Les douze travaux d'Hercule/Libérer Thésée des enfers et enchaîner Cerbère
« Bonsoir et bienvenue dans Complément d’Enquête. Cette semaine, nous allons nous pencher sur l’épineuse question de la séquestration et du kidnapping. Au travers d’un fait divers datant de la Grèce antique, nous essayerons de décortiquer les rouages des affaires d’enlèvement, l’état d’esprit et les motivations des preneurs d’otages et les conséquences psychologiques souvent catastrophiques pour les victimes de kidnapping.
Nous vous dresserons le portrait d’Hercule, membre actif de l’ancêtre du GIGN grec et de son incroyable histoire du sauvetage de Thésée, retenu prisonnier contre son gré, par Hadès. Comment s’y est-il pris ? Quels stratagèmes a-t-il utilisé pour s’infiltrer dans le réseau terroriste d’Hadès et libérer les otages ? Quelle part de l’histoire est véridique et quelle part relève du mythe ? Qui ? Quand ? Où ? Combien ? Mais où est donc Ornicar ?
Les faits
Athènes, petite bourgade tranquille du sud de la Grèce antique, réputée pour ses olives et ses saunas, va devenir le théâtre d’une tragédie sans précédent. Thésée, jeune héros local et tenancier d’une petite taverne au pied de l’Acropole va, bien malgré lui, devenir le triste symbole de la montée en puissance de la criminalité dans la région de l’Attique.
Revoyons la chronologie des événements afin de bien comprendre ce qu’il s’est effectivement passé :
- 16 juin de l’antiquité : Thésée reçoit une lettre recommandée d’une de ses amies d’enfance : Perséphone qui lui apprend qu’elle a été mariée de force à un gros bonnet de l'économie souterraine et trafiquant d'âmes notoire : Hadès et vit un enfer. Elle lui demande de l’aider mais discrètement.
- 21 Juin de bien avant Jésus Christ : Thésée tombe par hasard sur un copain de fac qu’il avait perdu de vue : Pirithoos. Les deux amis décident d’aller boire un verre d’ouzo ensemble. Au cours de cette soirée bien arrosée, Thésée raconte à Pirithoos l’histoire de Perséphone.
- 27 Juin de y’a très longtemps : Thésée reçoit un SMS de Pirithoos : « Si on allé sover Persémachine pour rire. Lol ! » .
- 27 juin de y’a très longtemps et quelques heures : Thésée, toujours partant pour une bonne tranche de rigolade accepte et il donne rendez-vous à Pirithoos le lendemain matin à l’aube.
Depuis ce 27 juin, les deux hommes n’ont plus donné signe de vie. Aethra, la mère de Thésée ira trouver les autorités locales le 29 juin pour signaler la disparition de son fils. L’enquête sera confiée au commandant Eurysthée de la brigade des disparitions d’Athènes nord.
Des avis de recherche seront placardés dans toute la ville mais sans aucun résultat. Une marche blanche sera même organisée début juillet par la famille de Thésée rassemblant quelques trente mille participants.
Devant l'ampleur du phénomène, le maire d'Athènes convoquera Eurysthée et lui demandera d'accélérer l'enquête et d'obtenir au plus vite des résultats. Eurysthée donnera à Hercule, l'un de ses plus fins limiers, la responsabilité de retrouver rapidement les deux disparus.
L'enquête
Localiser les disparus
Hercule reprit l’enquête à zéro et à l’aide des maigres indices laissés par les deux disparus, essaya tant bien que mal de reconstituer le puzzle. Après avoir interrogé plusieurs de ses indics dans les bas fonds de la capitale hellénique et se fondant principalement sur la lettre reçue de Perséphone, il en arriva à la conclusion que Thésée et son compagnon d’infortune étaient certainement retenus aux Enfers. Mais où cela pouvait-il bien se trouver et comment y entrer ?
Il décida d’aller interroger une de ses taupes pour en savoir plus.
