Désinformation:Sous la pression humaniste des associations citoyennes, le jeu d'échecs se modernise

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Sous la pression humaniste des associations citoyennes, le jeu d'échecs se modernise

De notre envoyé spécial  Bazoumboy Deluxe (discussion) - ‎le 29 décembre 2014

France — Afin de le débarrasser de son racisme, de son sexisme et de son incitation à la haine de l'Autre, le jeu d'échecs change ses règles suite aux plaintes des associations qui luttent contre l'intolérance et toutes les phobies.


Jeune féministe lumineuse indignée tournant le dos à ce jeu phallocrate pendant que le sombre énergumène qui lui avait proposé de faire une partie en profite pour assouvir ses bas instincts de voyeur.

Tout a commencé le jour où le CRAN a contacté la Fédération Française des Échecs (FFE) pour la sommer de changer la règle clairement raciste qui veut que les Blancs jouent toujours en premier aux échecs. « Selon quel principe les Blancs devraient-ils toujours avoir la préséance sur les Noirs ? Les Noirs doivent-ils aussi laisser les Blancs monter en premier dans les transports en commun et ne pouvoir s'assoir que sur les places du fond ? Ce ségrégationnisme n'a que trop duré ! » estimait l'association de défense des personnes de couleur pas blanche. Constatant qu'il suffisait de donner le trait aux Noirs en début de partie une fois sur deux plutôt que de donner les Noirs à un joueur une fois sur deux, la FFE proposa ce changement et se félicita même de son initiative citoyenne, sans s'apercevoir de la brèche qu'elle venait d'ouvrir.

En effet, les associations féministes eurent tôt fait de monter au créneau pour fustiger l'inégalité entre le roi et la dame : « Sans compter qu'au final seul le roi compte vraiment, la dame pouvant être sacrifiée pour sa sauvegarde, on peut aisément constater que c'est elle qui se démène sur tout l'échiquier pour faire le ménage dans son camp. Ainsi le roi ne daigne pas se déplacer de plus d'une case, obligeant sa compagne soumise à s'occuper de ses affaires, tel un lion paresseux servi par sa lionne. » La FFE dut donc rendre identiques les caractéristiques du roi et de la dame : tous deux se déplaceraient d'autant de cases qu'ils le voudraient et la partie s'arrêterait dès que l'un des deux serait capturé. Arrivé à ce stade, il fut facile de faire passer ces quelques modifications supplémentaires dans le nom des pièces :

  • Plutôt que deux cavaliers, chaque joueur commencerait avec un cavalier et une cavalière. Idem pour les pions qui ne seraient plus huit mais quatre et partageraient leur rangée initiale avec quatre pionnes.
  • Les deux fous ont fait l'objet d'un débat. Il était hors de question qu'une des pièces prenne le nom de "folle", terme offensant envers la gent féminine et qui n'aurait même pas garanti que la pièce soit de sexe féminin dans une acception encore plus outrageante. On finit donc par s'accorder que nous aurions un fou et une indignée.
  • Il n'y avait pas réellement lieu de modifier l'appellation d'une des tours mais, comme on avait entamé la réforme, autant y aller jusqu'au bout : une des tours serait maintenant appelée une tourette, avec la bénédiction de l'Académie Française.

Les militants des droits humanoïdes emboîtèrent le pas et firent remarquer qu'on était en république et que les formes archaïques de gouvernement despotique n'avaient plus à être promues. C'est pourquoi il fallut à nouveau toiletter le nom des pièces pour parvenir à une série de titres plus conformes à nos exigences démocratiques modernes : il y aurait donc le/a président-e, le/a premier-ère ministre, la mairie, l'hôtel de ville, le motard, la motarde, la personne socialement inadaptée, l'indignée et les huit citoyen-ne-s. Là-dessus, on se rendit compte qu'il était finalement parfaitement scandaleux que toutes les pièces n'aient pas la même valeur et on décida que chaque joueur aurait finalement seize pion-ne-s parfaitement égaux.

Version intermédiaire du jeu, à ne regarder qu'en se bouchant le nez d'un air dégoûté.

Enfin, le ministère de l'Education Nationale prit le dossier en mains. On s'effraya de la perversité de ce jeu et des graves dommages qu'il pouvait causer au civisme des jeunes apprenant-e-s. Primo, la mixité devait être mise en œuvre et on décida que chaque joueur aurait autant de pièces noires que de pièces blanches. Ensuite, comme les conceptions d'attaque, de prise et d'élimination étaient psychologiquement trop violentes et moralement plus que douteuses, on convint qu'une pièce parvenant sur la case d'une autre pièce ne l'éliminait pas, ne la sortait pas du jeu, mais se contentait de lui faire des bisous. Pour que le jeu ait encore plus d'intérêt d'un point de vue ludique mais aussi éducatif, une rencontre entre deux pièces donnait naissance à une nouvelle pièce issue de leur amour. Lorsque les géniteurs avaient une couleur différente, leur rejeton naissait gris. Lorsque l'aire de jeu était remplie, on comptait le nombre de pièces grises créées par chaque joueur et celui qui en avait le plus était le gagnant car il avait fait preuve de plus d'ouverture d'esprit en favorisant le métissage. Cependant, l'idée pouvait encore être améliorée car le gris envahissant l'aire de jeu constituait finalement une mauvaise image à ce si bel idéal fraternel qui se devait d'être promu. Heureusement, les LGBTI arrivèrent à la rescousse et apportèrent la touche ultime à la mise aux normes de ce jeu devenu tellement poussiéreux : chaque pièce citoyenne devait avoir une des couleurs de l'arc-en-ciel. Chaque mélange de couleur créait une nouvelle teinte, y compris celui entre pièces de sexes non opposées pour éviter toute discrimination.

Bien sûr, il était devenu assez difficile de déterminer quel joueur pouvait avoir gagné dans ces conditions. Mais cette considération d'un autre âge se devait d'être dépassée. Pourquoi faudrait-il un vainqueur et un perdant issus d'une confrontation symbolique mais néanmoins violente ? Ne sommes-nous pas tous frères et sœurs, destinés à nous unir dans la Paix et la Tolérance ? Au revoir le jeu d'échecs (si justement nommé), gloire au Jeu de la Réussite pour Tous/tes !

Chante avec moi :

♬ So this is permanent

Love gives us pride

What once was pervert

Turned on its side

The sun hangs over us

Marks our every step

Shallow in the spirit

Of what was love

Move your body shake your body tonight ♫
Les nouvelles pièces, beaucoup plus festives, tolérantes et égalitaires qu'avant, ne seront plus manipulées que par des DJ.


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