Porte-banane

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Accessoire indispensable pour qui veut transporter une banane d’un lieu à un autre en toute sécurité, le porte-banane stigmatise aujourd’hui toute notre société, de par ses aspirations sécuritaires et libertaires. Trop souvent relégué au rang des débats qui n’ont jamais lieu, le fait de savoir si oui ou non le porte-banane est une avancée scientifique notable n’en finit pas d’émouvoir la sencyclopédie le matin, quand elle mange ses céréales. Jusqu’à même gâcher le bonheur de découvrir la surprise à l’intérieur du paquet, ce qui pourtant constitue une des raisons principales de se lever pour 10 millions de travailleurs.
C’est ainsi que le porte-banane se fera le porte-parole de toute une génération par le truchement de cet article. Et par le mystère de l’analogie, la banane se fera donc elle-même parole, qui si elle est d’argent rendra le porte-banane porteur d’argent. Ainsi, il sera aisé de comprendre en premier lieu qu’un porte-banane n’est pas un porte-bonheur, mais qu’il y contribue.



Petite introduction historique sur le porte-banane

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Saviez-vous que...
Porte-banane a les mêmes initiales que l’auteur de cet article

Au milieu du cinquantième siècle avant Jésus-Christ, la banane apparut soudainement sur les bords du Nil. Elle se porta assez vite aux lèvres du premier mangeur de banane, dont on soulignera la curiosité, qui en devint rapidement très friand. À partir de là une longue évolution commença, durant laquelle le mangeur de banane et ses émules tentèrent au fil des âges de domestiquer la banane afin de pouvoir également la déguster devant la télévision, puis au bord de leur piscine, et enfin dans les transports en commun.

Une reconstitution signée Arte Culture.

Plein de siècles plus tard, un inventeur allemand perfide du nom de Gwünfried décida de lancer la rumeur selon laquelle une femme en train de manger une banane ferait ostentatoirement appel à un substitut pénien. Commença alors pour la banane une ère d’obscurantisme durant laquelle aucune femme n’osait la porter à sa bouche de peur d’être instantanément prise pour la meilleure suceuse du Monde, ce qui n’est vrai que pour ma femme.

Un modèle de porte-banane primitif.

Pour la petite histoire, plus tard un chercheur israélien conclut au mauvais fondement des théorèmes de Gwünfried. S’ensuivirent entre leurs deux cultures quelques interactions houleuses bien regrettables au cours de deux guerres mondiales, dont on pense qu’il en faudrait une nouvelle pour relancer l’économie.

L’Histoire suivait donc son cours et la banane ne semblait en plus toujours pas tranquillement transportable, si bien que beaucoup de peuples se détournèrent d’elle au profit des pommes, que l’ensemble des penseurs se sont accordés à qualifier, durant deux brouettes de siècles, de meilleur ami de l’homme. Ce n’est qu’en constatant la plus grande qualité nutritive du chien, puis sa plus grande capacité à rapporter des bâtons d’environ 30cm jetés avec fougue, que ce dernier supplanta la pomme dans bon nombre de domaines, comme la promenade ou le sauvetage en moyenne montagne.
Tapie dans l’ombre, une société attendait néanmoins le retour de la banane, tentant de contribuer en construisant autour d’elle un mythe porteur de banane et d’espoir : le porte-banane (ou porte-espoir).

Rejoins toi aussi cette société secrète : Super Banane cessera d'exister si plus aucun enfant ne croit en lui sur sa page Facebook.

Prise de conscience du porte-banane

La société précédemment citée était une loge franc-maçonne, ce qui n’est pas étonnant quand on a la sagacité du lecteur de cet article. Garants du savoir et de la cohésion sociale, les Illuminatis avaient toujours vu en la banane un salut autrement plus salutaire que celui porté par bon nombre d’artifices humains :

Par défaut les Templiers constatèrent que la banane était responsable de nettement moins de morts qu’une guerre ou qu’un régime totalitaire ; par comparaison ils comprirent que la banane, sans pour autant parler plusieurs langues, entrait diplomatiquement dans toutes les bouches (et autres orifices découverts courant XVIIIe) ; par analogie de couleur, la banane pourrait un jour servir à détendre les relations avec l’Asie ; et enfin elle semblait être le meilleur ingrédient pour élaborer des barres de céréales chocolat-banane ce qui ne gâchait rien, au contraire du bouton sur le front de Marion Cotillard.

L'Ordre du Phénix apporta donc dès sa création un soutien franc et maçif à la banane, jugeant au surplus qu’elle était plus facile à introduire que l’aubergine, oblongue et forcément plus douloureuse (pour les consciences). Noyautant les républiques successives, franc-maçon à la plage, franc-maçon à la ferme, franc-maçon chez les Picaros, la franc-maçonnerie franc-maçonna les bases du respect dû à la banane, et partant l’idée selon laquelle il était crucial d’œuvrer à sa protection.

Au contraire du porte-banane qui est un sujet sérieux, le préservatif ne pense qu'à protéger la bite.

