La vitesse sur autoroute et en agglomération bientôt limitée à zéro km/h
De notre envoyé spécial Bazoumboy Deluxe (discussion) - le 13 avril 2015
Ça y est, contrairement aux atermoiements sans fin au sujet du tabac qui donne pourtant le cancer aux bébés asthmatiques, Manuel Valls, appuyé par le Président Hollande, a décidé de régler une fois pour toutes la question de la mortalité au volant. Plutôt que d’abaisser une nouvelle fois la vitesse de 10km/h, le Premier Ministre a démontré qu’en matière de réforme « je pense qu’à partir de maintenant on ne pourra plus nous taxer d’immobilisme. » En limitant la vitesse à 0 km/h, l’objectif est de diminuer la mortalité de 100%. Un espoir néanmoins un peu utopique dans la mesure où il s’agit quand même de crétins d’automobilistes, dont on peut supposer qu’ils parviendront à provoquer des accidents même avec un véhicule à l’arrêt.
Bien sûr, des associations sataniques telle la Défense de Citoyens Automobilistes (DCA) tirent à boulets rouges sur ce projet de loi, arguant que dans ces conditions ils ne voient plus « l’intérêt de posséder une voiture » et qu’ils vont devoir « se rabattre sur des armes de tafioles de plus petit calibre tels le bazooka ou le M16 ». Et pourtant, interrogés sur ce projet, la plupart des usagers du périphérique parisien n’y voient pas matière à un bouleversement de leurs habitudes. « Franchement, je suis déjà à l’arrêt la plupart du temps. Si cela devient officiel qu’on n’a plus le droit d’avancer, je vais pouvoir couper le moteur, faire des économies de carburant et préserver l’environnement » nous confie Annie. Ce n’est pas l’avis d’Adolphine (afin de préserver son anonymat, nous avons modifié son prénom de Chantal et évité de mentionner Martin, son nom de famille, quant à son adresse 12 Bd Victor Hugo à St-Clément-lès-Auzy, ne comptez pas sur nous pour vous la révéler, déontologie oblige, mais pour une photo volée d’elle sous la douche, contactez le journal) qui pense quand même faire continuer à tourner le moteur « sinon à quoi ça servirait d’acheter une voiture si on n’utilise pas le moteur ? » et la machine économique, dont les groupes pétroliers sont d’importants acteurs. Sur les réseaux sociaux, les habituels théoriciens du Complot s’en donnent à cœur joie : « Si l’objectif du gouvernement est la disparition des transports motorisés, qu’il le dise clairement ! » insinue perfidement Mister Bouledogue (homme).
Cécile Duflot s’insurge contre ce qu’elle qualifie de « mesurette absolument pas à la hauteur des enjeux environnementaux : hormis l’idée pourtant simple de la vitesse négative, on aurait pu équiper chaque véhicule d’un aspirateur à CO2 qui aurait permis de filtrer les gaz toxiques et de diffuser un air plus pur à travers le pot d’échappement ». Plus terre à terre, certains automobilistes ont soulevé le problème de la livraison de leur véhicule depuis le concessionnaire jusque chez eux. La seule solution envisageable semble être de pousser la voiture depuis le magasin jusqu’au domicile du client, cette forme de livraison impliquant un surcoût que les plus défavorisés ne sont par prêts à assumer.
Du côté des lobbys viticoles, on réclame en conséquence un assouplissement des mesures anti-alcool au volant. Le taux leur semble pouvoir être ramené à 10g/l. En effet, la position assise, portes et vitres fermées, devient la plus sécurisée tous lieux confondus : le consommateur devient totalement inoffensif vis-à-vis de son entourage et ne peut se blesser tout seul, même s’il oublie de mettre sa ceinture de sécurité.
La Fédération des Aveugles à Mobilité Réduite et des Handicapés Moteur et Visuel voient d’un bon œil la future possibilité de leurs membres (déficients) d’avoir enfin un accès à la place conducteur, nouveau pas dans la longue marche qui les mènera à l’Égalité pour Tous.
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