Danse du Limousin

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Un exemple assez parlant de réalisation d'une danse du Limousin

Introduction

La danse du Limousin est une pratique crée en France, bien connue dans de nombreuses structures de l’enseignement supérieur de ce même pays, elle s’est démocratisé dans une grande proportion de filières ou de spécialités d’apprentissage. Toutefois sa perception d’un lieu à un autre ou selon les contextes diffère grandement aussi bien dans sa réalisation formelle que dans son intention abstraite. L’enjeux du sujet est donc de comprendre l’ensemble des mécanismes régissant cette pratique tout en mettant en perspective les applications concrètes de cette dernière. Pour des raisons de simplification des écritures nous nommerons la dite danse du Limousin sous le nom de Limousin dans le reste de cette production.

Généralités

Enoncé général de la pratique

La danse du Limousin est un processus complexe incluant deux composantes principales : Un Chœur improvisé qui énonce les paroles du chant associé à cette danse1, on notera que ce chant possède des variantes selon le lieu et le contexte ; et un danseur (unique ou multiple) qui réalisera la dite danse.

L’objectif de ce processus est d’encourager le ou les danseurs à ôter progressivement leurs habits afin de finir nu. La chant s’axe sur la répétition du refrain à chaque vêtement retiré jusqu’à la fin du processus. Lorsque le ou les danseurs sont totalement nus ils se voient encouragé à l’aide de moyens divers par le chœur de « taper dans leur mains » ce qui interdit au(x) danseur(s) d’occulter la vue de leur parties intimes du chœur et des observateurs. Ainsi cette danse correspondrait à une exposition du corps devant un public souvent nombreux. La danse en elle-même n’est pas chorégraphiée le danseur étant libre d’adopter la posture qui lui semble la plus judicieuse. Ainsi à proprement dit le Limousin n’est pas une danse il est par ailleurs courant de dire que l’on « fait » un Limousin ou lieu de le « danser ».

Une caractéristique étudiante

Le Limousin est actuellement très peu connu voire totalement inconnue dans les milieux de l’enseignement primaire et secondaire se restreignant aux études supérieures. Ce constat paraît difficilement explicable d’autant que la pratique est relativement ancienne et aurait trouvé le temps de se répandre à un public plus jeune. L’hypothèse que l’on pourrait formuler à ce propos serait que le rapport au corps changeant à l’âge adulte, le Limousin apparaîtrait comme une forme de « libération » de son corps, chose qui ne trouve pas encore de sens dans le milieu Lycéen. Malgré le facteur psychologique et sociétal ainsi présenté il n’est pas encore possible d’expliquer précisément pourquoi le phénomène du Limousin se limite aux études.

En revanche dans l’enseignement supérieur le Limousin ignore les distances et les différentes formations, il est ou à été présent dans de très nombreux établissements et dans l’ensemble des spécialités d’enseignement (médecine, écoles de commerce, d’ingénieurs, IUT, CPGE, facultés, école d’administration…) ce qui démontre d’un certain succès du phénomène à l’échelle nationale (hors DROM / TOM). Sa pratique a eu un impact concret sur le visage de l’enseignement supérieur et a marqué certains établissements. On ne saurait dire aujourd’hui si le Limousin se situe sur une dynamique d’expansion ou au contraire est sur le déclin. Elle reste bien connue et pratiquée occasionnellement dans la plupart des cas.

La culture du Limousin

Bien que le Limousin peut sembler constituer une évocation d’un retour à un état de nature, la pratique est bel et bien culturelle. Cela s’illustre par la variété des paroles rencontrés et des occasions choisies pour la réaliser. C’est pourquoi le Limousin est souvent considéré comme une Tradition, un rite qui doit s’accomplir comme s’il détenait une valeur sociale supérieure au changement des mœurs. Cette tradition n’échappe cependant pas à des modifications structurelles de moindre envergure selon l’imaginaire collectif des groupes impliqués. On observe en ce sens le degré d’implication du Limousin dans l’intégration sociale, il s’érige de ce fait en facteur de socialisation avec des conséquences positives ou négatives sur les individus impliqués. En d’autres terme le Limousin incarne un processus fondamentalement social et culturel aves des implications sur la relation aux groupes et la « réputation » de l’individu dans sa sphère sociétale immédiate.

De même le Limousin peut aussi bien constituer un facteur de discrimination que d’intégration, un processus d’ouverture ou de pression sociale. Cette dualité s’observe au sein même des groupes où les avis divergent et les opinions sont plus souvent tranchées que modérées. On constate néanmoins un certain équilibre dans la répartition des avis à ce sujet. Un équilibre qui illustre la place incertaine et surtout relative du Limousin dans l’imaginaire collectif.