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Hercule : |
| Eh Platon! Tu as cinq minutes à m'accorder ? |
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Platon : |
| Moins fort Hercule. Tu vois pas que je suis là incognito ? |
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Hercule : |
| Ben oui c'est vrai. C'est quoi ce déguisement de tarlouze ? |
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Platon : |
| C'est rien. Des problèmes avec le père d'un élève que j'ai voulu initier aux joies des amours masculines mais il n'était pas grec. Qu'est-ce que je pouvais en savoir moi qu'il était noir le gamin ? On voit vraiment rien dans ces cavernes. Maintenant il me cherche avec une cucurbitacée de grande taille dans la main et ça ne me dit rien qui vaille. |
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Hercule : |
| Ah ok ! Dis moi, toi qui sais tout. Où pourrais-je trouver les Enfers ? |
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Platon : |
| Laisse moi réfléchir. Les Enfers sont un lieu où il fait très chaud et où une armée de petits diablotins sadiques passe ses journées à te torturer physiquement et psychologiquement pendant que le reste des damnés se fout de ta gueule... |
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Platon : |
| ... |
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Platon : |
| Euréka ! Mais oui bien sûr les Enfers ça ne peut être que là : |
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Platon : |
| Mais fais bien attention Hercule. L'entrée des Enfers est gardée par Charon qui est le seul à pouvoir te faire pénétrer au-delà du Styx jusque dans le royaume d'Hadès. Tu devras ruser pour qu'il te laisse passer. Et même si tu pouvais entrer, Cerbère, le chien méchant d'Hadès ne te laissera sûrement pas ressortir. Sois prudent mon ami, personne n'est jamais revenu du royaume des morts. Bonne chance. |
Entrer aux Enfers
Notre héros se mit en route pour les enfers. Après une longue traversée du désert des Tartares qui dura trente jours et trente nuits, il arriva enfin.
Devant lui se tenait le fleuve Styx. Tout d’un coup une barque manœuvrée par un être en haillons sortit de la brume.
Le papier signé et quelques drachmes en poche, Charon fit traverser le Styx à Hercule et le mena au cœur des Enfers. Arrivé de l'autre côté, notre héros devait maintenant mettre Cerbère hors d'état de nuire afin de pouvoir ressortir vivant des Enfers, comme le lui avait indiqué Platon. Mais avant tout il lui fallait le localiser dans l'immensité des contrées infernales.
Localiser Cerbère
Bon, ça c'est fait.
Enchaîner Cerbère et sauver Thésée
Ayant enfin trouvé le lieu où Cerbère retenait prisonnier Thésée et Pirithoos, Hercule se mit en route pour le combat final. Arrivé à proximité de l'antre du monstre, il rassembla son courage. Il ne pouvait pas être vaincu. Il devait absolument réussir à terrasser la bête et sauver les deux victimes. Il en allait de sa réputation dans la capitale hellène. C'est vrai ça ! Quelle femme voudrait être avec un homme qui n'a même pas pu faire fermer son clapet à un stupide roquet à trois têtes. C'est pas une tantouze Hercule. Non mais !
Il lui fallait une stratégie et vite.
...CRACK...
Trop tard, Hercule venait de se faire repérer.
Et c'est ainsi qu'Hercule soumit la bête sanguinaire et put sauver Thésée et Pirithoos.
Malheureusement en sortant des Enfers, Pirithoos tomba dans le Styx et se noya. Enfin Hercule avait quand même reussi à en ramener un sur les deux, c’était déjà pas si mal.
Thésée revint à Athènes mais sa vie ne fut plus jamais la même. Souffrant de cauchemars incessants et d'hallucinations il ne put jamais reprendre une existence normale. Il se suicidera quelques années plus tard en se défenestrant depuis l'Acropole.
Quant à Hercule, il démissionna de la police suite à cette affaire et ouvrit une entreprise de travaux publics en banlieue d’Athènes.
Le débat
« Bonsoir ! Vous avez pu suivre en direct notre enquête sur le kidnapping et le sauvetage de Thésée mais pour aller encore plus loin dans l'analyse, je reçois, ce soir, une femme qui cumule à elle seule 3600 jours de captivité, faisant passer Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, otages en Afghanistan, pour de petits joueurs merdiques.
Elle vient de publier un livre où elle raconte en détail ses presque dix ans d'enfer, ses relations avec son bourreau et sa vie depuis sa libération. Elle va nous aider à mieux comprendre la véracité de l'affaire "Thésée" et nous permettre enfin de savoir s'il s'agit bien de mythologie ou juste de mythomanie.
