Linguistique

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Une seule personne sur Terre sait ce qu'est la linguistique. C'est personne.

Le linguiste veut faire croire que c'est une science, mais eh, 'faut pas pousser non plus. Tout le monde sait que la science est utile, donc le linguiste ment. Excusez le pléonasme. De toute manière le linguiste n'en sait pas plus que nous, même s'il prétendra le contraire dans plus de quinze langues.

Dieu a des arguments chocs pour démontrer que c'est une religion, mais une religion aussi est utile[1], donc au final même Dieu ne sait pas ce que c'est, la linguistique. Et c'est normal puisque la linguistique est exclue à tort des mots qui n'existent pas, puisqu'il a été inventé sur un coup de tête par un sinistre inconnu. La légende voudrait que ce soit l'assemblage de deux mots imprononçables qui signifieraient "science du langage".

Bon. C'est peut-être une science après tout. Mais 'faut pas pousser.

La science

Origines

On peut faire remonter l'apparition de la linguistique à l'apparition des langues, c'est à dire au moment où Dieu décida que la tour de Babel était moche, pardon, un blasphème architectural. Alors, plutôt que de provoquer un cataclysme, et puis comme il aime l'inutile, Dieu décida que les hommes devraient désormais utiliser un ensemble de tissus glaireux à l'arrière de la gorge pour produire des sons disgracieux connus sous le nom de voix par la suite.

Ca leur a grave porté sur les nerfs, aux hommes, parce qu'avant ils communiquaient par transmission de pensée (thèse controversée, puisqu'on ne sait toujours pas si les hommes pensent, alors transmettre ces pensées... 'faut pas pousser). Outre d'avoir à se fatiguer, l'homme découvrit qu'en plus les autres traduisaient un même concept par des suites de borborygme différentes.

Fort heureusement, par la suite et malgré de regrettables frictions, certaines communautés tombèrent d'accord sur un vocabulaire et une grammaire de base. (En termes moins élégants: ça a foutu un bordel monstr' et pis après ceux qu'étaient pas d'accord avec les plus forts se sont fait tabasser)

Ce fut ce moment fatal qui vit l'apparition de... la rhétorique: les hommes employèrent abondamment la rhétorique pour se mettre d'accord, à savoir expliquer pourquoi "leurs" mots étaient les meilleurs.

Ils n'avaient pas besoin de la linguistique pour ça.

Le moment d'après les origines

La linguistique est donc apparue après, dès qu'on n'avait plus besoin d'elle. La communauté scientifique reprit le noble objectif de démontrer la supériorité de "leurs" mots sur tous les autres. Et quand on dit "leurs", c'est "leurs". Le linguiste inventa en effet une volée de nouveaux mots, qui pour la plupart ne veulent absolument rien dire. Par exemple "linguistique".

La linguistique ne servant à rien, elle est décrite comme une petite communauté de gentils messieurs à lunettes un peu gâteux, avec des dames très bien, qui parlent une langue incompréhensible, pour dire quelque chose que personne ne comprend sur des problèmes résolus depuis la nuit des temps.

Ne vous y fiez pas, c'est un mensonge. Le linguiste vous ment, le linguiste ne dit que des conneries, la preuve : s'il était honnête, lui-même l'avouerait.

La secte

Désespérée par sa totale inutilité et l'incompétence absolue du linguiste dans tous les domaines - y compris le langage - la linguistique tomba dans une dépression grave, devint émo et se lança dans des croyances et des rites indescriptibles dans le but inaccessible de se croire utile à quelque chose et, accessoirement, de s'en mettre plein les poches.

En d'autres termes, la linguistique devint une secte.

Ce qui va suivre va le prouver, et révéler ce que fait réellement le linguiste (dans votre dos (quand vous dormez (en regardant Star Academy))).

Communauté

Toute secte a sa communauté de gens. Les linguistes forment cette communauté. Attention cependant, car il en existe plusieurs variétés.

Le linguiste pur

C'est le meilleur, c'est le plus beau, c'est la raclure qui peut vous réciter le Grévisse (et savoir ce que c'est) et la grammaire de Damourette&Pichon simultanément et à l'envers en partant du tome trois.

Heureusement pour le monde, ils sont rares, vieux et croulants et d'une jalousie proche de celle des mots (si vous comprenez celle-là, faites attention, vous pourriez être un linguiste).

