Le Grand Bleu

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« J'adore tous les types de plongée, qu'elle soit sous Marine ou sous Johanna. »

Il y a des films qui sont plus que des films, et où les Marine s'appellent Johanna. Ces films sont d'abord de grands voyages, à la fois poésie de la réalité et tangente à la fiction. Le Grand Bleu sorti ─ déjà ─ en 1988, a été le premier grand amour ─ et premier chagrin d'amour ─ de nos parents. Rendre justice à ce film au-delà des valeurs de production ─ produit par Patrice Ledoux pour Gaumont ─ et de cinématographie ─ réalisé par Luc Besson ─, retranscrire, non, transvaser la fascination de toute une génération de cinéphiles et ce tout particulièrement en France, c'est quelque chose qu'il ne suffit pas d'écrire ─ scénario de Robert Garland, Marilyn Goldin, Jacques Mayol, Marc Perrier et Luc Besson. Car tout n'est pas que mot ─ budget de 80 millions de francs.

Il faut que les mots peignent des images, que les phrases dégoulinent comme des romans-photos. Que la valse soit un liquide et un solvant à nos callosités d'adultes. Pourquoi peindre à l'eau ou à l'huile et voir le désert aride s'épancher sur la toile, si l'on peut diluer son pinceau dans un royaume aux murs en eau de mer, et s'éponger le front avec des étoiles de mer aux branches capitonnées d'un matelas de ventouses.

Alors venez. Plongez avec moi dans le monde du Grand Bleu.



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Loin au fond règne la magie du cadre aqua pénétré de lui-même où la qualité de narrant et de narré se ressource dans l'immersion à la fois poétique et vraie. Par définition, le monde à la surface est surface émergente, et par illusion d'esprit, un monde originel et indépendant. Cette illusion perdure aussi longtemps que faire l'amour avant de tomber enceinte. Tomber enceinte d'une nouvelle conception intra du monde sensible.


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en l'abrégeant sans l'abroger. Le sujet se crée ainsi sa propre partition suave, en accord parfait avec ses tonalités internes. Il devient le chef orchestrateur de la plume de celui qui en parle.

Il faut également, pour que tout soit le reflet de la perfection, que les transitions de paragraphe s'accomplissent comme de véritables bijoux acrobatiques jaillissant de l'eau pour y retourner après un ample looping arrière, telle une simulation de joie intense qui ne serait pas simulée.

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Et puis qu'y a-t-il de plus fascinant que de parler à son sujet d'égal à égal dans son milieu ? Fermez les yeux et écoutez.

Ahem ahem.


EEEEEEEEEEEEEEEEKKKKKKKK !! EEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEKKKKK !!!!!!


...........


EEEEEEEEEEEEEEEEKKKKKKKK !! EEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEKKKKK !!!!!!


keuf keuf

Oui, la sensation du grand large, je l'ai connue un temps moi aussi, quand j'ai été avalé par une baleine. Cette baleine migrait vers l'Arctique. Elle essaya de me cracher sur les côtes du Groënland, mais je parvins à m'accrocher aux fanons, tel un rat à la carène d'un navire coulé. Dieu dit alors : « Laisse la baleine tranquille. Elle ne t'a rien fait. Tu vas pas l'emmerder juste parce qu'elle est grosse ? » Enceinte de moi, elle n'en mena pas large : elle s'échoua dans l'eau douce de la Tamise en plein Londres. Je pus m'échapper avant qu'on ne la désosse pour l'exposer au Muséum d'histoire naturelle. Depuis, je la fais vivre à travers moi, dans son vrai univers.

