Désinformation:Une femme faible d’esprit appelle des gens au hasard dans l’annuaire pour leur proposer le chauffage au fioul

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Une femme faible d’esprit appelle des gens au hasard dans l’annuaire pour leur proposer le chauffage au fioul

De notre envoyé spécial  χλςmith ΤrismégistΞ Pendu or.png - ‎le 29 novembre 2013

Paris (a priori ils se sont tous donnés rdv là), France — C’était sa technique, une technique dont ses employeurs ne pouvaient que constater l’efficacité. Josette X. (comme le film), femme simple d’esprit embauchée comme téléopérateur pour Fioul de France, ouvrait un annuaire, et à l’aide d’une table de hasard extraite d’un vieux livre dont vous êtes le héros, choisissait une victime. Cette dernière n’avait alors plus qu’à prier pour ne pas tomber dans le piège en finissant par acheter une chaudière inutile. Un procureur tout stylé revient sur cette affaire.


Entretien avec un gens pire

Je crois qu'ont peut mener des poursuites et rester swag. Les délinquants ont le droit d'avoir en face d'eux quelqu'un qui a du goût.
La sinformation : M. Le Procureur, bonjour.
M. Le Procureur de la République Française : Rooo, appelle-moi procu’, mec. Sois pas si formaliste…
La sinformation : Euh…oui, donc…Procu’, dites moi…
M. Le Procureur de la République Française : Non mais t’es obligé d’être si coincé ? T'es vieux ! Tu peux me dire : disez moi, ça me va très bien.
La sinformation : Procu’, disez moi ce que…vous, tu ?
M. Le Procureur de la République Française : T’es vraiment une tâche, hein, et prout-prout en plus : appelle moi Procu’ j’te dis !
La sinformation : Bon. Ahem. Procu’, disez moi ce que Procu’ pensez de cette affaire de canular téléphonique. Tout d’abord, quels sont les faits ?
M. Le Procureur de la République Française : Eh bien la prévenue, Josette X., avait un discours bien rôdé pour appâter ses victimes : elle leur expliquait que l’hiver venait, que certains de leurs proches allaient certainement perdre la vie…parfois rappelait-elle une seconde fois pour confirmer qu’un des proches de la personne était bien en train d’attraper un rhume, carabiné, prouvant ainsi que son démarchage téléphonique était tout opportun, et un signe du destin, et Chuck Norris. Immanquablement, la personne était décontenancée et finissait par lui acheter une ou deux chaudières.
La sinformation : Je vois, un plan machiavélique...
M. Le Procureur de la République Française : Mais grave !
La sinformation : Et votr…et procu’ rôle dans cette histoire ? Comment s’est déroulée l’instruction du dossier ?
M. Le Procureur de la République Française : Je disais à un pote : mec, cette femme est une simple d’esprit, tu vois, elle sait même pas ce que c’est des boutons de manchette, tu vois. Et lui il me répondait tu vois : « tu vois je suis d’accord avec toi ». Je pouvais délibérément – procu’mour – pas l'accuser. Ce serait comme attaquer toutes les personnes avec un chauffage au fioul, et Dieu sait qu’il y en a encore, ces bolosses !
La sinformation : C’est grave clair à donf, procu’ a bien raison. Mais comment s’y prenait-elle exactement ?
M. Le Procureur de la République Française : À la fin de « Champagne Showers » de LMFAO, je sais pas si t’as écouté, on entend très distinctement « hey yo, hey yo » ? C’est une métaphore, tu vois, c’est comme pour la chaudière au fioul : à force de répéter le même discours, elle finissait par croire que ça avait un sens. Et c’est plus facile d’être convaincant quand on est convaincu. Par exemple, moi ça me fait kiffer les sièges en cuire chauffants, sur ma Golf VII, et tu sais pourquoi ?
La sinformation : Euh… non... (dites, psssst, on peut avoir quelqu'un d'autre ?)
M. Le Procureur de la République Française : Parce que ça m’a convaincu, tu vois ! Oui, l’exemple est pas évident…non plutôt : t’es déjà allé Auroville, en Inde ?

L’entretien a encore duré quelques dizaines de minutes. Procu’ a pu revenir plus longuement sur le fond de l’affaire après l’arrivée de son colistier, un mec pas du tout stylé que les criminels ne sont pas fiers d’avoir comme procureur, mais qui s’est intéressé à l’affaire.


Une perversion sans nom

En fait, l’astuce était simple : elle harcelait les victimes, prises au hasard mais ayant de préférence un nom à consonance musulmane de manière à cibler les personnes originaires de pays (ou de quartiers) chauds, et leur extirpait leur numéro de carte bleue, dont elle leur vantait les propriétés calorifiques si accouplée à une chaudière au fioul. Son interlocuteur, déstabilisé par l'appel, disait « Ben non merci » et raccrochait. C'est alors que cette femme, pourtant mère, rappelait la personne et lui disait que son fils était en train de mourir dans d'atroces souffrances par manque de chaudière au fioul.

Le piège se refermait...et les victimes étaient prises au piège, bien obligées de céder tellement c'était convaincant.

Le mec pas stylé, mais convaincu et convaincant, a terminé en nous expliquant les conséquences de ces jeux morbides : l'une des victimes, en allant à la morgue identifier le corps de son fils mort qui ne l'était en fait pas puisqu'il jouait tranquillement dans sa chambre, provoqua un carambolage sur le périphérique nord à une heure de pointe, causant ainsi 316 morts.


Les heures sombres de notre histoire

Tout ceci nous rappelle des heures sombres de notre vieille Europe, où à l'inverse et à plusieurs reprises ce furent des vieux qui démarchèrent des personnes crédules pour leur vendre des indulgences papales ou l'or de leur prochain. Une façon de nous rappeler que dans les vieux plats il est toujours possible de faire une meilleure soupe pour le 20h de TF1.

Encore fallait-il connaître l'Histoire, et non se contenter comme Procu' de swagger un max, fumant des cigarettes électroniques en buvant un déca' devant son Charlie Hebdo.

Josette X., elle, sait très bien ce que s'amuser veut dire.


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