Pour être un linguiste pur, il faut avoir écrit au moins dix mille pages sur n'importe quoi, parler couramment plus de cinquante langues dont vingt au moins totalement inconnues (si possible inventées par lui), connaître tous les autres linguistes purs par coeur et par ordre alphabétique et surtout, condition absolue, il faut être mort.

En effet, un linguiste pur n'est jamais contredit. Or, pour qu'un linguiste arrête de contredire un autre linguiste, il faut au moins le respect de la mort. Et encore.

Le linguiste pur n'a pour seul volonté que de réinventer la grammaire, de jouer à l'émo et d'inventer de nouvelles langues. Mais comme il est mort, il ne le peut plus. Ce sont alors les linguistes pas purs qui s'en chargent.

Le linguiste pas pur

Le linguiste pas pur se reconnaît à son langage et son sens de l'humour douteux. Tel un extraterrestre, il parle une langue totalement inconnue, au lieu de parler français, comme tout le monde. De toute manière, le linguiste a pour vocation de n'être pas compris, pour pouvoir jouer à l'émo et accomplir ses rites.

Le linguiste pas pur ne comprend qu'un seul alphabet, ensemble mystérieux de signes cabalistiques encore incompris de nos jours, abrégé API (Alphabet Purement Incompréhensible). Il porte parfois d'autres noms, qui cachent la même réalité : l'API est abominablement lourd pour rien, et comme si cela ne suffisait pas, il en existe plusieurs !

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Faites attention !
si vous comprenez ces termes, vous êtes une crevure de linguiste. désolé mais nous allons vous éradiquer. n'ayez pas peur la douleur ne fera pas mal

Le linguiste pas pur est un sadique dont la seule raison d'être sur Terre, si tant est qu'il y en a une, est de vous assommer avec un discours incohérent. Son but ultime étant de devenir un linguiste pur. Dans ce but, le linguiste emploie des mots qu'il invente à longueur de temps, ridicules et incompréhensibles: ainsi si vous entendez parler de caractéristique suprasegmentale , ou de Consonne fricative uvulaire voisée ils s'agit de formules incantatoires prononcées par les linguistes

Outre ce sadisme, le linguiste est égocentrique et fanatique. En raison de ce fanatisme, les linguistes sont incapables d'admettre l'éventuelle et hypothétique possibilité que peut-être ils pourraient potentiellement avoir tort. Pour un linguiste, ça, c'est une connerie. Cela les conduit à se contredire tout le temps pour des raisons que même eux ne comprennent pas.

Le linguiste ne jurera que par la grammaire de Port-Royal de 1660 pour vous démontrer que "mais non voyons, [frsEzEdv] se palatalise [fr@skssEfretEzau] en insertion paradigmatique inverse telle que la pseudo-clivée !" Leur but est indéniablement de vous rendre fou. Conséquemment, il faut les abattre à vue en tant que crasses.

Si vous sentez que quelqu'un vous porte sur les nerfs ou emploie des mots bizarres, voire, s'il ne parle pas la même langue que vous, méfiez-vous, ce pourrait bien être un linguiste.

Le linguiste pis pas pur

Si le linguiste pas pur est le plus connu, le linguiste pis pas pur, en plus d'avoir un humour vraiment pathétique, est sans aucun doute la variété la plus répandue.

Il est répandu parce que le linguiste à ce stade (vous n'espériez quand même pas que je répète "pis pas pur", quand même... 'faut pas pousser) n'a pas besoin d'écrire un millier de pages sur la reproduction des oiseaux. Il n'a pas besoin de parler plus d'une langue, ni d'employer des termes incompréhensibles. En fait, cette sorte de linguiste n'a qu'une chose à faire, la pire : communiquer.

Il a été prouvé [irefytabl@mã] (blague de linguiste, c'est comme le SMS, ne cherchez pas) par la linguistique que pour communiquer, il faut dire qu'on communique, donc parler de notre communication, donc parler du langage, ce que fait le linguiste. Donc, tous ceux qui communiquent sont des linguistes.

[irefytabl] qu'on vous dit.

Si quelqu'un cherche à communiquer, ou pire encore, s'il cherche à communiquer avec vous (!), c'est certainement un linguiste. Il y a un énorme risque que vous-même, sans le savoir...