Et tout ça, c'est pas juste des effets spéciaux, des choses inutiles qui font des vagues à l'œil empoudré au perlimpinpin. Je vois déjà venir tes critiques infondées, pareil à la truffe du clebs sniffant le cul de James Joyce pour y déceler la merde : « Oh ton article est trop absurde et illisible, prétentieux, chiant, sans 1 gramme d'humour. Il essaie de faire rire mais la sauce ne prend pas, mais ouvre ton blog, bon sang ! » Tu es simplement jaloux de mon texte, car le tien ne sait pas faire de bulles et ne prend pas l'eau comme le mien. Smiley-enorme-tirantlangue.png

Alors évidemment, évidemment, il faut parler de l'histoire d'amour, puisque Le Grand Bleu, c'est le chagrin d'amour de la femme enceinte cocufiée pour un dauphin. Comment expliquer ce crève-cœur innommable ? Pour en distiller l'essence, plongeons dans l'histoire, tutoyons-la dans l'intimité des abymes silencieux tout en antagonisant la force du retour à la surface. Alors, et seulement alors, s'exprimera la synthèse avec le beau dans l'abstraction des mots : l'abeaumotbstraction.

Laisser les émotions voguer sur les dunes marines. Écouter ce silence, loin de tout.

Être bercé par la lointaine sonnerie du réveil filtrée par le tympan délicat de l'océan.

Abeaumotbstraction. Abobo. Abo.

C'est une qualité si difficile à retrouver dans nos vies incarcérées dans des grilles temporelles. Et dire que pour seulement 20€ la séance, de simples cours de yoga se relaient pour faire chavirer le cours de votre vie et faire rouler au loin tous vos tracas dans des flots de zénitude oxygénée. Envoyez votre bubulletin d'adhésion à :

Yoga Bear, l'ours qui fait du yoga et qui mange du yogourt au miel

Après cette intense relaxation, pourquoi ne nous mettrions-nous pas en quête d'un bon cordial...

Car vous voilà engourdi.

Vous êtes détendu aux chevilles.

Vos mâchoires sont relaxées.

Vous baillez comme un poisson.

C'est l'heure de l'apéro. Voici quelques bouteilles de Lager apportées par les soins de Renzo notre italien.


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Allez, te fais pas prier. Sers-toi.

Il n'y a aucun risque de boire à ce niveau de profondeur. Tout ici bas est réglé par le principe de non-gravité que voici :

Le taux limite d'alcool dans le sang est inversement proportionnel au carré de la distance au plancher océanique.

Moi je dis : EEK EEK EEK ? HOURRA !

Après une plongée bien arrosée, vous serez donc habilité à continuer de conduire verticalement votre sous-marin nucléaire russe sans risque d'accident de circulation volontaire. Votre submersible s'appelle le Krukps. Votre nom est Commandant Kryewskwepolitstski. Avec seulement 278 grammes dans le sang, votre cerveau est parfaitement opérationnel. Votre navire s'appelle la Reine des raies pour sa forme, mais aussi parce qu'il est constamment serré comme une sardine par un ban de petites raies électriques croyant avoir retrouvé leur mère. Le joyeux attroupement crée de sérieuses interférences électro-magnétiques avec les instruments de bord.

— ALERTE mon commandant !!! NAPOLÉON DROIT DEVANT !!!
— Mais c'est pas Napoléon, c'est Hitler. Regardez, les instruments me corroborent. Et puis les Français, c'est une bande de bons scouts. Ils ont quand même fait de beaux films sur nous, comme L'Urss de scout Jean-Jacques Annaud, ou Nicotine, de scout Luc Tesson. Et dans leurs écoles on enseigne nos auteurs, genre Gogol, Nono, Poupouch ou Bouboul. Les Boches, eux, c'est simple. Quand tu les agresses, de préférence dans le cadre d'un pacte de non-agression, ils se tournent, baissent leur froc et se penchent.
— Que fait-on d'Hitler alors ?
— On lui envoie une torpille.

Quelques verres plus tard...

