Désinformation:Fin du zéro pointé en dictée : dorénavant il sera obligatoire de prouver l’intention fautive de l’élève pour lui ôter un point

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Fin du zéro pointé en dictée : dorénavant il sera obligatoire de prouver l’intention fautive de l’élève pour lui ôter un point

De notre envoyé spécial  χλςmith ΤrismégistΞ Pendu or.png - ‎le 16 avril 2014

France — Le Ministère de l’Éducation a annoncé la mise en place d’un nouveau barème de correction pour l’antique dictée, bernardpivot de notre orthographe nationale. Il ne suffira plus aux professeurs de retirer un point par faute jusqu’à atteindre le zéro pointé : désormais ils devront s’impliquer totalement dans la correction des dictées, jusqu’à identifier les causes de l’erreur afin d’ajuster la sanction en conséquence. Le but avoué du Gouvernement Valls est de permettre à tous d’avoir 20/20 dans un délai de trois mois, en supprimant les discriminations entre étudiants.


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À l’origine de l’initiative, un intellectuel, M. Olivier Barbara, dit l’ « aigle noir » de l’inspection général du français. Son constat est simple : si les élèves ont des notes déplorables aux dictées de l’Éduction Nationale, ce n’est pas parce qu’ils font des fautes, mais c’est parce que les professeurs, sans aucun discernement, les relèvent. « Or », explique-t-il, « personne, pas même un élève, n’aime qu’on lui mette la tête dans ses erreurs avec si peu de tact. » Cela expliquerait selon lui beaucoup de choses en ce qui concerne les violences scolaires, dues plus souvent qu’on ne le pense à une mauvaise note attribuée par un professeur indélicat. La solution coulerait donc de source, il suffirait de revoir les barèmes de notation pour permettre aux plus mauvais étudiants d’avoir une note, sinon excellente, du moins très bonne, à chaque contrôle. À commencer par le contrôle de l’orthographe lors de dictées dont le principe remonte à plusieurs centaines d’années et semble aujourd’hui dépassé.

Le nouveau système de notation prendra ainsi en compte une pluralité de facteur : le niveau de motivation de l’élève, son degré de passion pour le chapitre (voire la matière) considéré(e), ses aptitudes naturelles (a-t-il oui ou non naturellement l’envie d’aller en cours ? Et si oui, pourquoi) ainsi que des composantes plus matérielles telles que la possession ou non d’un stylo, d’une feuille avec des carreaux suffisamment grands pour y glisser des mots etc. Ainsi réajustée, la grille de lecture ne devrait plus pouvoir laisser de marge de manœuvre au professeur, qui pour un oui – par exemple « oui, l’élève a appris sa leçon » – ou pour un non – par exemple « non, l’élève était resté dans la cour de récréation au moment du test » – pouvait auparavant mettre la note qu’il jugeait la plus pertinente désirait.


Quelques éléments du nouveau barème :

Ainsi en ce qui concerne le cercle très fermé des fautes d’inattention (oubli d’un s au pluriel, mauvais accord de leur ou du COI placé avant l’auxiliaire, substitution de la cédille par ss, emploi du langage SMS, etc.), il est envisagé d’établir une obligation de clémence. Celle-ci aura pour effet d’obliger le professeur à demander pardon de le déranger à l’étudiant, et à lui dire avec des mots choisis que quand même ça ne s’écrit pas comme ça, afin qu’il rectifie l’orthographe, si cela lui plaît. Le cas échéant, la faute sera traitée comme si elle n’avait jamais existé et cela entraînera un bonus de +1 point sur la note finale. Dans le cas contraire, il sera procédé à un décompte des fautes d’inattention que l’élève n’a pas désiré corrigé et, par tranches de 20 fautes, 1 point sera ôté à sa note.


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Concernant les fautes de conjugaison, le futur barème est encore à l’étude mais il est déjà envisagé de prohiber la concordance des temps, constat étant fait qu’on comprend généralement où l’enfant veut en venir. Pour autant comme il n’est pas envisageable, et surtout contraire à l’égalité des chances, des hommes, des femmes et de traitement entre animaux du même sexe à cerveau bicéphale, de comprendre certains enfants et de ne pas en comprendre d’autres, il est parallèlement prévu de laisser la possibilité à l’élève d’exprimer les verbes d’action (les autres étant relativement inutiles) par un système de rébus.


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Enfin, pour le cas des fautes de grammaire, il est prévu de supprimer purement et simplement les sanctions en vigueur. M. Barbara et le ministre Benoît Hamon jugent en effet très surfaites ces « constructions d’un autre siècle », et estiment qu’il serait préférable de permettre aux jeunes de se tromper de temps en temps. De plus, une fois ce pan du français éludé et les créneaux horaires libérés, il sera plus aisé de refondre les programmes scolaires pour y ajouter la nouvelle matière très demandée intitulée Vie des stars contemporaines.


Des garde-fous nécessaires

Mais il est manifeste que même ainsi contraints les professeurs auraient encore la possibilité de donner une note subjective, c’est-à-dire dépendant de la performance de l’élève (ce qui est discriminant également). Pour l’ensemble de ces mécanismes il donc est prévu un double degré de juridiction, les parents de l’élève statuant en appel et décidant in fine du maintien de la sanction ou non, voire de la saisie de l’inspecteur d’Académiesurmonbidet pour infliger une punition à l’enseignant réfractaire.


Nul doute que tout cela devrait permettre d’améliorer les résultats au baccalauréat ce qui est, il faut en convenir, une fin en soi.


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