La sauvegarde de la banane

D’un autre temps, les textes légaux semblaient impuissants face au problème banane. Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, Traité de Maastricht et autres ritournelles ne parvenaient pas à protéger la libre circulation des bananes, ainsi que leur sécurité sur les routes marchandes. Pour comprendre ce phénomène, il est nécessaire de remonter une pelletée de siècles auparavant, lorsque la femme n’avait pas encore le droit de vote et que celui de la banane, jugée plus utile, était à l’étude (le lobby féministe en a malheureusement fait disparaître toute trace, jugeant l’hégémonie de la banane comme le symbole d’un état phallocrate en manque d’imagination et préférant de toute manière les hommes avec des grosses voitures de luxe).

This is a porte-banane.

Durant l’Empire Romain, les bananes victimes de piraterie n’avaient en effet aucun droit à la parole, ce qui a beaucoup changé depuis malgré le fait que la situation se présente de nos jours assez peu.
Elles ne bénéficiaient que d'un seul recours pour faire valoir leurs droits : la banane qui n’avait pas eu de peau pouvait se retourner vers ses tortionnaires, leur jeter un regard réprobateur en les confondant publiquement devant la statue de Jupiter par une question simple : « reconnaissez-vous, devant les Hommes et les Dieux, avoir bafoué mes droits en vous attaquant au navire marchand qui me transportait, portant atteinte au code noir de la piraterie ainsi qu’à l’équilibre économique du Monde connu ? » Si l’accusé répondait OUI, il était alors immédiatement condamné à mort par le Sénat. Alors en général il répondait NON et reprenait le cours de sa vie.

Une scène célèbre du procès Banane : le NON vient d'être prononcé, l'avocat de la défense semble néanmoins satisfait et sourit. La Justice établira plus tard qu'il était un machiavélique Chinois au moment des faits.

Juste après l’Empire Romain, ce fut au tour des Carolingiens de tenter de bâtir un système de défense digne et respectueux du fruit de toutes les passions. Malheureusement, la première guerre mondiale arriva bien vite et avec elle une résurgence des théories eugéniques de Gwünfried, qui furent pendant un long moment le pendant de l’uniforme pour les femmes respectables.

Une protection sur mesure

Au sortir d’une longue période de guerres et d’incertitudes, la banane avait quasiment disparu de la scène internationale. « Que fait la peau lisse ? » se demandait-on dans les milieux autorisés, alors que le kiwi et le lychee continuaient leur percée fracassante dans les assiettes du vieux continent (depuis la découverte de nouvelles terres et denrées par Christophe Colomb, quelques années auparavant). Le débat réapparaissait bien ça et là lors du transport exceptionnel de bananes, mais c’était tout. Un goûter de 1981, tout bascula pourtant.

« Robert sentait le dilemme monter... » - Reconstitution tirée du reportage Hold-banan’ de Mickaël Moore.

Pour ne pas que la banane de son goûter soit talée au cours du trajet le menant à son travail au Conseil Constitutionnel, Robert Badinter (le premier homme à avoir marché sur l’abolition) avait pris l’habitude de la tenir dans sa main, se contentant d’agripper d’une seule autre la barre du métro lui permettant de rester debout et non-tombé. Cette position inconfortable l’empêchait de mettre des mains au cul ou de porter une sacoche renfermant la réforme du système de santé magique, un parchemin portant la mention d’une incantation permettant de réduire les déficits et la calvitie.

Le dernier arrêt de métro pointait le bout de son quai, et à mesure que la rame décélérait Robert sentait le dilemme monter : fallait-il lâcher la barre au risque de tomber, ou laisser la sacoche au risque de voir un jour le trou de la sécurité sociale devenir plus grand que la sécurité sociale elle-même ? Comme le Monde avait encore besoin de Robert Badinter et de son fémur, il opta pour la seconde alternative. Dans les couloirs, il s’éloigna en jurant ses grands dieux qu’un jour, il aurait la solution.

C’est donc à l’initiative de cette auguste personne qui se posa les bonnes questions que fut lancé le premier think tank sur le porte-banane. L’individualisme cher à nos sociétés occidentales sut encore triompher de l’aphasie de la masse qui ne pensait jamais pouvoir trouver de solution finale à ce problème séculaire.

Ceci commanda donc le choix d’une protection individuelle, au cas par cas, permettant aux citoyens de choisir librement de transporter ou de ne pas transporter leur banane en sécurité. Il y eut bien quelques soulèvements de la part des associations de consommateurs habitués à consommer les bananes par 2 ou 3, mais la réponse fut sans réponse. En tout état de cause, certains penseurs ajoutèrent qu’il était rare, pour faire un parallèle du meilleur goût, de retrouver plusieurs bananes dans un même slip, ce qui était vraiment une bonne blague dont on rit encore.

Le porte-banane offre donc à la banane un régime protecteur, mais pas au régime de bananes.