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Benoît Duquesne : |
| Bonsoir Natasha Kampusch. |
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Natasha Kampusch : |
| Bonzoir. |
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Benoît Duquesne : |
| Natasha Kampusch, je rappelle à nos téléspectateurs que vous avez été retenue prisonnière pendant près de 10 ans, comment sort-on d'une épreuve aussi terrible ? |
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Natasha Kampusch : |
| Che souffre de troubles psychologiques assez graves mais auchourd'hui che suis sous traitements et che vais mieux. |
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Benoît Duquesne : |
| Et de quelles séquelles psychologiques êtes vous atteinte ? |
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Natasha Kampusch : |
| Che suis agoraphobe, schizophrène, dépressive, arachnophobe, acérophobe, homophobe, aérocolophobe, alopophobe, apopathodiaphulatophobe Ch'ai un dédoublement de la personnalité, un début de syndrome de La Tourette et j'entends des voix dans ma tête qui me disent de sacrifier des nouveaux nés à Satan. |
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Benoît Duquesne : |
| Ça fait beaucoup pour la même personne ! |
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Natasha Kampusch : |
| ...Et chai des TOCS ! |
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Benoît Duquesne : |
| Je souffre moi-même de dédoublement de la personnalité parfois. |
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Natasha Kampusch : |
| Acchhh! C'est kool ! |
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Benoît Duquesne : |
| Oui, ça m'amuse beaucoup aussi. |
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Natasha Kampusch : |
| Ch'enfonce des croix en feu dans la chatte de ta mère ! |
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Benoît Duquesne : |
| Ah ah ah ! |
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Natasha Kampusch : |
| C'est mon syndrome Gilles de la Tourette. |
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Benoît Duquesne : |
| Excellent ! Mais revenons à notre sujet. Que pensez-vous de la véracité de l'histoire de l’enlèvement et de la libération de Thésée ? Cela vous paraît-il plausible. En un mot, mythologie ou mythomanie ? |
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Natasha Kampusch : |
| Ja, ja ! Cela me semble tout à fait réaliste. Comme che l'explique dans mon livre qui s'est vendu à des millions d'exemplaires, on ne peut zortir indemne d'une telle histoire. On foit bien que Thésée n'a pas toute za tête en sortant des Enfers. Le choc psychologique est indéniable, ce qui confirme qu'il a bien été séquestré contre za volonté. Pour moi c'est mythologie. |
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Benoît Duquesne : |
| Et cela vous paraît aussi possible de ressortir des Enfers libre comme l'a fait Hercule ? |
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Natasha Kampusch : |
| Ja wohl ! Che suis bien revenue de Sainte Hélène vivante. |
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Benoît Duquesne : |
| ? ? ? |
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Natasha Kampusch : |
| Et c'est grâce à moi que le monde sort de la crise financière. Mes milliards de lecteurs le savent bien. |
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Natasha Kampusch : |
| C'est moi qui ai annexé les Sudettes ! |
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Natasha Kampusch : |
| Che suis la réincarnation du Mahatma Gandhi ! |
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Benoît Duquesne : |
| Euh, merci Natasha Kampusch, nous allons nous arrêter là. |
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Natasha Kampusch : |
| CHE SUIS JESUS CHRIST ! |
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Benoît Duquesne : |
| Sécurité. Sécurité... |
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Natasha Kampusch : |
| CHE SUIS DIEU ! |
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Benoît Duquesne : |
| SÉCURITÉ ! |
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Natasha Kampusch : |
| Lâchez-moi ! Che suis innocente ! Che n'ai pas moi qui ai volé l'orange. LÂCHEZ-MOI ! |
« Mesdames et messieurs, nous pouvons maintenant sans nul doute affirmer que toute cette histoire est pure mythomanie et que même si Thésée a bien été enlevé, il n'est certainement pas allé aux Enfers, n'a jamais vu de chiens à trois têtes et n'a jamais été libéré par un demi dieu affublé du patronyme ridicule d'Hercule.
Oui chers téléspectateurs, tout cela n'est que pure invention et Natasha Kampusch vient de nous le démontrer en direct : la captivité rend la victime mythomane et prompte à raconter nombre de récits grotesques et invraisemblables.
C'est ainsi que se termine cette émission de "Complément d’Enquête". Je vous dis à la semaine prochaine où nous nous intéresserons à l'affaire de l'assassinat de la mère Denis par le père Lustucru.
Bonsoir ! »
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Natasha Kampusch : |
| Je suis Plectrude ! |
Si vous l'avez adoré, vous pouvez encore relancer le débat.