ÉDITO
Pourquoi continuer à écrire le Débdo ?
Je ne sais si ça vaut la peine d'écrire cet édito. Pourquoi continuer, chaque semaine, à se creuser la tête si personne ne le lit. Si personne ne peut le lire.
Pourquoi écrire inlassablement le débdo 159, si au final il ne paraît pas. Surement parce que c'est le dernier Débdo que j'aurai l'occasion d'écrire...
Ce soir, j'irai l'envoyer à l'imprimeur, qui est censé le diffuser. J'irai, l'angoisse au ventre. La peur essaiera de me ramener à la raison. Mais la vérité, l'envie de savoir, me poussera à me jeter dans la gueule du loup. Comme les autres.
Ce soir, j'affronterai mon destin. Le même destin que mes confrères ont déjà eu l'occasion de connaitre. Je ne pourrai pas y échapper. Parce que je veux le connaitre.
Si quelqu'un, un jour, par je ne sais quel miracle, arrive à trouver ce numéro, il aura probablement une mine circonspecte, ne comprenant pas un traître mot des quelques paragraphes précédents. Aie donc patience, cher lecteur imaginaire. Je vais te raconter mon histoire. La sombre histoire qui vient de se dérouler en nos locaux.
Le seul rescapé de la dÉraction du dÉbdo
HISTOIRE
29 novembre. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. L'équipe du Débdo, composée de moi, de Psychoparten, de Pruster, de Bazoumboy et de Don Gaspacho, avait fini le numéro 159. On désigna Bazoumboy pour aller l'apporter à l'imprimeur.
Il y alla, le sourire aux lèvres. Il était heureux, tout comme nous, d'enfin pouvoir faire publier le fruit de nos efforts.
Une heure passa. Puis deux. Puis trois. Il ne revint pas.
On commença à s'inquiéter. On appela la police pour les prévenir de sa disparition. Ils nous répondirent qu'ils allaient entamer des recherches.
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À partir de ce jour, on n'eut plus de nouvelles de notre camarade. La seule chose chose dont nous étions sûrs, c'est qu'il a disparu avant d'avoir pu livrer le Débdo. On ne pouvait en effet l'acheter nulle part, car l'imprimeur n'a jamais vu arriver Bazoumboy.
On rappela à nouveau les policiers. Depuis la dernière fois, ils s'étaient un peu renseignés sur nous. Ils ont appris qu'on était des humoristes qui ne reculaient devant rien. Qui ne se fixaient aucune limite. Ils se persuadèrent que nos disparitions étaient fantaisistes, et qu'on essayait de leur faire une mauvaise blague. Ils refusèrent donc d'écouter ma demande de protection policière.
D'un commun accord, on décida que le Débdo du 6 décembre serait un hommage à Bazoumboy, l'un des meilleurs d'entre nous. Nous avons décidé que ce Débdo porterait à nouveau le numéro 159. Un peu comme pour dire qu'on allait faire pour lui ce qu'il n'a pas pu faire avant sa disparition.
Psychoparten, qui connaissait Bazoumboy depuis bien plus longtemps que tous les autres contributeurs, insista pour apporter ce numéro hommage à l'imprimeur. Il partit avec la larme à l’œil, encore affecté par la tragique disparition de son ami.
Mais il disparut lui aussi. On en fut bouleversés. Que s'était-il donc passé pour nos deux compères ? J'étais abasourdi. Je ne voulais plus continuer à délirer pour le prochain Débdo. Je voulais faire mon deuil. J'ai demandé à Pruster et à Gaspacho de mettre le débdo en pause. Le temps qu'on soit remis de toute cette affaire. Le temps qu'on ait des éléments de réponse.
Ils ne furent pas de mon avis. Ils disaient que nos amis ne voudraient pas qu'on s’apitoie sur leur sort. Qu'ils voudraient que l'on continue notre mission. Que l'on continue à rire et à faire rire. Pour continuer ce qu'on a commencé, tous ensemble. Ils se lancèrent donc dans l'écriture du Débdo du 13 décembre. Ils lui donnèrent à nouveau le numéro 159.
Puis vint le moment de choisir celui qui allait apporter le numéro du Débdo à l'imprimeur. Je les ai supplié de ne pas aller l'apporter. De rester dans nos locaux. Ils m'ont répondu qu'ils allaient y aller tous les deux. Qu'ils ne risquaient rien. Devant mon insistance, Pruster alla chercher deux couteaux. Un pour lui, et un pour Gaspacho.
Ils me jurèrent qu'avec ça, il ne pouvait rien leur arriver. Ils me jurèrent qu'ils reviendraient. Ils ne revinrent pas.
Et me voilà donc, en ce 20 décembre, empêtré dans la dure situation que je vous ai décrit dans l'édito. Je suis désormais seul. Et je ne peux me résoudre à vivre seul, reclus dans les locaux de la Dé.
Tu connais donc maintenant la triste histoire de la rédaction du Débdo. Si tu as réussi à te procurer ce numéro, je doute que tu y ais trouvé ton compte.
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