Si vous tombez sur un linguiste, même un pis pas pur, ne vous affolez pas. Le suicide n'est pas (toujours) une solution, d'autant que vous saurez d'instinct comment réagir : évitez par tous les moyens de l'écouter ! Faites la sourde oreille, ignorez-le, ne faites aucun effort pour le comprendre, ne prêtez aucune attention à ses paroles incohérentes et quand il s'énerve, appliquez la rhétorique.

D'habitude, comme votre interlocuteur fait de même, vous ne risquez pas de communiquer, et tout va bien dans le meilleur des mondes.

Gourou

La linguistique, en tant que secte, a bien entendu un gourou. Seulement, ce gourou ne pouvait faire partie que des linguistes purs. Un mort pouvant difficilement s'enrichir, beaucoup pensèrent longtemps que ce gourou n'existait pas.

Cela d'autant plus que la linguistique n'est pas unie, mais composée de nombreuses sectes tels que les latinistes, lapinistes et autres alpinistes tels que les esperantistes, certainement parmi les pires. Par contre, contrairement aux rumeurs, non, les pingouins ne sont pas une secte de la linguistique. Les poneys, c'est plus probable.

Chacune de ces sectes a son propre gourou, tels les incontournables de Saussure, Chomsky, Goffman ou encore le Grand Schtroumpf. Mais il existe un gourou au-dessus des gourous, un gourou pour les contrôler tous, et dans le charabia des linguistes, les unir.

Il aura fallu nombre de singes savants et de bananes pour résoudre ce mystère. Ce gourou ne pouvait être qu'un égocentrique frustré, totalement inutile sinon dangereux, qui vouait sa vie à dire des conneries et à les mettre en oeuvre, sans aucun égard pour la logique. On a longtemps pensé au fondateur de Wikipédia, mais il s'est avéré qu'une personne correspondait bien plus au profil, à savoir... Moi. Humblement.

Puis il s'est avéré que finalement c'était le cardinal de Richelieu, qui gagne la palme pour avoir fondé l'Académie française, une invention de tordu comme on n'en connaissait plus depuis la tour de Babel. Le cardinal de Richelieu, le premier linguiste, qui a tant fait pour les grammaires et pour nous obliger à prononcer des mots que lui-même ne comprenait pas. Le linguiste est tellement fier (et jaloux) de cet homme qu'il lui donne le titre de grammairien, et depuis une jalousie farouche oppose ces deux personnes.

Le gourou n'a rien à faire, vu qu'il est mort, mais son oeuvre subsiste puisque même ceux qui ne sont pas linguistes, sans le savoir, se réfèrent encore à sa folie. et d'aucun disent qu'il aurait même contaminé le français. Heureusement, si c'est le cas, c'est seulement le français académique.

Rituels

Comme toutes les sectes, les linguistes aussi viennent sonner aux portes, mais contrairement aux autres, ils ne s'arrêtent pas là. Le linguiste suit un rituel extrêmement codifié, répété encore et encore à vide jusqu'à ce qu'il n'ait plus d'encre pour écrire ou plus personne à aller harceler aux portes.

Ce rituel se résume en quatre temps : le corpus, la transcription, l'analyse et le terrible mais inévitable colloque.

Corpus

Si le linguiste avait été biologiste, il passerait son temps à déchiqueter des corps à coups de dents, de par sa nature sectaire et fanatique. En souvenir de cette aspiration, avant même de savoir ce qu'il va faire, le linguiste se prépare un corpus.

Un corpus est un ensemble de personnes choisies selon les méthodes de tri du courrier dans les entreprises ou à la Poste. Ces personnes, le linguiste va tout faire pour les faire communiquer, les torturant jusqu'à épuisement et jusqu'à obtenir sa précieuse matière première.

Le linguiste appelle cet ensemble de personnes un "échantillon", soit-disant représentatif, mais de quoi, personne ne sait. Quand il ne saute pas carrément sur la première personne qui lui passe sous les yeux, le linguiste n'hésite pas à torturer les enfants en bas âge, les vieilles personnes (oh, surtout les vieilles personnes, les pauvres), tout ce qui est trop faible pour se défendre contre ses assauts verbaux par une bonne dose de rhétorique.