— Commandant !
— Alors ? Adolf porte la raie à droite ou à gauche ?
— La fin est proche !
— Quoi ?? Et puis d'où vient cette musique lancinante ?...
— C'est Tchaïkovsky au piano, il joue Le lac des cygnes. C'est la fin !
— Mais dites à ce con d'arrêter de suite. Cette musique me file le grand blues. Faites-le jouer Le lac du french cancan, Le lac de Séville suivi du Petit lac dans la prairie ! Non mais, tout de suite, les cygnes ! Devra-t-on, en plus, nourrir nos bourreaux à la mie de pain ?
— Non... c'est pas les cygnes... c'est la torpille... Elle est trop grosse, on l'a trop engraissée. Je doute qu'elle atteigne sa cible, commandant ! D'ailleurs on commence à la rattraper... COMMANDANT !
— Pour ne pas être spoliés, je propose de stocker la mie de pain dans nos bajoues à la manière des castors d'eau douce !
— RONALD REAGAN À BABORD !
— Amorcez IMMÉDIATEMENT la procédure POUTINE de naufrage en douce, vous m'entendez ! Laissez-moi vous arracher la carte des mains ! En 35 ans de carrière, je ne me suis jamais écrasé n'importe comment !

Nous descendons donc une bière de plus. Enlevez-moi donc ce disgracieux ouchanka. Vous avez en effet la tête suffisamment plate pour que j'y pose mon verre et vous dise,

les yeux dans les yeux,

très sérieusement,

qu'à cette profondeur,

il n'est pas inutile de rire des belges. C'est même une tradition. Je dis ça entre nous, parce que si les belges nous entendaient, les wallons s'indigneraient du fait qu'on puisse les mélanger dans le même pot pourri que les flamands, et réciproquement. Bon alors c'est l'histoire d'un belge wallon et flamand qui plonge en apnée. Suivons-le dans sa descente.



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Ça vous fait pas penser à la Chanson d'automne de Verlaine ? En fait c'est pas un poème, juste un belge qui coule, nuance.

 
 
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Tu sais, on dit souvent qu'on croise le belge dans ces profondeurs car le belge est pas si con au fond. Mais quand ça m'arrive, tu sais ce que je me dis ? Encore un qui aurait mieux fait de demander son chemin ! Mais bon, c'est pas parce que c'est pas le Père Noël qui est mort qu'il ne faut pas entrer en deuil national et lui réclamer tout l'or du monde, hein !

Petit belge pépère Quand tu descendras du ciel Avec des jouets par milliers N'oublie pas mon petit soulier Granbl9.png Mais avant de partir J'te prie de compatir Demande ton chemin Ou j'aurai rien demain Granbl9.png

 
 
 
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Merde, il fait tout noir, on a perdu la trace de ce trou du cul. Nous ne le voyons plus, ni ne l'entendons. Nous avons sombré mon commandant. Mais je peux compenser ce grand trou noir dans notre approche visuelle du problème avec un artifice de ma propre industrie, si vous voulez. Ainsi donc... toujours en relation avec notre belge... savez-vous comment je fais ça ?

 
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Quel mauvais goût, je vous l'accorde.

Bon il se trouve que j'ai un peu de lumière. Je vais pouvoir vous faire une petite visite guidée.


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Click.

AH ! Alors là c'est la passion, connue aussi sous le nom de hobby. Pour parler littéralement, la passion est un hameçon qui nous tue la vie. À concrètement parler, il s'agit d'un petit asticot se tortillant au bout d'un crochet. Quand vous mordez dedans, la pointe du crochet pénètre dans votre palais et transperce votre cortex cérébral comme ça — vous voyez mon p'tit doigt ? —, en provoquant une extinction instantanée de tous les sens — vous voyez mon... ? —, sauf celui de la douleur. Par exemple, imaginez-vous en train de faire l'amour à la passion de votre vie, votre femme (j'ai dit imaginez, ça sert à ça l'imagination). Tout ce que vous ressentez en ce moment, au point d'éjaculation suprême, c'est le sentiment de l'affliction, la terrible conscience qu'elle soit veuve de vous, inconsolable parmi les inconsolables pour les heures à venir. Comparez cette douleur... hein ? que dites-vous ? Bon allez n'importe quelle douleur, un pustule pruriteux oto-rhino-laryngologique par exemple. Prenez donc cette douleur, et comparez-la à Rosanna Arquette à poil ruisselante sous la pluie, et vous comprendrez. Vous comprendrez.



