Opération Nik la Faim : les jeunes sont formidables !
De notre envoyé spécial Bazoumboy Deluxe (discussion) - le 23 novembre 2013
Il s'en rappelle comme si c'était hier. Kevin Martin, 15 ans, surfait tranquillement sur Internet lorsqu'il tomba par hasard sur l'image d'un enfant africain ayant la peau sur les os et le ventre ballonné. Son sang ne fait qu'un tour et il décide d'agir immédiatement : il crée un blog de soutien aux peuples africains victimes de la famine qu'il appelle No more hungry et y place la photo qu'il a vue ainsi qu'un message d'indignation et d'appel à la conscientisation. « À cette époque je ne connaissais pas l'anglais comme maintenant. On m'a dit que le titre du blog n'était pas grammaticalement correct. Mais c'est l'intention qui compte, non ? ». En tout cas, son blog rencontre un succès fulgurant. Il n'y a qu'à voir ce court extrait des premiers commentaires apparus sur sa page :
Petit à petit, Kevin se rend compte qu'en unissant tous leurs efforts, les jeunes pourraient changer la face du monde. Il crée alors le site "Opération Nik la Faim" contenant de nombreuses rubriques destinées à venir en aide aux déshérités : envoi de cartes postales électroniques d'encouragement, virtual hug, mur des apitoiements, concours de chansons de soutien, recettes de cuisine diététique, etc. Le site est très fréquenté mais il atteint vite ses limites. « Je me suis rendu compte que les principaux destinataires de notre soutien n'avaient pas accès à Internet. C'est pourquoi j'ai fait un appel à dons pour développer les cybercafés à accès gratuit dans un certain nombre de grandes villes. Aujourd'hui, n'importe quel miséreux peut entrer dans un de mes lieux de convivialité électronique et recevoir un peu de chaleur au fond de son cœur. »
Comment les intéressés ont-ils accueilli cette grande opération ? Kevin affirme avoir eu de nombreux retours positifs. La plupart ont la forme d'appels à l'aide illustrés par des photos de famille dans leurs habitations précaires. « C'est très touchant, j'ai l'impression de partager leur vie. En échange, je leur envoie aussi des photos de ma famille et de mes vacances. » Cependant, il reconnaît qu'aucune relation durable n'est vraiment possible à cause de leur espérance de vie qui dépasse rarement quelques mois. On lui demande aussi souvent comment faire pour venir chez nous, ce qui lui a donné l'idée d'ajouter sur son site une rubrique listant les meilleures agences de voyage.
Bien sûr, Kevin a ses détracteurs. Certaines personnes lui reprochent le soi-disant peu d'effet de son action. Lui se défend : « Évidemment, on peut toujours faire mieux. Mais ceci n'est qu'un début, j'ai plein d'autres projets. Par exemple, je compte organiser un grand lâcher de ballons multicolores porteurs d'espoir et symboles de la solidarité que nous avons avec ces pauvres malheureux. Et il y a aussi d'autres problèmes à régler. Bientôt, je vais ouvrir les sites No more war et No more génocides. Un autre objectif est de trouver un business plan capable de rendre ces sites rentables à court terme, mon but ultime étant leur entrée en bourse. Aider mon prochain est assurément ma vocation mais il faut bien vivre. » La pleine réussite de son entreprise est tout ce que nous pouvons souhaiter à ce jeune idéaliste.
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