Werner Milstein

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'''Werner Helmut Milstein''' est un journaliste et réalisateur allemand né à Düsseldorf le 11 mars 1893 et mort à Berlin le 29 octobre 1959.

Biographie

La jeunesse

Licencié de [[philosophie]] en [[1915]], Milstein collabora à la Révolution [[surréalisme|surréaliste]] et se livra à des recherches sur les sciences [[religion|religieuses]] et la [[psychanalyse]]. Ses piges au ''[[Frankfurter Allgemeine Zeitung]]'' assurèrent sa subsistance, entre [[1916]] et [[1924]].

Il a cependant dû quitter l'[[Allemagne]] et se réfugier en [[France]] après des prises de positions tranchées sur le régime politique de l'époque. C'est à [[Paris]] qu'il effectua ses premiers tours de manivelle, après avoir rejoint [[Georges Méliès]], qu'il a toujours admiré.

L'entre-deux-guerres

Il commença sa carrière de réalisateur avec ''Commandant C. La Carmagnole'' (1923), petit [[cinéma|film]] d'un humour délicat, qui évoquait ses souvenirs de la [[Première Guerre mondiale]] et dont le succès fut déterminant. Intéressé par les grandes synthèses historiques (''Histoire de l'Empire'', [[1926]] ; ''Mon pays'', [[1930]]), il s'est ensuite illustré dans le genre de la [[biographie]] [[Roman (littérature)|roman]]esque et du péplum, avec l'inoubliable ''César'' ([[1933]]), puis ''Alexandre'' ([[1937]]) et ''César contre Mongolito'' ([[1938]]), pastiché un demi-siècle plus tard dans ''[[King-Kong]] contre [[Godzilla]]''. Très affecté par la mort de son maître et ami Méliès, il abandonna la réalisation pendant une dizaine d'années.

La maturité

En [[1940]], son mariage avec [[Gilda|Gilda Laïla-Mah]], jeune comédienne rencontrée lors du tournage d'''Alexandre'' en [[Anatolie]] orientale, marqua un tournant dans sa vie. Les œuvres qui suivirent, à la fois témoignages érudits et évocations vivantes, sans doute influencées par les difficultés qu'il rencontra durant la guerre, ont montré combien il était préoccupé d'élucider la démarche des hommes d'action ou des grands créateurs en mettant en cause le monde et la condition humaine.

Le crépuscule

Vers la fin de sa vie, l'amertume le conduisit à dénoncer la condition d'artiste, pour laquelle il revendiquait la liberté. Même s'il n'avait « pas une confiance absolue dans la critique », même s'il ne pensait pas « que la vérité soit dans la critique », il milita pour un renouveau du [[cinéma]] dont les structures seraient plus souples. Cette recherche trouva sa conclusion dans ''Le Bûcher des vanités'' ([[1948]]) où il expliqua notamment la technique de ses principales œuvres, bâties sur des combinaisons d'histoires et s'appuyant sur les jeux de scène : ''[[La Chatte (film, 1947)|La Chatte]]'' ([[1947]]), ''[[Un Tueur dans les blés]]'' ([[1951]]) et, surtout, son chef-d'œuvre, ''Le Néant'' ([[1956]]). Ce dernier film fut à sa sortie un cuisant échec et, anéanti, Milstein retourna en [[Allemagne]] et s'installa à [[Berlin]]. La qualité de ce film ne fut reconnue que quatre ans plus tard.

Ses œuvres, dont les bandes n'ont pas survécu à un incendie en [[1961]], sont tombées dans l'oubli mais les critiques s'accordent à le reconnaître comme un précurseur dénigré en son temps et injustement méconnu aujourd'hui.

Filmographie

* [[1923 au cinéma|1923]] : ''[[Commandant C. La Carmagnole]]'' * [[1926 au cinéma|1926]] : ''[[Histoire de l'Empire]]'' * [[1930 au cinéma|1930]] : ''[[Mon pays]]'' * [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[César (1933)|César]]''

* [[1937 au cinéma|1937]] : ''[[Alexandre (1937)|Alexandre]]'' * [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[Le Bûcher des vanités (film, 1947)|Le Bûcher des vanités]]'' * [[1948 au cinéma|1948]] : ''[[La Chatte (film, 1948)|La Chatte]]'' * [[1951 au cinéma|1951]] : ''[[Un Tueur dans les blés]]'' * [[1956 au cinéma|1956]] : ''[[Le Néant]]''