pour vouloir se torturer mutuellement et aquatiquement.
  • "Baston" - Journée de grand vent, et donc de chavirages multiples, susceptible de dégénérer en pugilat au retour à terre.
  • ""Borde ton foc!"" - Interjection du barreur à l'équipier équivalant à : "serre tes fesses, on dessale!"


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