Le véridique et dramatique récit de la bravitude des comtes et de la ville de Foix

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Les chevaliers cathares sont renommés, surtout depuis la chanson de Francis Cabrel

Oyez, braves damoiseaux, oyez, gentes damoiselles ![1][2] Oyez la triste histoire du comté de Foix, de sa vaillante population et de ses preux chevaliers, à commencer par les comtes Raimond-Roger (1188-1223) et Roger-Bernard II (1223-1241) ! Oyez les plans, hélas vains, qu'ils ourdirent pour préserver la tolérance et la fierté du pays d'Oc ! Oyez comment, dès 1209 et la proclamation de la croisade, le comté fit son possible pour défendre ses voisins occitans de la domination de Sa Majesté le Roy des Francs !

Les tentatives de Raimond-Roger Comte de Foix

Raimond-Roger en tenue de combat

Raimond-Roger, sage comte de Foix, comprit dès le commencement de son premier quinquennat, que s'il venait à guerroyer, il faudrait qu'il augmentât le nombre de preux chevaliers disposés à donner leur vie pour Dieu et pour Foix[3]. Oncques ne se posa-t-il donc la question "Faut-il agir de la sorte ?", puisque le problème était bien "Comment recruter de nouveaux braves Fuxéens ?" Oyez, populaces attentives, les trouvailles du sieur Raimond-Roger, et les points d'achoppement avec la bien triste réalité des invasions venues des contrées ignobles du Nord de la Loire !

Recrutement parmi les Cathares

Le premier qui m'accuse d'avoir plagié Le Cycle du Graal/Volume 2 : Les Chevaliers de la Table Ronde pour l'illustration s'en prend une

Raimond-Roger ne trouvait déjà point la non-participation des Cathares à l'effort militaire convenable en temps de paix, mais il en était outré en temps de guerre. Aussi chercha-t-il, dès 1201 et le conflit avec Toulouse (pour une banale histoire de rugbymen qui s'étaient castagnés), mais surtout à compter de 1209, à incorporer cette frange

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Mademoiselle Agnès s'écrie :
On m'a fait une coiffure à frange, ça me va trop, trop bien! Hihi!


Je disais donc, à incorporer cette frange consistante de la populace fuxéenne au sein de sa vaillante armée. L'édit qu'il voulut mettre en place en 1211 instaurait l'obligation pour les Cathares (aussi appelés "parfaits") de participer dix lunes durant au combat que Raimond-Roger, après tout, menait pour leur salut. Mais un entretien en compagnie de son chambellan et de sa favorite le convainquit de ne point faire de cette idée son cheval de bataille[4].

Chambellan : Messire, incorporer les parfaits à vos fiers guerriers, cela ne me semble pas parfait!
Comte : Et pourquoi diantre ? Ces parfaits sont parfaits pour la guerre, à condition de les perfectionner un peu !
Favorite : Voyez-vous, il existe chez eux une tradition d'égalité des sexes...
Comte : Vous voulez dire qu'ils coupent ceux qui sont un peu trop longs ?
Chambellan : Non, messire, nous entendons par là que les sieurs et les dames sont traités à égalité.
Comte : Parfait ! Nous recruterons deux fois plus de parfaits et de parfaites de Foix, en espérant que tout cela se déroule parfaitement !
Favorite : Mais enfin, vous ne vous rendez pas compte, Messire ! Les viols seront constants, et les conditions de vie ne seront point parfaites pour les parfaites !
Comte : Certes, je ne puis me permettre d'handicaper mon armée avec des femmes enceintes...
Chambellan : Qui plus est, Sire, les parfaits sont parfaitement opposés à l'idée même de guerroyer : cela leur semble contraire aux voies du Seigneur.
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Nicolas Sarkozy bafouille :
Connards de hippies ! EN TAULE !!