A partir de là, l'échantillon est condamné, car le linguiste ne les lâchera pas avant d'avoir obtenu le corpus qu'il désire. Il va sonner aux portes, il vous poursuit au travail, vous arrête en pleine rue, vous réveille en pleine nuit, se cache dans votre réfrigérateur et va jusqu'à prendre votre chat en otage pour vous obliger à lui parler. Mais pire encore, le linguiste n'hésitera pas à donner de l'argent pour appâter la personne, une somme symbolique qui, lui venant de l'Etat, vient en fait de votre poche.

Il vous paie avec votre argent, puis vous demande une minute de votre temps. Sa torture ne dure jamais moins d'une demi-heure, et il n'hésite pas à vous poser des questions de tordus, qui vous feront regretter les bancs d'école, et à vous soumettre des exercices totalement inhumains tels qu'appuyer sur une touche d'ordinateur quand vous entendez un son ! Et vous devez écoutez cent fois la même voix impersonnelle vous répéter cent fois les mêmes trois mots avec la même question de savoir si l'intonation est montante ou descendante alors que vous n'avez strictement aucune idée de ce que ça veut dire !

Et là, pour vous achever, il vous dit qu'il étudie la "F zéro".

Mais si vous croyiez avoir tout subi, sachez que le linguiste vous a enregistré, tout, tout ce que vous avez dit, et qu'il n'a plus désormais qu'un seul empressement, celui de diffuser toutes les conneries que vous avez pu dire sur son blog pour que la planète entière se moque de vous. Certains vont jusqu'à vous filmer avec des caméras, tandis que cette même fichue voix vous répète pour la millième fois ces cinq fichues lettres dans un ordre différent jusqu'à ce que vous deveniez dingue !

Mais qu'est-ce qu'un linguiste peut bien faire d'un enregistrement, que l'on sache, il étudie le langage, pas la couleur de nos habits ! Mais ça, ce n'était que le début.

Transcription

La période de torture achevée, le linguiste passe aux incantations. Sous couvert de la rendre analysable, il va transcrire chaque mot de chaque phrase de chacune de vos interventions, et il va le faire... en API.

Vous avez bien lu. Il va souiller à jamais votre voix avec l'API, pour aligner des pages et des pages de texte illisible au profane, qui lui serviront à "analyser le discours naturel". Il n'y a rien de moins naturel que l'API. C'est quand même un aveu de mauvaise foi que de transformer le discours avant de l'analyser. Non, le linguiste, sous couvert de science, sacrifie vos paroles à des déités que même H. P. Lovecraft n'aurait pas osé concevoir.

Il passe des heures, le visage rivé sur son écran d'ordinateur, à réécouter encore et encore les mêmes dix secondes pour transcrire chaque respiration, chaque battement de paupière, dans l'espoir de dénaturer encore un peu plus la langue. Il réécrit chaque parole telle qu'il a bien voulu l'entendre, dans son esprit dérangé, rongé de part et d'autre par les contradictions des autres linguistes.

Et tout cela pour RIEN. Rien, mais absolument rien. Même pour les linguistes, une transcription par un autre linguiste n'a aucune valeur et ils passent leur temps à critiquer le travail de l'autre parce que leur API est le seul, le vrai, l'unique.

Les pires d'entre eux disposent de véritables programmes qui ne représentent plus la parole par du texte mais par des courbes ! Comme si quand vous parliez, vous faisiez des courbes, absurde. Et ils vont jusqu'à espérer qu'un jour les machines feront la transcription pour eux, mais heureusement les machines sont trop logiques pour ça.

Analyse

La torture achevée, les incantations faites, vient le temps des malédictions.

Il faut savoir que la première étape d'une "anale Lyse" est de contredire les autres linguistes, et si possible, tous les autres linguistes. C'est pourquoi, sur un texte de cent à cinq cents pages, le linguiste en passera plus de la moitié à citer des sources pour mieux pouvoir les démolir par la suite, à force d'arguments incohérents tirés de son corpus de deux cent cinquante inconnus transcrits selon un API douteux et sa propre expérience du langage.

Cette partie permet également de remplir tout rapport que le linguiste devrait faire, étant donné qu'il n'a lui-même rien à dire, ce qui est souvent la conclusion de son travail, à savoir qu'on ne sait rien. Ce qui est faux, nous, nous savons : pas lui.

