Bourbine
Un bourbine, c'est un Helvète qui vit du mauvais côté de la barrière de Röstis ou Röstigraben et qui parle le dialecte suisse allemand ou Schwitzerdütsch, une très ancienne langue, gutturale, crachée, ayant ses racines au Moyen-Âge. La tradition veut que les Romands appellent leur compatriotes alémaniques de différentes manières comme les schtôbirnes, les schtôfifres, les schnaquebiques, les totos, les casques à boulons, les mâcheurs/pelles de gravier, les creucreu, les schnabeguetzes, etc.
Particularités linguistiques
Le suisse allemand est un dialecte germanique difficile de prononciation. Pour savoir si vos cordes vocales sont adaptées à la pratique de cette langue, essayez de dire {{|dr Chouche im Chuchichäschtli}} dont la traduction est « le gâteau dans la petite armoire de la cuisine » et qui doit se prononcer à peu près Modèle:Drr Chueche im Chuchichaeschtli. Si vous y arrivez, alors c'est bien, vous êtes autorisés à passer à la suite.
L'usage veut que les choses abstraites comme concrètes soient exprimées en diminutif avec la terminaison li afin de montrer une sorte de gêne. Par exemple « le chat est sur le toit » se dit en allemand : « Die Katze ist auf dem Dach », mais en suisse allemand : « D's Chätzli isch uf em Dach ».
Afin d'aider celui qui souhaiterait s'initier à ce langage voici une petite liste non exhaustive, en phonétique française :
Gopfertami ou Gopfritchtoutz ou Gopfertelli ou Gopfertekrou | Nom de dieu, en genevois: "de bleu de bleu" |
Heilands tonn'rr | Par Jupiter! |
So'ou hounn'g | Chien de cochon |
Lek mii am âârrsch | Va te faire voir. Littéralement : lèche-moi le cul |
Lek méé'rr | Marque d'étonnement. Littéralement : lèche-moi (le cul) |
Toubou | Imbécile, ne pas confondre avec Taube qui signifie le pigeon, l'oiseau |
Tômmy rroue'h | Vache stupide |
Schnôder gooof | Morveux. Littéralement : gamin à crottes de nez |
Dou byysch so n’e g’ygou (oder so an Arsch) | T’es vraiment un con |
Dou syyerr' | T'es gonflé (comme un cadavre) |
Foul'e sakrr | Flemmard. Littéralement : sac paresseux |
Schââff sèkrou | Minable. Littéralement : couille de mouton |
Rèybe wèouch | Saloperie de romand. Antonyme de bourbine, chtôbirne, teuteu, etc. |
Bleudi Tzvätchgge kkou | Débile. Littéralement : stupide prune |
Falschi Tzvätchgge kkou | Faux-cul. Littéralement : fausse prune |
Du häsch nöd aui Tasse im Schrank | Il te manque une case. Littéralement: Tu n'as pas toutes les tasses dans ton armoire |
Blas mer id Schueh | Va te faire cuire un oeuf! Littéralement: Souffle-moi dans la chaussure |
Raasch mir am Aarsh haange! | Va te faire voir : Littéralement: tu peux toujours t'accrocher à mon derrière! |
Notons qu'au service militaire, les Romands sont appelés "d'rouss'e" (les russes) ou les Welsch (les celtes).
Ou sinon, l'usage du mot houere, littéralement putain, peut être intercalé ça et là, à l'instar du fuck américain. Par exemple : « Hier, je suis allé faire les emplettes, il y avait une chiée de monde à la caisse, c’était super chiant. » Se traduit par : « Quechter bin ii gau yyro’oufe, s’hêt HOUERE fieou lüüt byyr kâss’e g'hââ, hêê’t mii HOUERE ââ’g’schyysse. ».
Il est à relever que depuis les débuts des prémices de la tendance à l'ouverture sur le potentiel essor de la mondialisation, les suisses-allemands toujours en avance sur leur temps, font un effort incroyable de rapprochement avec les romands par le truchement de mots francophones grapillés par-ci par-là. Ce n'est pas qu'ils aiment forcément ces "rrryèbè wéouch" mais cela permet de se la péter sec dans la haute société alémanique. Ainsi les "ééxkusééé, a-prrraupau, merrrrci, Saliii zäme sa va? , wuala, h-engajement, etc" sont légion. Et peut-être que d'ici à 50 ans, ils parleront enfin francais.
Dialectes
Voici quelques autres expressions typiques, avec précision de la zone géographique d'usage, les variations de langage étant telles qu'il est fréquent que les habitants de vallées voisines ne puissent se comprendre. Ces subtilités étonnantes sont illustrées sur le site "Das Chochichästli-Orakel" (http://dialects.from.ch/).