Promotion des écuyers

À la suite de leur longue formation, les écuyers devenaient chevaliers

Dépité par le non-aboutissement de son plan en direction des Cathares, Raimond-Roger hésita à se mettre en quête de nouvelles solutions pour son armée. Mais son tempérament combatif autant qu'inventif prit finalement le dessus. Et puis, songea-t-il, pourquoi diable insister avec les Cathares, quand tant de sections de la population de Foix restent en dehors du conflit ? Tenez, prenez les écuyers, qui subissent une longue et douloureuse formation pour devenir chevalier, alors qu'ils se consument d'impatience à l'idée de pénétrer le champ de bataille (et accessoirement les donzelles qui admirent les preux chevaliers) ? Raimond-Roger se proposa d'accélérer l'apprentissage des écuyers, en donnant aux plus talentueux d'entre eux l'occasion de s'illustrer au combat après seulement deux années au service d'un noble chevalier. Une bénédiction pour eux, et pour moi, pensait-il. Je l'appellerais "Chance Pour Écuyers" . Il sous-estimait pourtant l'attachement que lesdits piqueurs portaient à leur instruction...

Il s'en rendit vite compte, en entendant le bruit fracassant de dizaines d'armures s'entrechoquant, au pied de son château. Il vint à une meurtrière, pour assister par lui même à l'action, quelle qu'elle soit ; et vit, à sa stupeur, une petite centaine d'écuyers clamant "SI T'ES CONSTRE LE C.P.E. TAPE DANS TES MAINS!" Devant l'opposition évidente des premiers concernés, le bon Raimond-Roger retira prestement sa proposition.

Intermède : la rivalité entre Raimond-Roger et son descendant

Les sombres desseins de Roger-Bernard II

Qui sait ? Qui saura ? Qui saura ? Qui saura ? Qui saura me faire oublier, dites-moi ? Saura-t-on un jour si la France, et même le monde, eussent été changés si Roger-Bernard, deuxième du nom, avait respecté son révéré parent, plutôt que de le villipender de la sorte ? Car, et je ne songeai point à vous le signaler, c'est bien lui qui informa les écuyers des desseins de son père, afin de favoriser, bien entendu, ses desseins à lui. Car il avait soif de pouvoir, comme les soldats du pays d'oïl[5][6] avaient soif de sang. Aussi pénétra-t-il dans la chambre de son père un soir dans la ferme intention de s'accaparer le pouvoir comtal:

— Enfin, père, il faut me laisser le pouvoir ! Je suis plus jeune, j'ai une vision plus neuve de la chose publique, et vos dernières initiatives afin d'aider les Albigeois ont lamentablement échoué !
— À cause de qui, peux-tu me le dire, fils ?
— Mais de vous, père! Enfin, vos idées sur la stratégie militaire avaient déjà cours lors du paréage sur Foix, en 1168! Je vous l'affirme, il faut se débarasser de l'héritage de 68 !
— Voyons, mon fils, si tu veux te charger du commandement des chevaliers, il fallait me le demander !
— Mais non, père ! Je veux être comte, tout simplement.
— Pour cela, il te faudra passer sur mon corps encore tiède!

Ce qu'il fit, non sans plaisir.

Au tour de Roger-Bernard II

Guilhem Norro

Vous avez vu, j'avais changé d'image avant!

Guilhem Norro, alors encore relativement jeune, s'était fait remarquer lors du conflit entre Foix et Toulouse. Il s'était montré le plus fin stratège, le plus vaillant, le plus robuste, le plus généreux, le plus précis... tout simplement le plus grand de tous les héros chevaliers fuxéens. En dépit de son âge désormais avancé, d'opinions politiques discutables et de sa bêtise caractérisée, son lustre restait intact, notamment parmi la jeunesse de Foix et des environs. En d'autres termes, c'était le Chuck Norris de l'époque. Et la première idée de Roger-Bernard II[7] fut de le recruter. Oh, pas pour l'envoyer au combat, le nouveau suzerain fuxéen[8][9] ne se faisait pas d'illusions sur ses capacités au combat (contrairement aux jeunes moines qui, sur diverses feuilles, s'échangeaient des "Guilhem Norro Faits"-mais ceci est une autre histoire). Non, il pensait que lui donner un poste de chef militaire redorerait le blason de l'armée fuxéenne et attirerait de nouveaux ribauds vers la voie chevaleresque.

