Guide gastronomique

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Un guide gastronomique est une personne qui vous évite de vous perdre dans un restaurant.

« Je vous le conseille. J'adore sa tête de veau ! »
~ Jacques Chirac à propos d'un de ses amis.

Une vocation

Ce métier est particulièrement destiné à ceux qui se sont égarés dans leurs études et qui aiment aller au restaurant. Par exemple ceux pour qui la seule salle fréquentable d'une école est la cantine ou le self.

Il convient aussi à ceux qui tenaient un restaurant, qui ont fait faillite, mais qui aiment quand même les restaurants.

Le métier de guide gastronomique est également conseillé à ceux qui ne peuvent pas se payer le restaurant mais qui tiennent absolument à y prendre tous leurs repas.

Tous ceux qui aiment mettre les pieds sous la table sans payer, en sachant choisir ce qu'il y a de mieux, font de bons guides gastronomiques.

Un métier à temps partiel

Une table de grand restaurant. Où est passé le guide ?

Dans la profession on admet très bien que cette activité soit exercée en complément d'un autre activité. Ou du moins que ce ne soit qu'un complément de revenus.

En effet le guide gastronomique ne paye pas son repas. C'est son client qui règle l'addition. La ou les personnes qu'il accompagne dans un restaurant s'empressent de payer la douloureuse, mais ne payent pas son loyer, son électricité, sa voiture, les cadeaux pour sa maîtresse etc.

Pour subvenir à ses autres dépenses, le guide gastronomique a donc une autre activité rémunératrice. Nombre d'entre-eux sont politiciens, profs d'histoire-géo, voire maquereaux.

Rares sont ceux qui ont plusieurs autres sources de revenus. Sauf les politiciens qui sont souvent aussi enseignants et entremetteurs. C'est normal, dans entremetteur il y a entremet...

Évidemment, les autres moyens qu'a un guide gastronomique de gagner de l'argent doivent être rémunérés, mais ne pas prendre de temps. Il ne s'agit surtout pas de travailler mais de faire du pognon. Ingénieur commercial c'est bien aussi, mais là, c'est du grand art, surtout qu'il faut arriver à faire régler ses notes de frais par les clients ou les prospects de son employeur.

Un métier de petit fûté

Image mise à la disposition des rédacteurs de la en attendant que je trouve un article pour la caser utilement.
Sinon c'est un chat-serveur de restaurant informatisé.
Ou bien un chat qui ne sait pas où trouver la souris...
Sinon un chat c'est fûté, mais bon, cette image n'a rien à faire là. C'est juste un moyen commode de la retrouver facilement.

Une confrérie de guides gastronomiques, nommée les guides du petit fûté recrute régulièrement des guides. Ces guides là mangent deux fois par jour des pizzas, des steak-frites ou des galettes bretonnes. C'est pas terrible, mais pour démarrer dans le métier, ça peut aider, si on est malin.

Il est fortement conseillé d'avoir dans sa poche le guide du Routard et le guide Michelin, et surtout s'en tenir aux meilleurs restaurants. Là où il faut être fûté c'est qu'il ne faut surtout pas signaler aux organisations de guides imprimés les bonnes adresses que l'on découvre. Car sinon, vous perdez votre utilité comme guide.

Bref, si tous les endroits pas fréquentables en montagne étaient répertoriés et balisés, il n'y aurait plus besoin de guide de haute montagne !

Guide gastronomique, c'est le même principe.

Un métier méticuleux et diversifié

Après avoir trouvé le ou les gogos qui vont lui payer un bon repas, le guide gastronomique doit les accompagner au restaurant qu'il leur a conseillé. Ce restau doit être situé dans un endroit perdu, loin de tout. Mais ce n'est qu'un début. Il doit ensuite les conseiller sur chaque plat, les vins, les spécialités qu'il faut goûter. Si le guide connait le restaurateur, il poussera les clients à commander les trucs qui sont en limite de date de consommation. La note doit être salée, ça fait chic. Le patron de la gargotte saura s'en souvenir et le guide pourra revenir y diner à l'œil.

Si c'est le soir, il conseillera aux clients de rester coucher sur place - préférer les hôtels-restaurants - et se fera régler sa chambre et le petit déjeuner par les clients. Il ne faudra pas alors oublier d'honorer la fille à maman, ou même la maman, si elle fait chambre à part et si elle est encore mettable. C'est grâce à ce genre de petites attentions que la famille reviendra passer quelques jours dans le coin.

