Con-frérie des Têtes de Nœud
La Con-frérie des Têtes de Nœud est un organe con-fraternel de lutte pour le maintient de l’ordre phallique.
Histoire
Mue par on ne sait quels bas instincts utérins, l’outrecuidante Olympe de Gouges tente en 1791, au lendemain de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, de faire valoir le droit saugrenu des femmes à leurs hypothétiques « droits »… Malgré l’exemplarité de son châtiment lors des Olympiades (?), par ceux que l’on nommera dès lors les Goujats (?), l’hystérie se répand peu à peu dans ce qui sert d’esprit aux femmes et, durant le XIXe siècle, des organisations féministes plus ou moins structurées voient le jour, signant la fin de la tranquillité des mâles dominants. Progressivement, la cacophonie des revendications féminines vient perturber la toute phallique suprématie masculine.
Dorénavant, la domestication de la femme au foyer, son assignation aux tâches ménagères et au soin des marmots, sa relégation à l’arrière-plan de la vie sociale, culturelle, économique ou politique sont vues d’un mauvais œil. La femme revendique le droit d’exister en tant qu’individu à part entière et non plus en tant qu’objet de servitude domestique et sexuelle. Dès lors plus question, pour le genre dominant, d’inséminer au gré de l’inspiration ou des pulsions, il doit maintenant requérir le consentement de celle sur qui il a généreusement porté son déveluvolu. Terminé la garçonnière, lieu de cul-te autrement désigné sous l’élégant nom de baise-en-ville, qui lui permettait d’initier les jeunes néophytes aux vapeurs des sens en même temps que de le distraire de sa routinière relation conjugale. Pire, dorénavant il doit aller jusqu’à plaire ! Fini l’hypertrichose axillaire, la barbe hirsute, l’odeur musquée et le ventre altier, l’entretien corporel fait perdre à l’homme un temps pourtant précieux à l’exercice de ses fonctions primaires. Il doit plaire à la femme, mais celle-ci revendique également le droit au plaisir orgasmique ! Comme s’il n’avait queue ça à faire.
Les droits légitimes, les besoins élémentaires de l’homme et même ses fonctions originelles se retrouvent ainsi contrites, circoncises. Son système cérébro-pinal est mis à mâle et c’est tout l’ordre phallique qui devient branlant, qui s’étrique.
Fort heureusement, il subsiste encore quelques groupements de héros irréductibles du sexe fort dont l’évolution cérébrale n’a pas encore pris le pas sur le maître Organe. Parmi eux, la fameuse Con-frérie des Têtes de Nœud, fondée en 1738 par Maxime Vagra de Lapeyronie. Cet organe con-fraternel de lutte pour le respect du sexe dominant comprend les plus fervents défenseurs de la tradition patriarcale, qui refusent d’assister en toute impuissance à l’érection d’une domination utérine et à la détumescence de l’ordre phallique.
Les Têtes de Noeud n’admettent pas l'évolution intellectuelle de l'humanité au fil des siècles et entendent bien la ramener à sa nature primaire, la loi du Phallion. Hugues Gland, éminent membre de la Con-frérie, dira dans un entretien accordé au magazine Le Chasseur Français : "Avant, tout se réglait à coups de gourdin, y'avait pas à tersiverger".
C'est cette tendance à faire primer en toute occasion l'organe génital sur l'encéphale ou le corps spongieux sur la matière grise qui a étendu aux crétins en général le sens originel de l'expression "têtes de noeud".
Système hiérarchique
La Con-frérie repose sur un système hiérarchique au sommet duquel siège le Décimaître-Queue (élu lors d’érections censitaires et dont le titre honorifique est Sa Flasque Tumescence), suivi de la garde des Tireurs d’Élite et, à la base, des Glands (aussi appelés Membres Primaires).
Dans les années 70, en réaction au durcissement des mouvements féministes, quelques Tireurs d'Elite de la Con-frérie ont formé un gropus-cul armé, le Ku-Ku-Gland, rendu célèbre par quelques actions de terrorisme phallique. On ignore s'il opère encore.