Quand il a achevé de fouiller ses sources, même les plus lointaines, pour pouvoir les contredire, le linguiste reprend sa transcription, en copie-colle des morceaux entiers pour remplir encore quelques pages, puis s'apesantit sur sa belle écriture API pour la vanter et prouver ô combien elle est belle.

Il passera donc encore cent à deux cents pages à prouver que son API est le meilleur, puisque son API lui dit ce qu'il voulait entendre et qu'il peut en conclure tout et n'importe quoi. Le linguiste est également friand de tableaux surchargés de nombres sans la moindre signification, ce qu'il appelle une étude quantitative. Le plus souvent, ce sont des rôlistes à la retraite qui ne savent plus quoi faire de leurs réserves de d100. Les autres, qui n'ont pas réussi à torturer plus de six ou huit personnes, ou qui n'ont simplement pas de dés, font une étude qualitative.

L'étude qualitative consiste à raconter à peu près n'importe quoi en justifiant à peu près n'importe comment, à la manière de la philosophie, mais en encore moins convainquant. Comme la plupart du temps la conclusion consiste à dire qu'on ne sait pas, peu importe le contenu, puisque le linguiste renverra toujours à d'autres le travail qu'il aurait dû faire, si on attendait quelque chose de lui.

L'étude qualitative ne sert du reste, et le plus souvent, qu'à contredire un grammairien ou un autre linguiste, ou à se contredire lui-même, pour remplir encore une centaine de pages et se faire grassement payer. L'étude quantitative remplit le même rôle, mais elle essaie aussi de faire croire que la linguistique est une science, ce en quoi plus personne ne croit depuis longtemps.

Colloque

Si le linguiste se contentait d'écrire ses pavés que personne ne lit, encore, tout irait bien.

Mais le linguiste, après ses malédictions, ne peut pas s'empêcher d'aller dans des orgies, les colloques, des rencontres entre linguistes surexcités qui se disputent pour un phonème de travers sur des sujets que plus personne ne se donne la peine d'essayer d'aborder depuis des millénaires.

Ces colloques sont l'occasion pour lui de déverser la science qu'il n'a pas, d'où que chacun d'entre eux à son tour passe sur écran ses magnifiques transcriptions API, quand il n'envoie pas carrément l'enregistrement audio et vidéo pour que tout le monde se moque de vous. Si, ils le font et ils repassent trois fois le même passage où, saoulé par l'exercice, vous n'aviez que l'envie d'appliquer au plus vite une séance de rhétorique au chercheur.

Le colloque se déroule alors comme une séance de diapositives sur les vacances à Brécourt-sur-Champilly-les-Berneuses chez ses beaux-parents, mais en encore plus lourd et en encore plus fatiguant pour le linguiste qui note chaque petite erreur, même quand il n'y en a pas, pour le moment où il sera autorisé à poser une question.

Les linguistes ne viennent aux colloques que pour les questions. La première est invariablement « mais avez-vous pris en compte la théorie de X ? », X étant celui qui vient de prendre la parole, ou le gourou de ce dernier. Bien entendu, ce linguiste a fait l'impasse sur la longue introduction qui consistait à dire que X avait tort, pour une raison totalement fumeuse.

De toute manière cela importe peu, puisqu'il parlent dans le vide et que tout le monde se moque éperdument des résultats. Ces rencontres ne servent qu'à préparer les futurs rituels où encore plus de personnes devront communiquer pour permettre encore plus de transcriptions différentes afin de réaliser encore plus d'analyses creuses et contradictoires dans le but de permettre les futurs colloques.

Le colloque le plus connu, car diffusé régulièrement sur les chaînes de télévision, est aussi le plus ahurissant, puisqu'il s'agit de celui mené par la secte du Grand Schtroumpf. Cette secte très commerciale est sur le point de faire de la linguistique une religion, en persuadant les gens que la parole permet d'éviter la violence. Elle offre l'image d'une population pacifiée par la linguistique et sa nouvelle langue, car « tout le monde schtroumpfe le schtroumpf sans schtroumpfer de problème. »

Il s'agit pourtant bien d'une secte, dont le membre le plus endoctriné est sans conteste le schtroumpf à lunettes, et donc les émissions retransmises sont bel et bien des colloques de grande ampleur, totalement retranscrit dans le langage le plus accessible qu'un linguiste ait jamais inventé.


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