Le guide gastronomique se doit également d'avoir ses entrées dans les night-clubs et surtout dans la boîte échangiste de la région. On y croise toutes les notabilités du canton (d'à côté) et c'est bon pour les relations. Un bon guide connait bien les gens biens de la région, fréquente les Rotary et les Lions clubs.

Les petits à-côtés du guide gastronomique

Un professionnel peut se faire facilement du blé en se tapant Madame, comme nous l'avons vu plus haut et aussi en :

  • ramassant les pourboires dans la soucoupe, juste en partant, si c'est dans un restaurant sans intérêt
  • partageant les pourliches avec le tenancier du restau, si c'est une adresse suivie
  • demandant une commission aux chauffeurs de taxis

Mais ces méhodes sont réservées aux débutants, et vite abandonnées par les grands du métier.

Les maîtres guides gastronomiques

Ils fréquentent le Fouquet's, les endroits huppés et font du lobbying ou de la politique. Ils ne paient jamais leurs repas, sont même logés gratuitement et passent leur temps dans des congrès, des colloques, des universités d'été, des réunions syndicales, et perçoivent des indemnités non imposables pour compenser l'ennui qu'ils supportent à faire semblant d'être sérieux. L'élite, quoi !

Comment trouver un guide gastronomique

Un guide gastronomique pris la main dans le sac. Celui-là en a perdu son aura.

Les guides gastronomiques ne sont pas répertoriés dans des annuaires, ni affichés dans les agences de tourisme. Ils sont assez discrets mais peuvent cependant être repérés à leur comportement en société.

Dans un restaurant on peut le reconnaitre à son aisance : il commente la carte, parle beaucoup et a des sourires de connivence avec le petit personnel. Le chef vient à sa table, en toque, à la fin du repas. Il lui présente ses ploucs de convives en termes élogieux et assez fort pour que toute la salle entende bien que monsieur Machin a un cheval de course, une vedette à moteur de 200 CV, un voilier de 12 mètres et est adjoint au maire de Trifouilly.

Là, il faut attendre un peu. Il ne propose pas de payer l'addition, mais intervient, d'un air entendu, après que ses hôtes ont réglé, pour annoncer que c'est à charge de revanche, ou un truc sympa du genre : les digestifs sont pour moi ! Mais comme personne n'en prend, ou que c'est le patron qui les offre...

Quand on en a repéré un, il suffit de le suivre pendant deux trois jours pour apprendre les bases du métier. Il y a de bonnes chances qu'il vous repère aussi, ce qui facilitera le contact. Abordez-le discrètement à la fin d'un repas, quand lui et ses convives quittent leur table, par un petit mot gentil :

- Chapeau ! Hier vous étiez écrivain, aujourd'hui journaliste ! Les cons, avec vous, c'est qui ?

Ne vous trompez pas. Des fois que ce serait un vrai journaliste...

On a tous besoin d'un guide gastronomique

A première vue, le guide gastronomique peut passer pour une pique-assiette et un profiteur. C'est un jugement hâtif. Tous les domaines ont leurs professions subtiles, exercées par des gens obscurs, dont l'utilité de saute pas aux yeux comme peintre de sous-marin, gardien de prison ou secrétaire d'état.

Il est très utile quand on va dans un restaurant, forcément, ne serait-ce que pour traduire la carte qui est généralement incompréhensible, mais aussi pour savoir combien de pourboire il faut laisser, être certain que l'une des serveuses n'est pas farouche, connaitre l'adresse d'un meilleur restaurant que celui où l'on déjeune, choisir la bonne fourchette et le bon couteau, la meilleure table et faire connaissance avec les autres clients de l'établissement.

Si vous êtes un touriste étranger au pays visité, même si vous parlez la langue, un guide gastronomique est indispensable. Le autochtones parlent toujours un jargon incompréhensible, et on a même l'impression d'être escroqué en permanence. Vous ne vous sentirez ainsi escroqué que par votre guide, ce qui vous laissera un bon souvenir de votre séjour.

Si vous adoptez cette profession, et que vous la pratiquez surtout dans les bons restaurants, choisissez de préférence ceux qui désirent gagner des étoiles dans le guide Michelin.

Leur vanité aveuglera leur discernement.


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