— Guilhem, je vous en prie, acceptez cette mission, c'est votre devoir de protéger votre cité face aux envahisseurs.
— M'en fous ! Au moins c'est pas des bougnoules comme c'est le cas un peu plus au Sud
— Enfin, mon cher, imaginez le prestige que vous tireriez d'une telle bravoure.
— De toute façon, comment vous voulez que je puisse rencontrer les divers aspirants, éparpillés dans tout le pays fuxéen ? Je ne vois presque plus...
— Quelque écuyer vous mènera à cheval...
— Hors de question ! Je fais tout tout seul, moi !
— Voudriez-vous marcher quelque peu ?
— On sera tous morts avant que je n'arrive à destination
— Voulez-vous que je vous réserve un billet sur le site Internet de la SNCF[10]?
— Alors pour commencer, Sire, vous êtes un gros geek, ensuite, ne placez pas ainsi d'anachronismes de 8 siècles, ils risquent de déplaire fortement au conteur, et pour finir, ne voyez-vous pas que c'est le genre de mission qui m'obligeait naguère à quitter mon fidèle destrier un instant ?
— Plaît-il ?
— En d'autres termes, votre mission ME FAIT CHIER !!

Malgré sa bonne volonté, le seigneur Roger-Bernard de Foix, deuxième du nom, ne put donc recruter ce leader militaire qui lui aurait certainement permis de lutter à armes égales avec le Royaume de France.

Les mercenaires

En même temps, l'article que je plagie fait lui-même place au plagiat, donc je me sens moins coupable

Si la douceur ou la perspicacité de son père ne s'étaient point transmises, Roger-Bernard avait bien hérité de celui-ci une certaine pugnacité, pugnacité qui l'incite à se mettre constamment en quête de nouvelles forces pour son comté. Après l'échec de la piste Norro, il se résolut à ce qu'il s'était engagé devant Dieu à ne point faire. Le dénouement du conflit fut-il une vengeance divine ? En tout cas, c'est bien à contrecœur qu'il dut faire appel à des mercenaires extérieurs au pays d'Oc... Certains étaient même plus nordiques que les farouches adversaires face auxquels les potentats du Midi se dressaient vigoureusement. Parmi les chefs de mercenaires dont la réputation nous est parvenue depuis ces temps anciens, citons Johan Van Deefriet, un belge, et le germanique Hans von Rammstein. Le comte avait fixé audience à la porte Nord de la cité.

Hans : Ma foi, che ne fois pas ze que nous zommes venus faire à Foix !
Johan : Tout à fait, mon cher ami. En plus les boissons locales me font mal au foie, une fois!
Hans : Pourfu que ce foyou ne nous demande pas d'abjurer notre foi! Car ch'ai entendu de drôles d'histoires zur la région.
Johan : C'est vrai, une fois ?
Hans : Et pas qu'une, mon cher ami. On dit que les foies du seigneur sont impénétrables, mais che ne fois pas ce qu'il nous enfoie faire ici
Johan : Foi de liégeois qu'a fait une dizaine de guerres, je ne me battrai point contre ma foi
Hans : Même pour Foix ?
Johan : Même pour Foix !

Et ainsi les déloyaux mercenaires, mus par des bruits infondés, désertèrent et joignirent les forces ennemies, au nez et à la barbe de Roger-Bernard, décrédibilisé auprès de sa population (si ce n'était pas déjà fait depuis le jour où on lui a attribué ce prénom).

Pour finir...

Et puis, Marie Irène a raison : si cette image est libre de droits, autant en profiter

Finalement, Roger-Bernard se dit que, comparé à une guerre longue et coûteuse, c'était pas désagréable de boire un bon petit vin de Collioure avec une jolie fille du Nord, en se réchauffant à un feu de Cathare.

Notes

  1. "Damoiseau" et "damoiselle" signifiant "puceau" et "pucelle", on serait tenté de répondre "Ou pas"
  2. Mouahaha t'as pas répondu "Ou pas"! Espèce de n00b!
  3. Remarquez que dans toutes les guerres de religion, Dieu est toujours des deux côtés à la foix...pardon fois. Serait-il schizophrène ?
  4. Expression appropriée, vous en conviendrez, pour évoquer l'ère des chevaliers
  5. À ne pas confondre avec les punks, soldats du pays d'oï
  6. Noter que "the oil country" est une mauvaise traduction, désignant l'Arabie Saoudite
  7. Raimond-Roger, Roger-Bernard... Des noms comme ça ne s'inventent pas
  8. Et un gentilé comme ça, ça s'invente pas non plus
  9. Et un mot comme gentilé non plus
  10. Société pour Nantis des Coches de Foix
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