Icare
Dans le domaine mythologique de l'ubris de l'Homme, Icare constitue un thème à part dû à une logique suicidaire plus ou moins parabolique selon la courbe d'envolée dont il fut sujet. Icare symbolise l'homme si orgueilleux de son pouvoir créateur qu'il s'élance de ses ailes de cire au-dessus de la Méditerranée, et, les ailes tombant sous les coups d'un soleil encore plus flamboyant, il fond et chute dans l'eau. Aveugle et alourdi par son appareillage et aveugle, il se noie ironiquement parce que ses ailes l'encombrent.
L'interprétation morale du mythe s'ensuit immédiatement &mdash ; Icare émet un avertissement sans demi-ton à tous ceux qui ne soufflent pas assez bien et vite les bougies de leur gâteau d'anniversaire.
L'épopée d'Icare
La foule, massée, jalonnait le sentier de la gloire. Le soleil perlait sur son front creusé de détermination. Ses épaules se soulevaient et s'essoufflaient dans faux rythme prêt d'éclater. Tout à coup il se cabre. Ses ailes s'arment. Les rumeurs injectent des salves électriques dans son hyperesthésique derme. L'espace est du sable ondulant sombrant sous les paupières de chaleur. Son muscle est bandé, un seul de ses pas est aussi long qu'un bac à sable, son souffle ne se voit même pas, fragile comme l'obstacle de la stratosphère. Ses pointes de cheveux s'électrisent et tout à coup il prend son appel au bord du bord du précipice. Dans une seconde il est happé par l'air. Il n'appartient plus à la terre. Il est l'égal des Dieux. Ses ailes battent du rythme des envoyés au ciel. Ses jambes brassent l'air, ses bras sont du plomb de brise. Il court l'Icare, il court l'Icare, il court sur l'air ! Dans sa verve aérienne il semble paradoxalement peser des tonnes ! C'est une boule filaire d'énergie, d'immergeante ambition invaincue ! Il franchit la ligne de démarcation de l'achèvement. Il a sué le peuple, le soleil et toute semblance de concurrence terrestre. Et là, surprise ! Un journaliste de France Télévisions !
Académicismes
Problème éléatique
La problématique éléatique, basée sur les innovations de branleur de Zénon d'Élée, en particulier le paradoxe d'Achille et la tortue et celui de la pierre lancée contre l'arbre, fonde le mythe en affirmant qu'Icare n'atteindra jamais le soleil d'autant plus qu'il n'atteindra jamais son point de décollage, ce dernier point découlant directement du fait qu'il n'arrivera jamais à mettre un pied devant l'autre. Ces considérations sont d'autant plus valables si un arbre ou une tortue se trouve près du soleil, de la corniche ou du point d'élancement, respectivement. Le caractère flagrant de l'ensemble de ces contradictions relève la fausseté du mythe de déchéance : en fait Icare a réellement touché le soleil. Le fait qu'ensuite lui et le soleil se soient embrassés ou qu'il se soit embrasé, relève de la pure anecdote de comptoir. De plus, si Icare conclut en chutant, c'est par analogie avec le paradoxe de la pierre lancée contre l'arbre[1].
Calcul de la minus-value d'Icare
La production de l'impulsion suffisante pour toucher le soleil implique une courbe de la rampe d'élancement calquée sur le principe du moteur à explosion à deux temps : une phase A de compression/dépression suivie d'une phase B de détente/expression. Cette courbe correspond à la figure ci-dessous :
La compréhension du mythe d'Icare passe donc par l'acte de prendre la rampe d'élancement d'Icare. Par analogie entre les formes, on dira prendre la racine d'Icare, ce dernier étant noté un peu par paresse d'esprit, un peu par homophonie, mais surtout parce que ça sonne vrai. La valeur du mythe se calcule donc selon l'enchaînement suivant :
Ainsi Icare perd une partie de son corps dans tout ce mythe.
