Discussion utilisateur:Eurobas

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LE VRAI

Fils du banquier Ikésios, Diogène nait en Grèce vers 400 ans avant JC. Il s'enfuit quand son père, qui tient la banque publique, fabrique de la fausse monnaie. Venu à Athènes, il vit très simplement : Voyant un jour une souris qui court sans se soucier de trouver un gîte, sans craindre l'obscurité, et sans aucun désir de tout ce qui rend la vie agréable, Diogène la prend pour modèle.

Tout d'abord, il fait doubler son manteau pour dormir la nuit enveloppé. Ensuite, il prend une besace pour y mettre ses vivres et résout de manger, dormir et parler en n'importe quel lieu. Enfin, il saisit un baton pour chasser et s'appuyer lorsqu'il est malade. Comme personne ne répond à ses lettres, il prend demeure dans un tonneau vide.

On lui demande un jour à quelle heure il faut manger. Il répond "Quand on est riche, on mange quand on veut ; quand on est pauvre, on mange quand on peut !"

Hégésias lui demande de lui donner un de ses livres. Diogène lui dit : "Tu es fou, Hégésias, toi qui prends les vraies figues et non pas les figues peintes, de laisser l'exercice vivant pour l'exercice écrit."

Il entre au théâtre par la porte de sortie, et comme on s'en étonne, il déclare : "Je m'efforce de faire dans ma vie le contraire de tout le monde."

Il dit à un jeune homme efféminé : "N'as-tu pas honte de vouloir devenir pire que la nature ne t'a fait : elle a fait de toi un homme, et tu t'efforces de devenir une femme."

La seule vraie constitution est celle qui régit l'univers : pour cette raison, il veut la communauté des femmes et celle des enfants. Il nie la valeur du mariage et préconise l'union libre au gré de chacun et selon ses penchants.


LE BON

Naviguant un jour vers Égine, et pris par des pirates dont le chef est Scirpalos, il est conduit en Crète et vendu sur le marché comme esclave. Quand le héraut lui demande ce qu'il sait faire, il répond : "Commander" et crie "Demande donc qui veut acheter un maître !". Puis, montrant du doigt un Corinthien richement vêtu, Xéniade, il dit : "Vends-moi à cet homme, je vois qu'il a besoin d'un maître." Il dit à Xéniade, qui vient de l'acheter, qu'il doit lui obéir bien que Diogène est son esclave. Car s'il avait pour esclave un médecin, il lui obéirait.

Xéniade le ramene à Corinthe, lui confie l'éducation de ses enfants, et le nomme intendant de sa maison. Diogène éleve très bien les enfants de Xéniade, et après leur avoir appris toutes les sciences, il leur montre encore les arts du sport. Il veut simplement qu'ils restent en une bonne santé, se servent eux-même, se contentent de mets très simples et ne boivent que de l'eau.

Diogène met alors de l'ordre partout, si bien que Xéniade s'en va répétant : "Il est entré un bon génie dans ma maison !" Ses amis voulurent le racheter, mais Diogène les traita de sots et leur dit : "Les lions ne sont pas esclaves de ceux qui les nourrissent, ce sont ceux-ci leurs esclaves; un esclave a peur, la bête sauvage fait peur !" Il conclut en disant que les serviteurs étaient esclaves de leurs maîtres, et les gens sans valeur de leurs passions.

Voyant un jour une femme prosternée devant les dieux et qui montre ainsi son derrière, il veut la débarrasser de sa superstition. ll s'approche d'elle et lui dit : Ne crains-tu pas, ô femme, que Dieu n'est par hazard derrière toi ? Comme tout est plein de sa présence, tu lui montres ainsi un spectacle très indécent !

Quand on lui demande sa patrie, il dit : "Je suis citoyen du monde."


L'UTILE

Quand il a besoin d'argent et qu'il s'adresse à ses amis. il ne leur demande pas de lui en donner, mais de lui en rendre. Un jour où il se masturbe sur la place publique, il s'écrit : "Plaise au ciel qu'il suffît aussi de se frotter le ventre pour ne plus avoir faim !"

Voyant sur une maison l'écriteau : "A vendre", il dit : "Je sais bien que tu es à vendre, et tu vomis facilement ton maître, ô maison.

Il remarque avec étonnnement que les choses les plus précieuses se vendent le moins cher et inversement. Ainsi on paie 3000 euros pour une statue et pour 2 sous on a un morceau de fromage.

Quelqu'un veut étudier la philosophie avec lui. Il l'invite à le suivre par les rues en traînant un morceau de fromage. L'homme a honte, jete le morceau de fromage et s'en va. Sur quoi Diogène, le rencontre peu apres et lui dit en riant : "Un morceau de fromage a rompu notre amitié"

On le soupçonne de cacher de l'or sous son manteau : "C'est bien pourquoi je le mets sous moi pour dormir", répondit Diogène. On lui demande quel profit il a retiré de la philosophie, il répond : "A tout le moins, celui d'être capable de supporter tous les malheurs."

Un jour qu'il mange des olives, Diogène rencontre Platon et lui dit : "Tu peux en prendre." Platon en prend donc et les mange, sur quoi Diogène remarque : "Je t'ai dit d'en prendre, non d'en manger."


LE BEAU

Platon l'appele chien. Diogène dit "Le nom me va bien car je reviens à ceux qui m'ont vendu." Pendant un repas, on lui jete des os comme à un chien ; alors, s'approchant des convives, il leur pisse dessus comme un chien.

Un jour, un homme le fait entrer dans une maison richement meublée, et lui dit : "Surtout ne crache pas par terre !" Diogène, qui avait envie de cracher, lui lança son crachat au visage. Il lui dit que c'est le seul endroit sale où il pouvait le faire.

Alexandre le rencontre un jour lui dit : "Je suis le grand roi Alexandre." Diogène alors se présente : "Et moi, Je suis Diogène, le chien". Comme on lui demande pourquoi il s'appele chien : "Parce que je caresse ceux qui me donnent, j'aboie contre ceux qui ne me donnent pas, et je mords ceux qui sont méchants." A une heure où il fait soleil, Alexandre le rencontre encore et lui dit : "Demande-moi ce que tu veux, et tu l'auras." ll lui répond : "Otes-toi de mon soleil !" On cite enfin ce mot d'Alexandre : " Si je ne suis pas Alexandre, je veux être Diogène ! ".

Le jour où on lui demande comment il veut être enterré, Diogène répond : "sur le visage". Comme on s'étonne, il explique "parce que bientôt ce qui est en bas sera en haut".


Tout appartient aux dieux qui sont les amis des sages. Comme tout est commun entre amis, tout appartient donc aux sages... Quiconque entreprend un ouvrage commence par poser des principes indiscutables.