Aspects Historiques

Une origine ancienne

L’origine exacte du Limousin est une information difficile à obtenir tant la documentation manque. On peut néanmoins remonter suffisamment loin dans le temps pour en avoir une bonne idée.

En effet le nom de « danse du Limousin » serait née durant le Moyen Age lorsque la ville de Paris en besoin de main d’œuvre fit venir bon nombre d’ouvrier de la région du Limousin afin d’édifier les charpentes des nouvelles constructions. Les ouvriers Limousins auraient pratiqué une danse inconnue des Parisiens. Ces derniers lui auraient donné la dénomination que nous connaissons actuellement. Aucun indice ne nous est parvenu quant à l’énoncé exact de la dite danse, ni sur la nature des mouvements de cette dernière mais tout porte à croire que le Limousin proviendrait d’une danse ouvrière traditionnelle. On ignore cependant si le terme « Limousin » dans la dénomination usuelle correspond à l’origine géographique des ouvriers ou à la technique de maçonnerie qu’ils utilisaient (« Le Limousinage »2)

Une évolution incertaine

L’évolution historique du Limousin depuis sa création nous est aujourd’hui inconnue tout ce qu’il est possible d’en dire est qu’elle a su demeurer dans les milieux populaires jusqu’à nos jours. Des indices dans l’histoire récente de cette danse nous porte à croire qu’elle a pris au cours de son existence de nombreuses formes dont les ramifications sont multiples.

Histoire récente

Le Limousin nous est apparu ces dernières années sous deux formes distinctes connues.

La première est une comptine pour l’éveil sensoriel des bébés3 où il n’est évidemment pas question de retirer ses vêtement mais bien d’entreprendre divers mouvement afin d’affiner la motricité des différents membres.

Il est peu vraisemblable que cette comptine constitue l’origine directe de la forme de danse que nous connaissons, il est plus probable qu’elle soit issue d’une autre ramification évolutive de la danse du Limousin originelle. Malgré ces conclusions la possibilité qu’une personne tierce ayant sciemment transformé les paroles de la comptine en guise de base pour la forme actuelle n’est pas écartée.

Cette seconde forme celle qui ici est l’objet de notre étude et dont le contenu linguistique aura été fourni en première partie est la plus répandue et la plus connue. Il semble par ailleurs que la comptine ait quasiment disparue sauf dans des contextes et des lieux extrêmement restreints. Le Limousin est donc une affaire quasi exclusivement estudiantine avec une forme générale unique et ses variantes.

Sentimentalité et interprétations sociétales

Emotions associées chez le danseur

Chez la plupart des personnes le Limousin fait émerger un sentiment de honte due à l’exposition du corps nu devant un nombre élevé d’individus potentiellement inconnus.

Parfois même le Limousin constitue une véritable humiliation dans le cadre de bizutage ou de pratique forcée, le dommage psychologique ne peut alors pas être évalué avec précision. Cependant dans certains cas elle peut être ressentie comme un acte normal n’entraînant pas de charge émotionnelle particulière (voire chez certains du plaisir) du à l’habitude d’exécution du Limousin. En effet l’aspect traditionnel de la pratique donne lieu à sa répétition régulière et donc à l’aguerrissement des danseurs à chaque itération.

Dans des cas plus isolés des danseurs avertis se mettent au défi de réaliser le Limousin le plus souvent possible dans des endroits parfois improbables.

On peut de là tirer une première conclusion, le Limousin pourrait correspondre à un acte de libération sociale où il s’agit de surmonter et de dépasser le cadre de la vie en société instauré entre autres par la fait d’être habillé. Ce sentiment de libération sûrement éprouvé par nombre de danseurs donne lieu dans des cas particuliers à des formes d’addictions. Toutefois précisons bien que la volonté du danseur qui s’exécute de manière autonome n’est pas guidé par des velléités exhibitionnistes mais bien par l’idée de libération du cadre sociétal, celle qui pousse à se monter « en nature ».

On évoque dans certaines interprétations la nudité du Limousin comme un retour à un état naturel plus pur, voire si on la considère sous un angle religieux un retour à l’Eden.4

Néanmoins le contexte d’exécution joue un rôle prépondérant dans la sentimentalité du danseur et son état d’esprit.

La palette d’émotions ressenties pourrait néanmoins être plus élargie qu'escompté.

Emotions associées chez le public

Rappelons que est considéré comme membre du public la personne qui chante le chant du Limousin ou qui regarde activement la prestation du ou des danseurs.

