Un nouveau Bonaparte sur la scène politique.
De notre envoyé spécial Vladimir Arkei - le 7 décembre 2009
L'arrière-arrière-arrière petit fils de Napoléon III, qui n'est autre que l' arrière-arrière-arrière petit neveu de Napoléon Ier, et l' arrière-arrière-arrière petit cousin de Napoléon II, a annoncé hier soir lors d'un meeting du MoDem, sa présence sur la liste que présentera en Corse le parti de François Bayrou. Accueilli par une foule en délire – une première pour un meeting du MoDem –, le jeune candidat de 32 ans, la mèche rebelle et le corps élancé, s'est dit heureux de pouvoir « suivre le chemin de ses ancêtres… en mieux bien sûr ! » et défendre un parti si prestigieux sur une terre qui lui est si chère.
Il s'est d'ailleurs déjà assuré du soutien des nationalistes corses qui, par la bouche de leur représentant sur place, nous ont promis une campagne « explosive ». Cependant, toute la Corse ne soutiendra pas le « pétito Bonaparté », comme on l'appelle ici. En effet, nous avons rencontré plusieurs habitants qui trouvaient pareille nouvelle révoltante. Rulbitta Botinelli, la « Mama Carbonara » du petit – mais charmant – village de Bolociella, duquel le nouveau venu en politique est originaire, nous appris que lorsqu'elle en était la nourrisse, il lui avait fait les quatre-cents coups. Et Rulbitta de nous raconter dans les détails comment le galopin avait fait fuir ses poules du jardin le 27 avril 1973 ! Une bêtise anodine en apparence, mais qui laissa au village un traumatisme considérable.
Si un argument pareil nous pousse évidemment à considérer son engagement politique avec méfiance, nous avons tout de même rencontré le potentiel – sait-on jamais – Napoléon IV ! Le regard enjoué des jeunes vainqueurs, la voix battante de ceux à qui on ne la fait pas, il nous a accueilli dans sa villa du bord de mer. Son envie de politique, il déclare l'avoir toujours ressentie au fond de son cœur, l'appel de ses ancêtres, l'appel même de la France ! A la question « Pourquoi le MoDem ? », il nous avoue avoir été séduit par le charisme de François Bayrou et les yeux de Marielle de Sarnez, mais nous confiera plus tard avoir surtout eu « la flemme de fonder [son] propre parti ! Mache, c'est fatigant ! ». Il n'en demeure pas moins que tout jeune qu'il soit, le « galopin » de Mama Carbonara a de l'ambition : prochaine étape ? « Emper...Président de la République ! Mache stupido la questionata ».
Nous nous sommes donc quittés sur un bel espoir, celui d'un avenir radieux, que nous nous sommes quittés et, escortés par deux voitures aux vitres teintés, avons rejoint l'aéroport d'Ajaccio. La France attend son futur héros, la Corse aussi !