En tenue d’apparat, les membres primaires de la Con-frérie sont traditionnellement coiffés de la calotte, portent une tobe blanche et une ceinture à glands. Les Tireurs d’Élite portent le même uniforme mais sont armés d’une longue verge en nerf-de-bœuf. Le Maître-Queue, enfin, porte une calotte ainsi qu’une tobe dorées, et les glands de sa ceinture sont en émail diamant.
Objectif et états de service
En se serrant les couilldes, les membres de la Con-frérie entendent remettre à leur place les représentantes du sexe faible qui, à l’instar d’Olympe de Gouges, ont « oublié les vertus qui conviennent à leur rang ». Ils parviennent par exemple à faire en sorte que les droits féminins restent le plus souvent possible du domaine de la théorie plutôt que de la pratique. Ils assurent la solidité du fameux « plafond de verre » qui rend stérile les tentatives de turgescence des plus téméraires des femmes. On leur doit également, paraît-il, l’invention de la fameuse pilule bleue, hostie des temps modernes qui revigore l’orgueil de l’homme en même tant que sa ferveur vénérienne, ainsi que l’éventail riche et varié des contraceptifs qui empêchent la femme de se soustraire à ses obligations génitales. Le Secrétariat d’Etat au Droits des Femmes du Ministère des Solidarités et de la Cohésion Sociale aurait également été suggérée par la Con-frérie afin de donner l’illusion du respect des droits féminins, tout comme la Journée de la Femme qui dédouane les hommes de tout effort paritaire les 364 jours restants.
Le Prix Tête de Noeud
En outre, la Con-frérie des Têtes de Nœud se réunit périodiquement en assemblée constipante pour décerner le prestigieux prix « Tête de Nœud », qui récompense les honorables représentants du sexe fort contribuant héroïquement au maintien de la tradition phallique. Le prix Tête De Nœud comprend trois grades, classés ci-après par ordre érectile :
- le Gland de bronze, qui récompense les plus notoires des saillies phalliques verbales.
- le Gland d’argent, qui récompense l’héroïsme phallique quotidien.
- le Gland d’or, la plus haute distinction, récompensant l’érection de l’ordre phallique aux plus hauts rangs de la société.
(Le premier titre ouvre automatiquement droit au poste de Gland au sein de la Con-frérie, alors que les deux derniers propulsent de facto au poste de Tireur d’Élite.)
Parmi les titulaires du prix, la Con-frérie a par exemple décerné à titre posthume le Gland d’or aux rédacteurs anonymes de la Genèse dans l’Ancien Testament biblique (attribuée à Moïse par les juifs orthodoxes), qui écrivirent que la femme fut créée après l’homme, à partir d’une côte de ce dernier et que son numéro de sécurité sociale commencerait par un 2.
(Suite à la remise posthume de la distinction, quelques féministes de mauvaise foi auraient alors déclaré « si la femme est une côte de l’homme, elle est donc une côte de porc ».)
Citons également l’attribution posthume du Gland d’or à Pierre-Gaspard Chaumette (1763 – 1794), Procureur de la Commune de Paris qui se félicita publiquement de l’exécution d’Olympe de Gouges et déclara : « virago, la femme-homme, l’impudente Olympe de Gouges qui la première institua des sociétés de femmes, abandonna les soins de son ménage, voulut politiquer et commit des crimes. Tous ces êtres immoraux ont été anéantis sous le fer vengeur des lois. Et vous voudriez les imiter ? Non ! Vous sentirez que vous ne serez vraiment intéressantes et dignes d’estime que lorsque vous serez ce que la nature a voulu que vous fussiez. Nous voulons que les femmes soient respectées, c’est pourquoi nous les forcerons à se respecter elles-mêmes. » (Pierre-Gaspard Chaumette est mort comme il a vécu, en Gland, guillotiné à peine un an après Olympe de Gouges.)
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