Un modèle pour les transporter toutes

Le diagramme de Janésergeï, tel qu’il arrêta en 1989 les moyennes par pays. On note que, au contraire du choix de la cartographie du planisphère choisie délibérément afin de ne pas ridiculiser l’Europe face à l'Afrique (si si), le diagramme de Janésergeï ne négligea dès le départ aucune origine : la dimension classique du premier porte-banane fut astucieusement calquée sur la taille du plus gros modèle de banane, ce qui ne fut pas sans causer des disparités très justement relevées par les inspecteurs du Bureau International du Travail. En effet les bananes du soleil levant pouvant ainsi caser deux bananes par porte-banane et augmenter leur productivité de 100%, un début de piste fut exploré qui corrobora la théorie de Dakar du professeur Sarkozy en fournissant une explication au manque d’implication de la population noire dans les grands choix de cette ère.

Le porte-banane consciencieux est donc destiné à ne transporter qu’une seule banane à la fois. Mais il est possible d’être encore davantage pertinent dans son analyse : le porte-banane étant un concept aristotélicien, rien ne différencie apparemment un porte-banane d’un autre porte-banane, la taille et la forme arrêtées par les conventions de Genève n’ayant longtemps pas cessé d’être le standard mondial. Cette leçon d’équité n’a pas été réceptionnée sans mal au sein de la communauté internationale : quelques lobbys défendaient, qui la grande banane antillaise, qui la petite banane asiatique, le droit de toutes les bananes à l’autodétermination de leur taille, et par conséquent de la taille du porte-banane correspondant.

En formulant l’adage selon lequel « Aucune banane ne peut souffrir de discrimination liée à son volume et doit être considérée de taille noble à partir du moment où elle rentre dans un porte-banane », Jean-Seymour Janésergeï, inventeur du système européen de mesure de la taille des habits (il inventa le S et le L en 1954, puis le rapide succès de son invention permit à sa société d’innover avec le M et le XL au début des années 60, et enfin avec le XXL pour les besoins de la population américaine dès 1976), boucla les discussions en soumettant finalement la taille moyenne du porte-banane à la moyenne des tailles de bananes, revenant ainsi sur la règle du plus Grand Commun Banane (voir encadré – cf. supra). Cette intervention est commémorée un 20 mai sur trois dans la ville natale du grand homme, à St-Merd-les-Oussines en Corrèze.

Quant à la forme elle n’a jamais été rediscutée, mais l’homme est si con imprévisible que rien n’est encore perdu.

Banane-porte ou porte-banane

Banane-Porte. (Vue d'artiste).

Un temps, l’influence anglo-saxonne n’en put plus : comment sacraliser la plus belle avancée de l’histoire humaine sans un nom unique transcendant les peuples et les civilisations ? On réunit donc en 1989 pour cette raison, et sous quelques autres prétextes de circonstance, la conférence de Genève, qui donna naissance aux conventions éponymes (dans lequel fut consigné le diagramme de Janésergeï – cf. supra). Banane-porte fut rapidement abandonné, jugé contraire à la normalité et pas étonnant de la part d’un peuple qui conduit à gauche, bouffe des poissons morts dans leur huile et se complaît à appeler reine un petit monsieur presque mort. Porte-banane conquit les cœurs et les dictionnaires, allant judicieusement se placer à mi-chemin entre porte-avion et porte-savon : les plus intelligents des gens qui n’ont rien d’autre à foutre estiment que dans notre monde, l’importance de la banane se situe elle-même entre celles de l’avion et du savon.

Le porte-banane, un commencement

Au XXIe siècle (cet article s’inscrit déjà dans l’avenir et prend un recul nécessaire), il n’est pas rare de rencontrer le porte-banane dans un sac, sur une table ou dans un ami facétieux. Il n’est définitivement plus réservé à une élite snob. Cette démocratisation de l’usage du porte-banane, couplée à l’excellente conjoncture économique[réf. nécessaire], permet désormais à la population d’avancer sans crainte de l’avenir, banane aux lèvres.

La bananalité du porte-banane a aujourd’hui gagné les mœurs, dans lesquels est entrée la normalité de l'union animixtes homme/femme - Porte-Banane, même s’il s’avère que ce n’était au départ pas fait pour ça. Il faut dire que c’était tentant.

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Les réfractaires

Un courant réfractaire s'oppose encore au porte-banane. Une partie de la population, entrainée par un groupuscule écologiste extrémiste refusant le progrès, affiche ostensiblement son opposition. Non content de promouvoir le retour à la bougie face au développement des centrales ou des champignons nucléaires, ces individus retournent à l'utilisation du corps pour transporter leur banane. Voyez par vous même, cette pauvre fille qui refuse également l'utilisation des habits jugés semble-t-il trop modernes. L'introduction nécessite néanmoins une certaine habitude ou dextérité. De plus comme le vocabulaire est lui aussi restreint par la conviction du retour à l'état primitif, elle ne peut émettre que les 3 mots : "Ya Bon Banania" pour faciliter le mouvement et indiquer au groupe son geste militant . A noter toutefois : Cette personne semble novice au vu de l'air atterré qu'elle exprime. La plupart d'entre elles reviennent heureusement au véritable porte-banane.

Maintenant que toi aussi tu es cultivé, apprends à ton tour à cette pauvre femme qui ressemble à Lorie comment emmener son encas au travail en toute sécurité. Transmettre son savoir, c'est ça aussi l'esprit porte-banane !
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