Désinformation:Une femme se fait amputer de la mauvaise moitié du corps par accident

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Une femme se fait amputer de la mauvaise moitié du corps par accident

De notre envoyé spécial  Thaumasnot - ‎le 1 mars 2009

LyonFrance — À Lyon une femme se fait amputer de la mauvaise moitié du corps par accident.

Jeanne, âgée de 68 ans, devait se faire opérer d'un hémicancer, variété de cancer touchant uniquement une moitié du corps. Alors qu'on lui avait promis une amputation du côté droit, la patiente s'est fait amputer du côté gauche par accident. Pourtant, l'équipe chirurgicale en cause, constituée de 5 chirurgiens et 3000 infirmières[1], a suivi le protocole opératoire à la lettre :

  1. Anesthésie du site opératoire.
  2. Pré-réservation du seau à tripes et abats.
  3. Aseptisation des rats.
  4. Enfarinage.
  5. Opération du côté gauche.

Le chirurgien en chef, Dr Léon, met le blâme sur la symétrie du corps humain. « De l'extérieur, il est virtuellement impossible de distinguer la droite de la gauche au niveau de l'anatomie humaine », s'excite-t-il à corps défendant. « Résultat, 2 fois moins de mots à apprendre en faculté de médecine, mais avec la conséquence fâcheuse d'un choc au contact de la réalité. Typiquement, le nouveau praticien a la mauvaise surprise de découvrir à la sortie de sa petite sphère scolaire que non seulement il y a un bras gauche et un bras droit, mais qu'en plus les deux bras ne partagent pas l'avant-bras, qu'il y a encore un avant-bras gauche et un avant-bras droit ! »

Pour se défendre, l'équipe chirurgicale met en avant la propreté de l'acte chirurgical. En effet, Jeanne a été parfaitement recousue « avec la peau des fesse et cuisse gauche, et en tirant un peu quand le tissu manquait. » Je passe ma main dessus pour attester de la qualité de l'ouvrage. Du beau boulot, propre et sans bave.

En guise de dédommagement, le personnel soignant de l'hôpital Léon Dufour a décidé de cotiser pour offrir un miroir à la lésée. « Je n'aime pas le terme de "dédommagement" », intervient Dr Léon. « Cela laisse entendre qu'on a "endommagé" une cliente. Or, on n'endommage pas des gens, mais des biens, comme des meubles, ou plus récemment des sous-marins nucléaires. »

En pratique, les conséquences post-opératoires seront un inconfort appréciable dans les gestes les plus banals. Par témoignage, nous savons en effet que Jeanne se chaussait le pied droit à l'aide de la main droite. « Malheureusement, pour des raisons assez évidentes, cela ne sera plus possible », ironise Jeffry, l'assistant de Dr Léon, ou, comme ce dernier le souligne, son « bras gauche... non... droit... c'est de quel côté l'alliance déjà ? »

Pour recueillir tous les points de vue avec toute la platitude déontologique qui prévaut dans la profession, notre journaliste s'est rendu au chevet de la patiente.