La principale caractéristique émotionnelle du public est sans aucun doute l’aspect drôle de la situation. Cela démontre bien la première motivation du public lorsqu’il invite son ou ses danseurs : le désir de « rigoler ensemble » . De manière générale cette ambition s’en trouve satisfaite. A cela s’ajoute des attentes secondaires selon le type de public et son état d’esprit général qui s’étendent de la volonté d’humiliation à l’envie de mettre l’autre en valeur. Il est donc intéressant d’étudier précisément un public avant l’exécution du Limousin car de cette analyse ressortira des résultats hautement variables.

Si l’on cherche à interpréter ce constat on soutiendrai qu’il s’agit d’un désir de prise de recul par rapport à l’image de l’individu en société. A nouveau on retrouve l’idée de dépassement des normes qui est présente chez le danseur avec en plus l’effet de nombre du public dont on fait partie. L’effet obtenu est un sentiment d’intégration groupal accru avec une différenciation vis-à-vis du cadre sociétal.

L’ensemble de la charge émotionnelle décrite antérieurement peut cependant et dans certains cas être bouleversé par l’intérêt primaire de la vue de corps nu. Cela fait évidement partie intégrante de la palette émotionnelle du public dépendante de même de l’attractivité physique du ou des danseurs même si cela n’est pas l’ambition première de la danse. C’est un phénomène inévitable que l’on pourrait considérer comme un obstacle au bon déroulement de la danse d’une part mais surtout de l’ambiance et de l’attitude psychologique des individus impliqués d’autre part.

Le statut du chanteur est à différencier du simple observateur, c’est lui l’instigateur et donc l’organisateur premier de l’évènement il en ressent donc les apports émotionnels les plus forts.

Applications stratégiques

Contexte festif

Le Limousin en milieu étudiant se pratique le plus souvent dans le cadre de soirées c’est pourquoi dans de nombreux cas l’alcool y joue un rôle qu’on ne saurait négliger. Un taux d’alcoolémie plus élevée rendant la pratique plus accessible pour le danseur et certainement plus attrayante pour le public. Mais c’est particulièrement dans ce contexte que le risque de dérives est important pour des raisons évidentes dues à l’alcool et au groupe.

Le contexte festif reste la plupart du temps le contexte le plus propice au Limousin.

Le Bizutage

Une des applications phares du Limousin est le bizutage en milieu étudiant mais il faut souligner que ce n’est pas le cas pour tous les secteurs ou établissements qui ont connaissance de la pratique. En d’autres terme le Limousin même si il est connu dans un certain milieu de l’enseignement supérieur n’est pas systématiquement adopté comme forme de bizutage. L’utilisation du Limousin à de telle fins reste relativement rare sauf dans les institutions où elle est pratiquée de manière intensive. Toutefois elle reste en dehors du milieu étudiant l’application la plus connue et bien sûr la plus critiquée.

Réalisation ponctuelle

Il n’est pas rare qu’un Limousin soit réalisé dans divers contextes de manière autonome et sans réel préambule. Dans certaines occasion il prend de grandes proportions.

Le Limousin est ici réalisé de manière inopinée dans un contexte qui ne s’y prêtait pas forcément.

La réalisation ponctuelle du Limousin reste donc un sujet obscur pour la science tant par ses causes que par ses conséquences sur le danseur.

Réalisation récurrente

Il existe certains lieux où le Limousin est s’est imposé comme une habitude, une pratique faisant partie à part entière du quotidien étudiant. En ce sens le Limousin n’a plus rien de sacré mais devient un passage obligé, une étape normale de l’existence.

La banalisation du Limousin fonde parfois la réputation de la vie étudiante de certains établissements et impose une proximité physique plus forte entre étudiants. Un effet qualifiable de positif d’une telle mise en place est la libération du sentiment de honte du au fait que tous pratiquent la danse et connaissent bien la situation du danseur.

Une multiplicité de contextes difficiles à évaluer

Due à la grande répartition géographique du Limousin on peut estimer qu’il existe une très grande variété de contextes possible pour la pratiquer. Ainsi on ne saura prévoir tout les cas possibles dans cette étude. On pourra néanmoins retenir quelques caractéristiques telles que la présence d’un groupe nombreux, une situation d’attente (voire d’ennui) collectif, un évènement spécial (officiel ou non), voire à l’occasion d’un anniversaire.

Les catalyseurs principaux du Limousin restant le contexte festif, l’alcool et l’état d’esprit des individus.

Pratiques différenciées

Degrés de Limousin

La description formelle du Limousin est certes unique, il existe cependant des déclinaisons autrement dit des degrés de Limousin en fonction de l’intensité de ce dernier. De manière générale cette idée est largement connue dans le communauté pratiquante. Reste alors à définir et délimiter correctement ces différents degrés.

