Enclume
L'enclume est un bloc d'acier que frappait le bricolo dans les villages d'autrefois afin de donner le la pour accorder les cloches. Chaque village avait sa propre conception du la, ce qui rendait peu attractif le transport des enclumes jusque dans un passé encore récent, sauf pour celui qui n'avait pas peur des embrouilles.
Objet, dès son apparition d'une mode furieuse dont l'étendue laissse à penser qu'elle a échappé très tôt à son auteur, la folie des enclumes a laissé dans l'histoire des traces indélébiles qu'on peut contempler ici.
La révolution industrielle
Cette étape de l'incivilisation marque un tournant décisif dans l'histoire de l'enclume qui perd progressivement son statut protégé d'outil de création artistique pour faire l'objet d'une production de masse, après avoir elle même servi à produire en perruque des tonnes de sandales en fer d'un goût douteux pour les chevaux. On les leur clouait sous les sabot pour les cacher tant elles étaient laides.
Une crise peu morale et phynancière
Écouler la production d'enclumes n'est pas chose facile. La crise de 1929 est expliquée en grande partie par La faillite des aciéries Crousp suite à une réaction en chaine financière.
Un incident bénin fut à l'origine de tout : un mauvais garçon s'est tiré en courant sans payer son enclume à la quincaillerie du coin de la rue Michel.
Peu enclin à continuer ainsi à payer pour des relous qui ne lui disaient même pas merci, le quincailler arrêta la diffusion du produit.
Le comptable de l'aciérie demanda une ligne de crédit supplémentaire à la banque de la rue d'à côté pour compenser la perte de ce client. Avant de débloquer l'argent, le banquier jeta un coup d'oeil à la comptabilité analytique de Crousp et coupa immédiatement les crédits, y compris ceux déjà accordés et encore ceux à venir.
Une affaire peu morale
Fin renard, Crousp, qui avait immédiatement percuté, se précipita au bistro de l'autre rue afin de prendre une biture avec ses copains en dépensant ce qu'il restait de pognon dans la caisse.
La clientèle du bar, des banquiers à qui Crousp devait de l'argent -en toute bonne foi pour la plupart- comprenait vite elle aussi. S'ensuivit une cascade de blocage de comptes assortis de réalisations massives d'avoirs que les uns possédaient chez les autres. Vers la fin de la journée la plupart des banques de la ville étaient en faillite, provoquant dans les heures qui suivirent la crise que l'on sait dans le reste du pays.
Quand la brigade financière trouva Crousp au pied du bar, elle constata qu'il avait dépensé son dernier centime pour payer l'ardoise qu'il s'était constitué au cours des mois précédents, et prit également note de l'état de coma éthylique du sujet sur un bout de papier cul. L'avocat de Crousp exploita ce point par la suite en plaidant le vice de forme dans la procédure au motif que la police des finances elle est pas docteur et elle a pas le droit de regarder. Crousp échappa ainsi aux poursuites pour "a bu des biens sociaux".
Morale de cette pauvre affaire
Les analystes s'accordent maintenant pour dire que ce banquier avait en réalité manqué une opportunité en béton et considèrent également qu'en entrainant toute la place financière dans sa chute il a manqué de fair-play. Ils considèrent souvent l'incivisme du client comme le reflet de l'intérêt évident du public pour le produit, et seul un banquier particulièrement radin, incompétent, stupide, borné et inconséquent pouvait ne pas le remarquer.
La révolution technologique
L'enclume de nos aïeux a vécu ; sa descendance se veut d'une autre trempe et entend bien respirer un autre air.
Les dinausores
L'enclume à lampes de Grand-Père à fréquence accordable, capable de capter le la universel diiffusé par radio.
Bien qu'unaniment saluée comme une merveille à l'époque, elle avait un taux de disponibilité très réduit. Cela ne choquait pas car les standards étaient différents et de toute façon l'électronique, c'est toujours en panne. Un audit a néanmois fini par révéler les causes de cet état de fait : Grand-père conduisait son enclume à lampes comme au bon vieux temps, c'est à dire à coups de marteau de 6 livres. Cela provoquait des vibrations dans le cadre qui les transmettait à la platine de fixation des support de lampes. Cela dessoudait le fil de la cathode et faisait claquer le transfo à tous les coups.
Les années 70 virent le transistor remplacer la lampe de grand-papa, accouchant ainsi de l'enclume haute-fidélité qui, pensait-on, allait sortir le produit de l'impasse technologique précédente. Pour autant, l'enthousiasme du public ne fut pas au rendez-vous. Quelques études sociologiques bien senties suggérèrent que l'effet Mick Branque était à l'oeuvre.
Autrement dit, on peine parfois à imaginer pourquoi on paye 3 fois plus cher pour du matériel "moderne" qui rend en fait le même service que celui qu'on vient de jeter, au look près.
La perfection enfin de ce monde
Le vingt-et-unième siècle est témoin d'un tournant génial qui accouche de l'invention ultime en la matière (virtuelle): l'enclume numérique. D'une autonomie de 3 heures sur batteries Ni-mh, c'est une véritable ESF (enclume sans fil).
Configurable par Webmin, elle comprend une interface Wi-fi, des connecteurs USB, FireWire, RJ45, un jack de 2.5 mm, une prise centronics, un connecteur Ultra wide SCSI, un PCI express et le SATA. Elle abrite une mini baie extractible de 3 disques. La vidéo est gére par une puce nvidéo intégrée, la mémoire est d'enfer et le processeur pète du tonnerre. Un DSP qui échantillonne 1024 bits à 44 kHz produit un la puissant et très pur.
Elle adapte autmatiquement son la au terrain par GPRS, et peut utiliser le la local si elle détecte une porteuse Oui-Oui-fi.
Note : Si un retraité qui se prétend du métier vous rend visite, il est conseillé de la retirer les disques et de le surveiller ou de dissimuler le marteau.
Elle est livrée avec un DVD d'instalation, un malette de transport en croco, 3 coques de couleur (rouge, vert et bleu), un chargeur 220v 50-60 Hz et un manuel en dialecte franglais de Séoul.
Elle coûte 3 fois plus cher que le modèle précdent.