La fraction corporelle perdue par Icare, sa minus-value, suscite toujours les passions : perd-il un quart (le "care" de "Icare") ou la racine carrée (la racine + le carré) de son corps originel ? Si Icare ne perdait pas son quart, les partisans de la première option défendent qu'il devrait alors s'appeler Iracinecare, à quoi les partisans de la deuxième option postillonnent qu'Icare courait pour s'élancer. Il se propulsait par la flexion de jambes et non par la motorisation de racing cars. Mais la racine d'Icare correspond au schéma de fonctionnement d'un moteur à explosion, rétorquent les premiers. Si le mythe est si explosif que ça, la phase C des gaz d'échappement, pourquoi vous la lui mettez pas dans le cul pendant que vous y êtes bande de pédés, surenchérissent les seconds. Ce débat sans fin devrait alimenter la polémique académiciste au moins jusqu'en 2011, même en factorisant la bissextilité de 2008, réaffirment les premiers. Fin du paragraphe, soutiennent les seconds.
Hymnologie
La créditation de l'hymnisation de la gloire posthume d'Icare se partage entre deux entités sacrées du métal britannique &mdash ; Manowar et Iron Maiden. Leur rivalité se développe sur le terrain de l'appropriation du mythe : Manowar préfère s'immerger dans l'identification au point de devenir un Icare aux stéroïdes, alors qu'Iron Maiden choisit la distanciation et une portraitisation plus glamour, plus papier glacé du phénomène culturel.
Manowar
Dans Lord Icare, Manowar campe l'image d'un être surhumainement testiculaire, à la mesure de leur idéologie de domination séculaire. Les paroles se décrivent toutes seules.
Lord Icare
Quand j'arrive en bas la phase A Tout d'suite tu vois que j'ai pas peur de toi J'ai la croix de l'anté-Christ sous le menton Mais en même temps ça se lit sur mon front Je suis pas le genre de type qui fait des chichis Au resto japonais j'en mange au kilo des sushis J'vole, j'vole, j'vole, j'suis l'avion dans le ciel, J'vole, j'vole, j'vole, c'est bon roule-moi une pelle Le soleil pour moi c'est foin de rien Je l'tiens par les couilles çui-là, c'est lui qui me suit Ceux qui croient que c'est une sonde thermique Qui l'a touché en premier, c'est pas bien Parce que c'est pas vrai, parce c'est moi Qui lui ai enfilé son premier suppositoire J'vole, j'vole, j'vole, j'suis l'avion dans le ciel, J'vole, j'vole, j'vole, c'est bon roule-moi une pelle Quand j'ai fini de poireauter sur Jupiter J'reviens sur terre baiser mes meufs et m'bourrer à la Jupiler Y'a pas qu'les morts qui ont une putain de bonne bière J'ai une belle gueule de haut en bois j'l'ai fière Au fait tu sais que je me suis fait ta fille hier ? On jouait tous les deux à un deux trois soleil ! J'vole, j'vole, j'vole, j'suis l'avion dans le ciel, J'vole, j'vole, j'vole, c'est bon roule-moi une pelle |
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—Manowar, Lord Icare |
Iron Maiden
Les poètes d'Iron Maiden ont immortalisé Icare dans un profil saisissant de son thème royal de bravitude.
Le vol d'Icare
Le soleil surplombe un vieil homme Encore plus vieux que plusieurs déserts réunis Les rides sur son front lèchent Le piaillement érodé des milliards d'oiseaux de combustion interne Ses yeux sont des lunes Et ses pieds sont chaussés dans des million-dales Vole, sans prendre de drogue, Vole, suce Lord Byron, Là haut une abondance de drogues, Vole... c'est vrai ? Tu voles ? Les atomes de grain de sable se fissurent Et un jeune homme nommé Icare surnage d'entre les rides Son envergure ailes déployées a fait le génocide des eiders Et il crie "au nom d'uncle Ben's, qui veut que je chante de la pop-tart seringuée ?" Ses yeux se remplissent de brides de mongols Du haut de ses poumons l'écume du vomi Remontant dans son nez, le teint lunaire-pâle Il rêve d'un lupanar sous le soleil du Népal Vole, sans prendre de drogue, Vole, suce Lord Byron, Là haut une abondance de drogues, Vole... c'est vrai ? Tu voles ? |
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—Iron Maiden, Le vol d'Icare |
Notes
- ↑ Car Pierre Icare.... hahaha... bon OK le jeu de mots était nul, mais ça n'empêche pas que je vous emmerde.
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