Limousin d'odre 1

Le Limousin d’odre 1 consiste simplement à retirer l’ensemble des vêtements sauf les sous-vêtements. Ce limousin « allégé » reste relativement rare puisqu’il n’exploite pas le plein potentiel de la danse. Il est toutefois applicable pour une pratique débutante, en guise « d’avant-goût ».

Limousin d'odre 2

C’est la forme de Limousin la plus répandue et la plus connue. C’est également celle décrite en partie 1. Certains lieux et certains milieux ne pratiquent que le Limousin d’ordre 2 ne connaissant pas d’autres degrés de Limousin.

Limousin d'ordre 3

Les Limousins d’ordre 35 se pratiquent dans des milieux plus ou moins restreints sa forme est très particulière mais possède une très grande quantité de variantes. Cette forme de Limousin est appelé « bazoom » mais bien souvent elle n’est pas considéré comme un cas particulier de Limousin mais bien comme une pratique indépendante.

La chanson traditionnelle du Limousin n’est pas forcément reprise, on réalise un chant dont la parole de base est « bazoom » sur lequel le danseur s’exécute d’une manière similaire que dans le cas du Limousin d’ordre 2. Notons cependant qu’il n’est pas indispensable que le danseur se déshabille complètement, il est simplement nécessaire que l’ensemble de ses membres inférieurs soient nus.

La composante fondamentale du bazoom est la bière car celle-ci est versée sur le postérieur du danseur, le liquide ainsi filtré est récupéré dans un récipient puis consommé par une personne tierce (dans la majorité des cas). Ce principe est le même pour l’ensemble des variantes du bazoom, seuls change les contextes, les conditions d’expérience et éventuellement la nature du liquide utilisé.

Variantes de bazoom

Comme énoncé précédemment le bazoom compte une très grand nombre de déclinaisons issues de la recherche fondamentale autour de la pratique. Celle-ci a suscité en effet un grand engouement ce qui a conduit à un effort supplémentaire dans ce domaine de la recherche. En a découlé une vaste gamme d’énoncés allant du « blitz bazoom » au « bazoom auto-économique » avec des implications et des conditions expérimentales variées.

Questions soulevés, perspectives

Libération des corps

L’emploi régulier du Limousin fait abstraction des repères sociétaux tels que nous les connaissons et cela se remarque notamment par le recours massif à la nudité dans la mesure où cette dernière est la condition nécessaire et suffisante au Limousin . Cela implique un nouveau rapport au corps et surtout de la place de ce dernier dans l’environnement étudiant. L’ensemble induit une certaine libération de la nature corporelle vis-à-vis de l’entourage. En revanche si l’expérience du Limousin est très mal vécue alors les conséquences seront inverses. Dans tous les cas le Limousin apporte une réflexion sur l’espace à accorder au corps et le concept de pudeur en général.

Une distinction de genre

On peut sans mal attester du fait que le Limousin soit plus souvent réalisé par des personnes de genre masculin que féminin (avec des données manquantes pour les autres identités de genre). On invoque de ce fait une réflexion supplémentaire sur la position dans cette affaire du corps et de l’image féminine tels qu’on pourrait se la représenter. La disparité est souvent relevée mais ses causes sont concrètement bien moins mentionnés. On peut du moins élaborer des hypothèses crédibles. La première étant le regard du genre masculin généré par l’attraction physique possible et ici facilité par la réalisation du Limousin. C’est certainement là la raison principale de cet écart dans la réalisation de Limousins. De même on peut envisager une demande paradoxalement moins forte de Limousin adressé au genre féminin due précisément à la gêne occasionné et aux implications sociétales d’une telle demande.

Le destin du Limousin

Le monde étudiant est en perpétuel renouvellement, des traditions demeurent d’autres s’effacent. Dans ce contexte l’avenir du Limousin est incertain. Tout porte à croire qu’il ne disparaîtra pas dans un futur proche tant il est encore connu dans la sphère de l’enseignement supérieur français. Il n’en demeure pas moins un concept à double tranchant divisant les opinions mais aussi les mœurs.

Références

  1. « La danse du Limousin », sur Carabin (consulté le 29 décembre 2021)
  2. Collectif, « Limouzinage », sur Wikitionary (consulté le 29 décembre 2021)
  3. « La danse du Limousin », sur Dessines moi une histoire (consulté le 29 décembre 2021)
  4. « La danse du Limousin », sur Le kakemphateur
  5. « Bazoom », sur Désencyclopédie