Le bon sens sur son arbre perché

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Le bon sens sur son arbre perché est le 603ème livre de l'auteur neo-réfléchiste Dieudo-Bernard Levy, dont la première édition date de 1647. La version est régulièrement mise à jour par les éditions Albert Michin.

Cet opus, prédominant dans la carrière du philosophe-écrivain-anthropologue-mon-cul-sur-la-commode, a été achevé dans un contexte d'absolutisme que l'essayeur d'élite a tenté toute sa vie de parfaire.

Parachevant la saga des Bourbons-macabres, par laquelle et dans un élan naturaliste avant-gardiste son génie scriptural a inscrit à la craie son nom dans l'Histoire, cette œuvre de mille deux pages reste pour autant imparfaite. Inachevé, l'essai a en effet souffert du décès soudain du penseur avant qu'il n'ait eu le temps d'en rédiger l'épilogue, ce qui nuisit gravement à sa notoriété.


Résumé de l'histoire

ce qui suit dévoile des éléments clés de l'intrigue

Jeannette, opératrice pleine d'avenir à la Compagnie des Autofiacres de Melun-Est (CAME), est tourmentée par la mort de Titouche son Yorkshire-nain. Entre dépression, anorexie et doute, la jeune femme va évoluer dans un univers introspectif jusqu'aux confins de la conscience humaine.

Première partie

Jeannette rencontre le bel Adrian devant une boutique de dentelle. Celui-ci reluque les chevilles des demoiselles venues faire des essais de jarretelles. S'en suit un long monologue sur la métaphysique des éléments fractals contenus dans le dessins des tissus, qui selon lui représentent un hasard absolu. Jeannette, surprise, le contredit par une théorie sur l'ontogenèse manufacturière. Ils décident de se retrouver plus tard dans un café pour en discuter.

Seconde Partie

Adrian tente d'élever les perceptions de Jeanette au-delà du monde sensible, mais toujours en deçà de l'Éternel, la sommant de choisir entre un croissant et un pain au chocolat. Indécise, elle opte avec pudeur pour un sucre dans sa tasse de café. Adrian prend cette attitude pour une régression intellectuelle, et s'empourpre de rage. Il va jusqu'à frapper Jeanette qui s'effondre sur le sol.

Troisième partie

A l'hôpital, Jeannette reçoit les meilleurs soins dans la clinique privée d' Adrian, en réalité fils d'un riche médecin à la Cour du Roy. Après des digressions sur l'acquis et l'inné autour du système de santé censitaire, Jeannette apprend par une infirmière qu'elle est enceinte de plusieurs mois. A la grande stupéfaction de son auditoire, elle explique qu'elle n'a pourtant jamais eu de relations sexuelles, en tout cas pas avec un être humain.

Quatrième partie

Dans son infinie mansuétude, le monarque la prend sous son aile. Tout cela bouleverse l'univers kakistocratique dans lequel l'esprit de Jeannette a baigné depuis sa plus tendre enfance. Elle enfante sous le pseudonyme de Reine Marie-Margot un petit portugais auquel elle donne le nom de Jésus, et l'abandonne pour pouvoir sombrer librement dans l'alcool. Cette phase de dépression lui ouvre les portes du temporel et du spirituel, elle apprend ainsi à faire la différence entre le Bien et le Mal, le vrai et le faux.

Cinquième partie

Mère célibataire entretenue, ayant abandonné son enfant, Jeannette se fait de plus en plus présente à la Cour, échangeant ses charmes contre des doses de chocolat alcoolisées à la cerise. Ses célèbres "Mon chéri", signes pour ses interlocuteurs qu'elle quémande par code sa friandise, commencent à avoir un renom considérable à Paris. Ameuté par la révoltante mais néanmoins excitante nouvelle, le bel Adrian se met en tête de revenir la conquérir.

Sixième partie

Lors du bal donné en l'honneur de la vingt-sixième concubine du Roy, Adrian arrive au château. Malheureusement, il ne peut approcher de la protégée du monarque et se lance, éméché, dans un débat politique sur les abus liberticides du gouvernement en place. Il est incarcéré sur l'heure et meurt peu de temps après dans les geôles de la couronne. Le Roy, prenant acte de la facilité pour les non-invités à pénétrer ses banquets pour perpétrer les plus viles grivèleries, décide de régner d'une main de fer sur son royaume. Apprenant la tournure des évènements et la mort de son ami, Jeanette se suicide en se jetant d'un tabouret, après avoir absorbé du poison.

Accueil du public

L'indigence de la narration n'a pas entamé à l'époque le renom du prestigieux déverseur de savoir. Sur les 676 personnes lettrées du royaume de France, le livre fut lu par plus de trois cent d'entre elles.

Si depuis il a acquis une place de choix dans les bibliothèques, avec l'obligation imposée par Nicolas Sarkozy d'en lire une cinquantaine de page tous les matins aux enfants des écoles publiques, il reste néanmoins très controversé de nos jours.

Si l'opposition accuse le pouvoir d'instrumentaliser ce classique de la littérature socialiste avant l'heure, comme celui-ci le fit pour Germinal, présenté par le premier ministre François Fillon comme le "rêve américain à la française"[1], certaines critiques font l'objet d'une unanimité.

Critiques sur le fond de l'œuvre

Alors que le cardinal Mazarin, trop occupé avec le soulèvement en préparation cette année-là, croit avoir procédé avec succès au dernier grand foyer national dédié à l'autodafé, émerge une rumeur selon laquelle un artiste, Dieudo-Bernard Levy, traditionnellement après-gardiste, s'est mis en tête de résumer en un unique volume toute la pensée détruite par les flammes. Un tel chantier littéraire, avec ce qu'il comporte de monumental et d'inintéressant, n'éveilla la curiosité populaire qu'un instant dans l'Histoire de France. Jusqu'à sa publication tout du moins.

