Économie : le flop commercial du projet Eyjafjallajökull
De notre envoyé spécial
Kraal
- le 20 avril 2010
Reykjavik, Islande — Malgré une campagne marketing réussie, l'éruption du volcan Eyjafjallajökull n'a pas eu d'écho auprès des consommateurs européens. Encore une déception pour
Apocalypse Marketing. Retour sur la série noire qui s'abat en ce moment sur l'entreprise.
Hier soir, suite à la présentation des résultats de la campagne publicitaire Eyjafjallajökull, on a pu assister au désengagement des marchés du célèbre cabinet de consultants Apocalypse Marketing. L'action a en effet perdu 21,3% de sa valeur, tombant à 66,6€. Au-delà des résultats catastrophiques des derniers mois, n'est-ce pas le concept même de l'entreprise qui est en fin de vie ? Est-ce la fin de la fin du monde ? Pour répondre à ces interrogations, nous avons interrogé les dirigeants de l'entreprise.
La Dé : Bonjour. Vous êtes Christian Anté, directeur des ventes d'Apocalypse Marketing. On pensait la société relancée et parfaitement adaptée aux consommateurs. Les derniers évènements ne vous ont-ils pas montré que le marché était en pleine mutation ?
C.Anté : Je pense que nous jouons de malchance dans une conjoncture qui apparait comme n'étant pas favorable à nos produits.
La Dé : Pourtant, on pourrait penser que la crise économique offre justement une opportunité à votre entreprise.
C.Anté : Hélas non, les Européens et les Américains craignent plus pour leurs emplois et leurs maisons qu'ils ne craignent que le ciel leur tombe sur la tête à cause de cette crise. Et les chômeurs et SDF, bien qu'ils soient bien sensibilisés à nos messages, ont un pouvoir d'achat quasi nul. Et on ne pouvait pas compter sur l'Amérique du sud, la dernière campagne étant ciblée sur l'hémisphère nord. Quant au marché asiatique, il est très difficile de le pénétrer à cause des protectionnismes et de la différence de culture.
La Dé : Comment comptez vous vous sortir de ce qui semble être un cercle vicieux ?
C.Anté : Nous avons quelques campagnes en réserve encore. Mais tout ceci est en projet. Vous en saurez plus dans les mois prochains.
La Dé : Merci, monsieur Anté.
Si Christian Anté émet des doutes quand aux consommateurs, ce n'est pas le cas de Ievsat Antonov, directeur du service international qui s'enthousiasme d'un contexte géopolitique si prolifique.
I.Antonov : Da ! Bien sur que les gens vont être réceptifs à nos messages, la situation internationale n'a jamais été aussi bonne. Le Moyen-Orient est une poudrière où des intégristes tentent d'obtenir la bombe. La Chine émerge à une vitesse folle, et c'est une dictature communiste, et n'oublions pas la Corée du Nord ! On n'a rien vu de tel depuis les années 90 !
La Dé : Vos projets vont-ils dans ce sens actuellement ?
I.Antonov : Je ne peux rien vous dire de précis, mais... Da ! Nous avons des projets sur l'Iran, la Corée du Nord la Russie et la Chine. Ça va déchirer !
La Dé : Merci, monsieur Antonov.
Un enthousiasme que partage Ali Ben Zébute, directeur du service comptable.
A.B.Zébute : Bien sur que ce n'est que passager. Et regardez, nous avons toujours nos valeurs sûres, comme le réchauffement climatique. Il n'y avait déjà pas assez de nourriture dans le monde, maintenant ça va être de pire en pire. Et les pouvoirs publics nous aident ! Le XXIe siècle sera celui de la fin du monde ou ne sera pas !
La Dé : Je vois, merci beaucoup monsieur Zébute
Néanmoins, certains dirigeants comme Jordy Mungand restent plus modérés.
J.Mungand : Oui,oui, on a eu quelques succès récemment, comme les différentes grippes, mais il ne faut pas oublier que nos grandes œuvres sont toujours en action. Sida, cancers, palu...
La Dé : Et concernant le volcan ? Vous ne pensez pas que les consommateurs vont commencer à se lasser ?
J.Mungand : Voyez vous, ce genre d'évènement sans grande conséquence est un genre de piqûre de rappel. C'est pour rappeler au gens deux de nos meilleures campagnes du vingtième siècle. Vous voyez, un nuage, potentiellement toxique et aussi des avions qui ne volent plus... C'était de l'art.
La Dé : Merci pour vos réponses
À la Dé, nous sommes tous sûrs que nos quatre cavaliers du marketing sauront sortir de cette crise.
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