Désinformation:Centre de retraitement de La Hague : on se dirige vers la catastrophe

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Centre de retraitement de La Hague : on se dirige vers la catastrophe

De notre envoyé spécial  M4ped (discussion) - ‎le 28 juin 2013

La Hague, France — Une contre-performance lors d'un exercice de stress-test, dont le déroulement vient d'être révélé au public par la société en charge du centre de retraitement des déchets hautement radioactifs de La Hague, soulève des doutes sur la fiabilité de la formation des équipes françaises en conditions réelles. La préfecture de la Manche a confirmé l'échec dans la matinée dans un communiqué de presse, ajoutant que « des mesures seront prises » pour qu'une telle chose ne se reproduise plus. Il en va en effet de la réputation d'infaillibilité des équipes françaises, dont le professionnalisme a jusqu'alors fait ses preuves à l'international.
la piscine municipale "Maurice Thorez" de La Hague


Il est huit heures du matin lorsqu'Alain B., opérateur de la piscine de désactivation n°1 au centre de retraitement de déchets nucléaires de La Hague, prend son service. Plusieurs de ses collègues sont sur les lieux depuis la veille et pour cause : un chargement de combustible usagé en provenance de Qom, en Iran (réacteur graphite-gaz, type RBMK suréquipé, toutes options : boîte séquentielle, peinture bromée, fermeture centralisée, surcompression et toit ouvrant, comme à Tchernobyl) vient d'être immergé. La température de l'eau est de quelques 41,5°C pour le moment, le taux d'acide borique dans l'eau est un peu haut, mais sans plus.

Philippe L., chef de service

Alain B. procède à l'allumage du système de réfrigération n°2, comme l'indique la procédure, puis remonte sur la passerelle de contrôle.

Avec son supérieur, Philippe L., ils remettent ensuite à zéro le chronomètre de l'installation, et étalonnent leurs dosimètres après en avoir changé la cartouche de détection en douce pour faire plus d'heures au mépris de la dose radioactive annuelle maximale autorisée.

À journée ordinaire, conditions ordinaires. Il est alors 10h33 quand Alain B. redescend sur le bord du bassin et se prépare à l'exercice de routine programmé ce jour, pour 11h00 précises. En conséquence, comme tous les jours, il enfile sa combinaison et se prépare mentalement à la difficulté de la tâche qui s'ensuit. Les yeux rivés sur les paramètres de ses instruments de mesure, Philippe L. est nerveux, lui aussi. Lorsque le chronomètre indique 10h59 et 45 secondes, Philippe approche son sifflet d'alarme de ses lèvres et enclenche le décompte avant le début de l'exercice. Alain est tout-ouïe, car c'est sur ses épaules que repose désormais l'issue des événements.

Tous ses collègues ont les yeux rivés sur lui. A 10h59 et 57 secondes, Philippe L. s'apprête à indiquer le début de l'exercice quand un bruit d'éclaboussures suivi d'un éclat de voix général de ses collègues lui indique que quelque chose de pas normal s'est produit. Il arrête donc le cadran du chronomètre qu'il ne quittait pas des yeux et regarde le bassin de désactivation : « y'a une couille quelque part, les gars ? » Alain s'est jeté à l'eau !


« Du jamais-vu, je ne pensais pas un tel faux-pas possible dans nos équipes »

« Oh non, c'est pas vrai », s'écrie Philippe. « Ça fait plusieurs fois qu'il disait qu'il était pas bien, qu'il avait des problèmes personnels qui nuisaient à sa concentration, mais je pensais pas qu'on en arriverait là ! ». « Faux départ putain, j'ai pas sifflé ! ». Alain s'arrête en plein milieu du bassin et regagne le bord, pantois. Philippe s'insurge : ça fait des mois qu'il s'entraîne, et il est incapable de se maîtriser assez pour plonger APRES le coup de sifflet ! De quoi l'équipe française aura-t-elle l'air au Brésil pour les prochaines olympiades ? Alain B. remonte donc sur le bord du bassin, et plonge de nouveau, cette fois à temps. Mais le verdict est sans appel : au 100m au bout de trois essais, Alain B. ne passe pas en-dessous de la barre des 50 secondes. « Nul à chier, monsieur, vous êtes nul à chier ! », s'époumone Philippe L.

Il est vrai que la contre-performance laisse de sérieuses interrogations sur la qualité de la natation française pour cette saison, alors qu'Allemands, Américains et Italiens tiennent la dragée haute au reste du monde, eux qui s'entraînent tous au moins dans des réacteurs à eau bouillante, voire à eau pressurisée, depuis déjà des semaines. Sans parler des Japonais, qui font figure d'outsiders en s'entraînant depuis deux ans en milieu contaminé uniquement les jours de tsunami. On conçoit péniblement comment autant de fonds publics peuvent être dilapidés à si peu de choses.

Alain B., employé débordé

« S'il est incapable de tenir ses résultats », ajoute Philippe L. alors qu'Alain quittait les installations en colère, sans même une douche de décontamination, « il peut faire comme Manaudou : retourner patauger dans l'eau de javel, et tourner dans des pubs de shampoing, c'est pas moi qui le retiens ! ». Ambiance.


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