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Ah tiens nous avons ici le thème sous-jacent du film : l'amour qui flotte tel un cadavre.

AAAHHH mais l'amour à l'envers... c'est LA HAINE ! La haine, c'est la haine des enfants, la pédophilie exercée pour les soumettre au joug d'une société névrosée par des millénaires d'hypocrisie sociale. Vous n'avez jamais vraiment haï si vous n'avez jamais haï, renié, bafoué votre propre enfant.

Et si je remettais l'amour à l'endroit ? ET SI ?... Oh et puis non, j'ai la flemme.


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Et ça c'est... euh... un bébé dauphin qui euh... dort à l'envers.

Fait chaud... Si vous voulez bien m'excuser, je vais éteindre un peu la lumière... Il fait... euh... pas assez noir, vous trouvez pas ?

 

HAN HAN

 
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Quoi ?? Bah quoi ???

C'est qui que vous regardez comme ça ??? Le Grand Bleu dit que c'est pas tabou d'aimer le dauphin ! Il précise pas si le dauphin est mort ou vivant !! On dit que c'est bien de faire preuve de sang-froid. Pour une fois que je m'en tape un qui en a ! Et puis c'est pas du viol ! Ça voudrait dire quoi, un bébé dauphin mort consensuel ? Je répète : un bébé, qui plus est dauphin, qui plus est mort, consensuel ??? Mais Monsieur Le Juge du Grand Bleu, les circonstances atténuantes sont accablantes hahahahaha !

 

Et si je restais pour toujours au fond ? Les lieux me sont si familiers et je m'y sens si bien, j'ai l'impression de couler à l'infini. Une ombre douce m'embaume dans son entreprise caressante. Jacques Mayol disait : il faut une bonne raison pour remonter. Je dirais même plus. Il faut une bonne raison pour aller sauver une femme en haut d'un gratte-ciel, aux manettes d'un avion dont on aurait comme un con passé la télécommande à des enfants de l'école élémentaire Emma E. Booker à Sarasota en Floride.

Bon comme vous l'avez deviné j'ai plus grand-chose à dire, et depuis longtemps même. J'ai pensé à faire l'essuie-glaces avec le faisceau lumineux de ma lampe-torche pour votre seul divertissement, mais je crains de ne plus avoir d'électricité. Même le coup du cotillon ne marche plus. Y'a plus de gaz.

 

HAN HAN... nan je déconne, je suis pas sur le bébé dauphin. Rangez-moi cette lampe de poche, bordel.

 

Pffff

Dans ces situations souvent je me sens seul. C'est le cas maintenant aussi, sauf qu'on est deux cons.

Bon ben je crois bien qu'il ne me reste plus qu'une chose à faire : faire accourir les sirènes du Grand Bleu afin qu'elles me noient dans un océan de plénitude. Je vous ai jamais montré mon sifflet ? Joli objet hein. Eh toi pas touche avec tes mains grasses ! J'aimerais pouvoir dire que c'est de mon grand-père, qu'il l'avait enfoui dans son cul pour échapper aux contrôles des douanes allemandes pendant la Seconde Guerre Mondiale. Mais en fait je l'ai volé à la DASS.

Comment vais-je justifier mon vol ? Entrer en osmose avec les éléments féminins, ça rend tout harmonieux et tangent. La friction devient glissement, l'irritation une langueur monotone douce et satinée. La vie dit oui à votre corps, et les oligo-éléments, tout vertueux qu'ils sont, se pâment de jalousie devant votre finesse de taille. Mais juste avant d'entrer en osmose, ne faut-il point un nécessaire commencement au divorce de la crasse existentielle, ce bouchon de chiotte posé entre de l'eau de chiotte et de la vase septique croupissante ! Et pour cela qui donnera le mieux le signal de départ ?

Je n'ai plus qu'à souffler dans la petite embouchure... Allez je suis prêt, emportez-moi mes Schtroumpfettes, car tel le Mc Nugget en sauce je suis prêt à emporter !


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