Désinformation : Bonjour ! Comment allez-vous ?
Jeanne : Comme vous pouvez l'imaginer, au plus mal. Je mesure en permanence la distance qui me sépare du soulagement de la mort libératrice.
Dr Léon : Vous constaterez qu'on ne comprend plus rien à ce qu'elle dit. Tout ceci est d'un triste.
Désinformation : En effet. Je suppose que c'est le sort qui attend celui ou celle qui perd toute une hémisphère célèbre.
Jeanne : Mais je suis encore capable de m'exprimer sur le sujet.
Dr Léon : Tout ceci est d'un triste.
Jeanne : Mais de quoi vous parlez ! Eh oh ! Je vous permets pas !
Dr Léon : Sur 2 mots de la Jeanne en pleine possession de ses moyens, il n'y en a plus qu'un qui sort de sa bouche avec la netteté d'un fil découpant. Si c'est pas triste.
Désinformation : Le bout du tunnel n'est pas à la même distance pour tout le monde.
Jeanne : MERDE !
Désinformation : Attendez, j'ai l'impression qu'elle veut parler caca. J'ose un essai. Jeanne ? JEANNE ? 1-2, 1-2. Comment vous sentez-vous ? Que nous réserve votre appareil digestif depuis 48 h ? Un pet qui ne sent pas pue ?
Jeanne : Super ! Regardez je suis encore claire d'esprit ! Mon avenir brille de mille feux !
Dr Léon : Ne lui parlez pas trop. Elle entend une chose par une oreille et ça lui sort de l'autre.
Jeanne : Boooo ouuuuuuhh oouuhh oouuuu
Désinformation : Ça y est, elle craque.
Dr Léon : RRoooohh mais ne pleurez donc pas. Vous retrouverez votre moitié chérie.
Jeanne : BBBBBBO OOOOOOUUUU UHHHHHHoouu uuhuhuhuhuhu
Désinformation : Un bras de perdu, 10 doigts de retrouvés. Merde, j'ai fourché.
Jeanne : Bouhouuuhhhuuoou uUUuuuHH HhhHouuuuUUUu uAAAAaaahahahaaahaaaa
Désinformation : Tiens on dirait qu'elle a fini de pleurer et se met à rire aux éclats ! Retournement de situation !
Jeffry : Ou alors elle sanglote, et ça passe pour un rire.
Dr Léon : Ça ne tient pas la route. Rire ou pleurer, il faut choisir.
Jeffry : Comment ?
Dr Léon : Ça ne tient pas la route..... Rire ou pleurer... ha.... il faut... haa... HAHAHAHAHA !!!!
Désinformation : Merde, je viens de comprendre la blague... Mais qu'est-ce que t'es con Léon ! HHHH HOOOOOHH HHHHOOOOOHHooohh ohohohoh hHHHhhhoooOOO !!!!!
Dr Léon : (les larmes aux yeux) Hhhiii hihihiiiih hhaaahahaaaa !.......

Mais l'essentiel n'est pas là. Il reste en effet encore à pratiquer l'amputation du côté droit atteint de cancer.

Désinformation : Au moins elle arrêtera son rire aussi grinçant qu'une porte.
Dr Léon : Pas sûr. On a des patients qui continuent de rire après une double amputation.
Désinformation : Comment est-ce possible ?
Min hopital 01.jpg
Dr Léon : Vous ne savez donc pas ? Le H du sigle de notre institution, vous savez ce qu'il signifie ?
Désinformation : Hôpital ?
Dr Léon : Non. Hanté. Dans le rire de Jeanne, vous pouvez être sûr qu'il y a une part de poltergeists. Et quand on aura enlevé la moitié droite, vous pouvez me croire quand je vous affirme qu'on entendra encore son rire dans les couloirs.
Désinformation : Mais, avez-vous déjà été l'objet d'une tentative de possession de votre corps pendant que vous opériez ? J'imagine, un esprit vindicatif voulant faire un massacre d'organes ?
Dr Léon : Non, en fait c'est le contraire. Il voulait prendre contrôle de mon scalpel (je traitais alors une occlusion des paupières), me traitant d'incapable irrécupérable. J'avais bu avant, j'avais la tremblotte, mais je savais ce que je faisais.
Désinformation : Un fantôme gentil !
Dr Léon : Tu parles. C'était un môme de 10 ans, avec zéro connaissance en anatomie à part sucer son pouce. Un vrai petit con.

L'horizon du milieu chirurgical est loin d'être dégagé, du moins pas tant que des fantômes irresponsables suceurs de pouce (et pas que de ça à mon humble avis) interfèreront avec les gestes d'incision et d'ablation les plus simples. Je m'élève contre la situation en connaissance de cause, puisque mon père s'est récemment fait arracher une mauvaise dent, et il souffre toujours de la carie. Des cons j'vous dis.

Notes

  1. Toutes embauchées le jour même d'après le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez.


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