Lors du vernissage organisé pour la sortie de la première édition, la presse nationale, qui avait découvert l'œuvre en avant-première quelques jours auparavant, fustigea l'artiste et son mécène, le parlementaire Particelli. En effet d'après la clameur, le pavé soumettait aux consciences une nouvelle histoire des mentalités basée sur l'intolérance, le refus de soi et de ses désirs, la surconsommation et l'absence de limite dans la traîtrise et l'ambition. Se refusant à tout commentaire construit, l'auteur se contenta d'esquisser le mot qui devait lui être accolé pour l'éternité à l'image de Cambronne[2].

Ce dernier essai du fécond penseur a donc été ajouté à la liste des écrits responsables d'une césure historique et littéraire, en tant qu'il correspond à lui seul à son siècle, puisque tous les autres ont été détruits. En réécrivant l'Histoire à sa manière, ce bel esprit précipita malgré lui les événements qui allaient le mener vers sa perte.

Critiques sur la forme de l'œuvre

La forme de l'œuvre ne fut jamais discutée. Un style incompréhensible et des tournures de phrases impies, des mots dans le désordres à l'incongruité stupéfiante...mais toujours paradoxalement un relent liberticide et sainement anti-prolétaire qui transcende l'absence de syntaxe et s'impose clairement au lecteur. Ce style, appelé Polémique de St Nicolas fait encore des ravages en politique aujourd'hui.

Circonstances de l'achèvement de l'œuvre

La mort de l'auteur embrasse celle d'une époque toute entière. Seul fleuron de sa génération, évoluant sous les pseudonymes désormais célèbres de Corneille ou de Molière, il fit néanmoins l'erreur de se faire financer par le parlementaire Particelli, neo-libéraliste admirateur de son œuvre et de ses idées. Ce dernier, en spoliant tous les droits et les deniers des petits responsables, provoqua la Fronde parlementaire de 1648. Dieudo-Bernard Levy décéda des suites d'une syphilis contractée au cours d'un débat orgiaque à la Cour. Certains pensent qu'il vit encore et prodigue ses conseils en stratégie politique du haut du mont Avatar, en Chine.

Spéculations autour du contenu de l'épilogue

L'épilogue, s'il eût pu conférer à l'auteur une postérité plus grande, n'a pourtant jamais vu le jour. Levy avait pourtant promis à son mentor un erratum d'une vingtaine de pages réfutant et précisant bon nombre de points essentiels, ce qui aurait, selon les dires, pu rendre l'ouvrage sensé et plus professionnel.

Jusqu'à la fin du XXème siècle, ce monument national resta dans l'ombre des autres torchons illisibles.

Cependant en 2010, le Gouvernement publia une version finale de Le bon sens sur son arbre perché, munie d'un ex libris d'une trentaine de pages censé faire office d'épilogue et baptisé L'épilogue des singes de Fillon. Conjugaison d'un petit livre rouge et d'une diatribe sur le complot arabo-prolétaire, cet ajout majeur donna enfin un sens au non-sens: il allait enfin quelque part, à droite.

Aux côtés des œuvres complètes de Jaurès et de Moquet trône désormais la diarrhée productive de cet écrivain hors du commun, près des autres férules républicaines.

Extraits

  • « Notre créateur m'est apparu dans la nuit. Il m'a dit de lever une armée de nobles contre les paysans. » Jeanette, s'adressant au bel Adrian.
Salomé Garcia : Tu ne te sens pas bien dans ton nouveau travail?
Jeanette : J'arrête la CAME, définitivement. Elle va me tuer.
  • " Jamais monts et collines ne huèrent dans la crainte tant la véhémence que la beauté de l'idylle pour toujours survécu entre les ténèbres du joyaux de deux êtres pourfendus d'arbres chuchotant aux abîmes de l'aurore. Ni congru, ni pour autant cui-cui comme l'abeille oursière. "
  • « Ne pleure pas Jeanette, tra lala lala lalalala la la » Le fantôme d' Adrian, s'adressant à Jeanette.

Anecdotes

  • La quatrième de couverture de la toute première édition représentait un mexicain moustachu entrain de soudoyer un curé nu dans une étable.
  • « En mangeant un jour une tarte aux pommes, je me suis demandé: est-ce bien ce que tu veux? Manger cette tarte? Et si c'était un animal de compagnie? Et si au lieu des pommes délicieuses ce n'était que chaire et poils...le mangerais-tu? De là m'est venue l'idée de ce dernier livre, qui révolutionnera toute la sémantique de l'Homme en tant qu'être qui pense. »
    ~ Dieudo-Bernard Levy à propos de la sortie prochaine de Le bon sens sur son arbre perché, lors du vernissage au siège des éditions Albert Michin

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  • Le titre de l'ouvrage est né, selon l'auteur, de l'expression utilisée par sa compagne lors de sa première lecture du texte.

Références

  1. Le Monde, édition du 30 février 2010, p13: "Germinal, ce chef-d'œuvre futuriste propageant les grandes innovations sociales venues du nord, c'est là le rêve américain à la française que nous poursuivons au Gouvernement."
  2. comme l'a formidablement rappelé Sacha Guitry dans sa pièce Le mot de Cambronne.
    La bonne : Merde [...]. Je n'en pouvais plus! La vérité sort de la bouche des enfants!


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