Grûû'etzi (Zurich) ou Grûû'euzeurr (Berne) | Bonjour |
Gääou (Berne) ou Gääll (Zurich) | n'est-ce pas |
Yeouh (Berne) | oui |
Koukke moll (Bâle) ou Louege ma'ou (Berne) | regarde |
Pass ouff | fais attention |
Pfoûûûz'e (Berne) | dormir, ne pas confondre avec Foûûûrt'ze qui signifie péter |
Pfouyy | onomatopée destinée à un petit chien pour qu'il arrête de renifler où il ne doit pas |
D's Pchûûttiloch | la fosse à purin |
Das îîch châbyss | c'est des salades. littéralement c’est du chou |
Das g'yyt's yo gââr neet | Mais c'est pas possible |
Im kââko ousse | à Bümpliz derrière la lune |
Trââkrig ou Groûûzig | sale, pas propre |
Gââllou | oui, avec plaisir (lorsqu'on vous demande si vous voulez de la nourriture) |
Il paraît que le dialecte bernois s’écrit contrairement aux autres patois du bourbineland. On le reconnaît par de très nombreux ä (a Umlaut), souvent doubles. Le bernois se parle en tirant la langue. Pour parler le zurichois, il faut OBLIGATOIREMENT avoir la bouche grande ouverte, c'est pour ça qu'ils ont la grande gueule, un Zurichois étant l’équivalent alémanique d’un Genevois en Suisse romande. Par contre, il est impossible de parler le saint-gallois ou le haut-valaisan.
Lorsqu'un Romand et un Alémanique se rencontrent, et que le Romand parlera en "bon allemand" comme il l'a appris à l'école, le Suisse allemand forcera l'usage du français car il ne supporte pas la langue du grand voisin, même s'il regarde ZDF tous les jours. Relevons que le parler français avec l'accent suisse allemand est des plus comiques : c'est le français fédéral. Comme tous les Romands connaissent l'illustre comédien Emil, cela appelle automatiquement un manque de sérieux, surtout s'il s'agit de la gendarmerie, comme par exemple : « Kopfertami, fou roullé trop trop chnell, alorrr sââ donn' un amend' »
Le mot prononcé "chute" signifie en outre jute, matière très utilisée dans la culture suisse. Certaines personnes peuvent mettre un certain temps à comprendre cette subtilité et continue à utiliser le mot chute, ce qui peut parfois prêter à confusion. C'est pas fantastique, mais il faut pas trop en demander quand on a 28 crédits à se mettre la semaine suivante!
Cultures locales
Les chtôfifres ont une culture bien a eux. Ils détestent les Allemands et ont une peur viscérale de se voir envahir, cette tradition remontant au temps de Guillaume Tell.
De tradition agricole, ceux qui ne sont pas banquiers portent une grosse barbe, une chemise à carreaux et des bretelles. Le Bourbine porte volontiers des chaussettes blanches, même avec un costume de ville. Sa compagne, "sexy Trudi", adore les socquettes dans ses sandalettes estivales.
L'automobiliste a une réputation diverse selon la région, les Argoviens et surtout les Soleurois sont les meilleurs. Sur l'autoroute, les casques à boulons présentent tous une caractéristique commune : ils respectent excessivement les limitations de vitesse et gardent une distance de 200m avec le véhicule précédent ; ils appellent ça "le tistanss' te sékkrritté".
Autres spécificités
- Les Appenzellois ont la réputation de nains de jardin.
- À Zoug, tout est tellement propre que personne n'ose sortir.
- Les Bernois et les Saint-Gallois détestent les Zurichois.
- Les Bâlois et les Zurichois se détestent.
- Les Argoviens sont les imbéciles des Zurichois, des Bernois et des Bâlois.
- Les Bâlois et les Zurichois sont tout de même rassurés de la présence du canton d'Argovie, celui-ci faisant office de zone-tampon.
- Les Bâlois sont les seuls bourbines du coté gauche du Röschtigraben.
- Les Autrichiens sont les Belges des Suisses allemands.
- Le port du masque à gaz est obligatoire à Bâle en cas d'explosion dans une usine chimique
- Tous les Suisses allemands sont lents, les Bernois plus que les autres.
- La région sise entre Lucerne et le Gotthard est appelée "Suisse primitive".
- Personne ne comprend les Hauts-Valaisans
S'il vous a enthousiasmé, votez pour lui sur sa page de vote ! Ou pas.