Utilisateur:DukeFly

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23-Févrirer-2020


Comment le banditisme peut mener à la démocratie:

Les seigneurs de guerre n'avaient aucune légitimité et leurs vols se distinguaient de ceux des bandits itinérants uniquement parce qu'ils prenaient la forme d'une taxation continue plutôt que de pillages occasionnels. (…) Le bandit stationnaire rationnel ne prélèvera qu'une partie de ses revenus en impôts, car il pourra exiger de ses sujets un montant total de revenus plus élevé s'il leur laisse une incitation à générer des revenus qu'il peut taxer.


Si le bandit stationnaire réussit à monopoliser le vol dans son domaine, alors ses victimes n'ont pas à s'inquiéter des vols commis par d'autres. S'il ne vole que par le biais de l'imposition régulière, ses sujets savent qu'ils peuvent conserver la proportion de leur production qui leur reste après avoir payé leurs impôts (ce qui les encourage à produire davantage). Comme toutes les victimes du bandit sédentaire sont pour lui une source de paiement des impôts, il a également intérêt à interdire le meurtre ou la mutilation de ses sujets.


La monopolisation du vol et la protection des sujets générateurs d'impôts éliminent ainsi l'anarchie. Comme le chef de guerre prend une partie de la production totale sous forme de vol fiscal, il lui sera également avantageux de payer pour fournir d'autres biens publics lorsque la fourniture de ces biens augmente suffisamment le revenu imposable.


La rationalité du bandit incite donc le chef bandit à s'emparer d'un domaine donné, à se rendre maître de ce domaine et à fournir un ordre pacifique et d'autres biens publics à ses habitants, obtenant ainsi plus en vol d'impôts qu'il n'aurait pu obtenir du pillage migratoire. Nous avons donc "la première bénédiction de la main invisible" : le chef rationnel et intéressé d'une bande de bandits itinérants est amené, comme par une main invisible, à s'installer, à porter une couronne et à remplacer l'anarchie par le gouvernement.

(Olson, 1993: 568—trad.) “Dictatorship, Democracy, and Development”

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