Daech déclare "détenir la vérité"
De notre envoyé spécial Ralgamaziel-Frappez-moi! - le 3 novembre 2016
La nouvelle est tombée hier soir comme un couperet sur le cou délicat de Louis XVI ; la France est en deuil. C’est aux alentours de la messe de 19 heures que le gouvernement a rendu publique la vidéo tournée par le groupe EI, gâchant le repas de millions de citoyens et clamant haut et fort sa peine ainsi que son attachement vivace aux valeurs de la République. Sur le document, d’une grande violence symbolique, on peut voir les terroristes entourant leurs prisonniers, certains déjà aux mains du groupe depuis plusieurs mois, revendiquer la possession de la vérité. L’authenticité de la déclaration est corroborée par la présence au premier plan, en compagnie des otages déjà connus des islamistes, de l’édition du 2 novembre de La Vérité (1,99€ le numéro, disponible tous les jours sauf le dimanche en métropole, édition spéciale le mardi), dont l’identité a été certifiée conforme par des profilers spécialistes en physionomie. La nouvelle est dure pour les plus de trente millions de Français qui déclaraient faire une consommation régulière de la vérité (au moins trois fois par semaine), et qui s'interrogent aujourd’hui quant aux mesures que le gouvernement doit prendre pour restaurer sa souveraineté.
« Il est déjà troublant que la vérité se soit trouvée ces mois derniers sans une protection suffisante, surtout dans le contexte actuel de multiplication des mesures sécuritaires pendant une période très troublée pour le pays », nous déclare Jean Voiron, polémiste. « Je pense que cela suffit à montrer le peu de cas que l'on fait de la liberté de la presse. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et cesser de tourner autour du pot : va-t-il oui ou non mener une expédition punitive en Syrie ? Un grand nombre de nos concitoyens, très touchés par la disparition de la vérité, pensent que la seule réponse appropriée passe par la voie militaire. Mais de son côté, François Hollande continue à faire comme s’il ne s’était rien passé, répondant à ses concitoyens par des déclarations larmoyantes sans se soucier de sa crédibilité et nous invitant à ne pas perdre notre calme. Je ne serais pas étonné que dans les prochains mois, on nous demande simplement de faire notre deuil et de passer à autre chose. »
Un grand nombre de questions restent effectivement sans réponse. Le gouvernement est resté très flou dans ses déclarations, et n’a pas souhaité donner plus de détails sur les circonstances de l’enlèvement. On a longtemps peiné à déterminer la position exacte de la victime, et ce n'est que par goût du confort, semble-t-il, que cette dernière se serait finalement établie en France aux alentours de la Libération. Cette fierté nationale, chèrement gagnée, prendrait-elle fin aujourd'hui?
Bien qu'elle ait tenu à se faire discrète ces derniers temps, refusant ses interviews aux plus prestigieux journalistes (ce qui demeure compréhensible étant donné les griefs infamants que certains groupuscules tiennent toujours contre elle), il semble pour le moins surprenant que la prudence la plus élémentaire n'ait pas su être appliquée. Ainsi, beaucoup mettent en doute l’efficacité du dispositif de sécurité, sans douté éprouvé par le manque d'effectifs qui mine le sol Français, qui avait été déployé il y a peu pour protéger la Vérité dans sa résidence très surveillée d’Ile-de-France.
« Bien sûr, nous nous accordons pour déclarer que ces mesures étaient nécessaires », tempère le chef de police en charge de cette opération.« Mais nous sommes nombreux à penser que les ordres allaient parfois trop loin : deux gardes par pièce, en plus d’être très dérangeant, c’est parfois contre-productif. Ils ont tendance à être très suspicieux, d'autant que la mission qu'on leur avait confiée n'est pas des moins éprouvantes. C'est après un tragique incident dans le salon sud où des agents avaient ouvert le feu sur un service à café qu'on a pu faire part de nos revendications. On avait obtenu entre autres que le nombre de policiers présents se réduise à un seul pour la salle de bains, mais même ainsi, c’était sans doute difficile pour la petite. Et en prime, on lui interdisait presque de quitter sa propriété, sous des prétextes peu convaincants pour une jeune fille comme elle. Il n’est pas étonnant que les choses aient mal tourné. Qui pourrait supporter longtemps une telle situation ? »
Selon nos sources, il semblerait que la Vérité ait exprimé le désir sortir de sa résidence la semaine dernière, pour « voir comment les choses se passaient dans les autres pays », et cela bien que l'on eût veillé à mettre à sa disposition maintes chaînes télévisuelles de grande qualité informative, telles que TF1 ou BFM. Malgré les injonctions du ministre de l’Intérieur, elle se serait montrée en plein jour, avec une escorte réduite, dans l’intention de se rendre en Russie pour une rencontre officielle avec Vladimir Poutine, dont elle n’avait plus obtenu d’entretien depuis de nombreuses années. C’était là l’occasion qu’attendaient une dizaine terroristes embusqués, qui surveillaient sans doute leur cible depuis plusieurs mois : sans pouvoir opposer de résistance, elle fut embarquée dans un véhicule non identifié à ce jour, puis aurait gagné la Suisse avant d’être transférée en Syrie.
Le gouvernement somme Moscou de reconnaître sa responsabilité dans cette affaire, tout en mettant en doute les bénéfices qu’aurait entraînés une telle rencontre. Selon lui, les deux conférenciers auraient simplement « mangé des gâteaux avec du thé » et « se seraient assurés mutuellement de leur soutien » sans qu’il en découle aucune mesure concrète. « Il est dommageable que Vladimir Poutine n’admette pas le tort qu’il a causé à la France en agissant d'une manière aussi irréfléchie. Dans le contexte actuel, nous ne pouvions pas nous le permettre. » a déclaré le porte-parole de l’Élysée.
Le gouvernement Russe a quant à lui exprimé ses doutes quand à la sincérité des allégations de Paris dans un communiqué récent, faisant valoir que selon ses sources, rien d'inquiétant ne s'était produit.
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