Luminothérapie institutionnelle : Management d’un établissement de soins appliqué au personnel de nuit

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Le service de nuit dans les hôpitaux, ce sont des horaires décalés, des métabolismes perturbés, des soignants déphasés, des risques de relations sexuelles illicite, et surtout, de l’absentéisme. L’absentéisme du soignant noctamburne est la plaie de tous les responsables des plannings de nuit d’un hôpital. C'est pourquoi nous proposons une nouvelle méthode, originale et efficiente, de luminothérapie institutionnelle, basée sur l'exposition artificiellement endurante à la lumière.

Mots clés

Nuit, fatigue, Résolution des problèmes, esprit d'ouverture, participation à l’effort national, positivisme, jour, lapin, amélioration de soi, projet humaniste, lutter contre la fatigue, lumière, bonobo, rationalité, nature, santé, prise en charge, rentabilité, lumière, ornithorynque, soleil, science, repos, vacances.

Contexte problématique

Les cadres administratifs niveau A savent combien il est désagréable d’être dérangé la nuit pour des billevesées. Comment passer en toute quiétude une nuit de garde (rémunérée) en tant qu’administrateur responsable, si l’on sait qu’un grouillot paramédical va vous la pourrir (la nuit) sous un prétexte relevant de la plus parfaite mauvaise foi, tel que vacances, maladies, épuisement, fatigue, dépression, problèmes familiaux… prétextes fallacieux comme vous le savez. Il faut en finir avec le Syndrome céphalo-rectal (ou avoir « la tête dans le cul » comme dit le populaire).

En bref le populaire rechigne plus qu’à son tour de prendre son service. Et le petit personnel d’exercer sa naturelle force d’inertie plus délétère que le syndicalisme.

Vous devrez alors faire appel à des intérimaires, votre supérieur hiérarchique vous fera le reproche d’être dispendieux. Et votre prime de fin d’année s’en ressentira. Un Directeur des Ressources Humaines (DRH), quelles que soient ses compétences, ne peut perdre son temps à lutter contre ces fléaux et penser à sa carrière.

Le DRH ne sera convaincu de l’honnêteté des motifs d’absence qu’en cas de canicule, de fièvre Ebola, d’accident terroriste ou maladresse atomique. Dans de telles circonstances, le soignant devient plus rigoureux, plus respectueux des horaires. Il retrouve sa motivation infantile de vouloir sauver le monde (une naïveté somme toute bienvenue). Dans ces situations critiques, si le soignant n’est pas à son poste, c’est qu’il est mort. Mais ces catastrophes naturelles ne sont point si fréquentes qu’il ne faille trouver d’autres médiums pour clouer le personnel à son poste.

Protocole thérapeutique

Je vous propose donc le protocole suivant. Il faudra bien sur le faire approuver par le conseil d’administration (une occasion de faire bombance encore). Ce protocole est basé sur le postulat suivant : « Contre le burn-out, rien ne vaut un bon coup de soleil ». La lumière du jour, selon la croyance populaire, c’est bon pour la santé. Cela favorise le métabolisme d’un tas de machins minéraux, de vitamines, la circulation d’énergies positives. C’est bon pour le moral.

Imposez donc à votre petit personnel un traitement de luminothérapie que nous qualifierons d'« institutionnelle » (LI).

Sur un panel globalisé désigné d’office, vous prescrirez des expositions de 175 000 lumens, soit par séance 12 à 15 fois la dose de radiations solaires normalement perçues en altitude sur une année[1].

Disponible sur place, le personnel pourra ainsi passer du statut de soignant à celui de soigné, répondant enfin à un réel souci de polyvalence en fonction des besoins d’occupation des lits ou d’occupation des postes. Le panel devra revenir sur les jours de congé, ne pas prendre de vacances pendant les trois mois de traitement, assister aux séances quotidiennes de LI en dehors des heures de travail — avant d'aller se coucher par exemple. Il est préconisé de faire coïncider les séances de luminothérapie avec les mois d’été ou toute autre période de vacance scolaire, l’objectif étant qu’ils soient marqués de « coups de soleil ». Ce signe extérieur de vacances et de bonne mine, porté haut et fier, « fera envie » aux congénères. Le pathologique « désir de congés » semblera soudain dérisoire aux soignants.

Matériel de Reda la folle

Les sources de lumière

Les parapluies lumineux

Outre les ampoules type « lumière du jour », il existe certains types de matériel, qui méritent que l'on y projette quelque lumière, comme ces lampes se fixant sur les manches des parapluies [2].

Parmi les bénéfices d'un tel outil, il y aurait une protection renforcée contre les projections, une élégance qui ne manquerait pas de surprendre, et par-dessus tout, la possibilité d'attribuer une couleur à chaque catégorie socio-professionnelle (par exemple parapluie rose pour une puéricultrice nocturne s'occupant des enfants femelles, parapluie bleu pour une puéricultrice nocturne s'occupant des enfants mâles). Avec ce type de matériel, il serait même possible d'exporter l'expérience hors de l'hôpital (uniquement par temps sec pour éviter les électrocutions) et de poursuivre l'expérience chez soi car comme dit l'adage populaire, « on a toujours besoin d'un petit parapluie chez soi. »

Les tubes néon

Autre produit digne d’intérêt, le néon circulaire se fixe au-dessus de la tête. Il n'encombrerait plus les mains et pourrait même donner aux patients un regain de confiance en l'hôpital.

Il pourrait aussi favoriser le sommeil nocturne de nos patients âgés. De fait, il ne serait plus obligatoire d'allumer la lumière en pleine nuit pour s'assurer que nos chers gérontes dorment bien, car nanti de cette auréole, le soignant « est » lumière.

Tout simplement.

Gestion de passif

À toutes fins utiles, les établissements privés peuvent faire une demande de prise en charge des frais engagés (achat d’ampoules) auprès des caisses nationales d’assurance maladie (le ministre de tutelle est d’accord). Une cotisation peut aussi être ponctionnée sur les salaires au même titre que la CSG.

Conséquences lumineuses

Imaginez seulement la réaction de Madame Michu, 98 ans, constatant que des anges sont descendus lui changer sa couche à 3h du matin. N'en serait-elle pas saisie d'une joie ineffable ? D'une stupeur béate propre à résoudre le problème des caisses de retraite et de la sécurité sociale ?

De par la spécificité de chaque spécialité médicale, des aménagements seront nécessaires :

  • Le service des urgences échangerait ces cercles lumineux pour des gyrophares.
  • Le personnel de la morgue utiliserait de la lumière noire.
  • Il n'y aurait plus de scialytique au bloc opératoire.

Par contre, le personnel de radiologie sera tenu de porter des gaines plombées.

Et je me permets d'attirer votre attention sur un phénomène qu'il faudra impérativement anticiper : le burn-out pour cause de coup de soleil « naturel » (il faudra sans doute envisager de faire travailler les jardiniers de nuit et donc paradoxalement augmenter le quota de lampes à acquérir — cela fera un excellent motif de réunion pour vos prochaines agapes au conseil d’administration).

Notes

  1. Entre nous, dépasser les doses prescrites induirait l’apparition de maladies cutanées et assurerait un renouvellement constant :
    • des usagers payants des structures de santé,
    • du personnel,
    et aurait pour effet de bord moins d’anciens, moins de salaires, plus de malléabilité dans la gestion salariale.
  2. Certains objecteront qu'il peut être délicat d'appliquer des soins avec un parapluie, mais convenez qu'en terme de responsabilité, dans l'administration sanitaire, on n'en fasse jamais trop.


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