Officier ministériel
Les officiers ministériels sont des employés du ministère de la Justice dont la fonction est de perpétuer la tradition de la vieille France, et, à un degré supérieur, de veiller à ce que les meubles des locaux dudit ministère aient toujours la même épaisseur de poussière.
Les corps de métiers
Les officiers ministériels sont principalement saliers, garde-tampons et commissaires aux marchés. Le salier est un officier chargé d'attester de la régularité et de la bonne origine du sel. Il est garant des appellations d'origine contrôlée. La fonction du garde-tampons est de certifier, rédiger ou prononcer des discours dans les salles des fêtes des communes de moins de 3 500 habitants. Le commissaire aux marchés, quant à lui, atteste de la régularité des transactions faites en espèces sur les marchés, fonction importante, les marchés ayant été, au dix-septième siècle, des lieux propices aux fraudes.
Exercice de la profession
Pour exercer, l'officier ministériel doit avoir au minimum 45 ans et acheter une charge, c'est à dire payer une somme d'argent (souvent importante) qui lui confère un monopole géographique limité. Il doit obligatoirement avoir de grosses moustaches et un gilet par dessus sa chemise. La montre à gousset est appréciée des professionnels, mais ne constitue pas une obligation.
La profession de salier ou de garde-tampons nécessite de suivre un cursus de quatre années de droit, suivi respectivement d'une spécialisation de deux ans en salage ou dans un conseil municipal. Le commissaire aux marchés doit, quant à lui, étudier la comptabilité avant la spécialisation effectuée sur les marchés. A l'issue de ce parcours, le candidat est reçu par la chancellerie pour une prestation de serment pendant laquelle le ministre de la Justice en personne frappe le certificat d'exercice d'un marteau en bois dont l'une des faces comporte un sceau. Pendant la cérémonie, le ministre de la Justice ne doit pas parler (il s'exprime par signes), à peine de nullité de l'acte.
La raréfaction des discours dans les communes de moins de 3 500 habitants a entraîné une baisse du nombre des garde-tampons dans lesdites communes. Pour remédier à cela, une loi a été votée au parlement en l'an 2000, autorisant les gardes-tampons à n'exercer plus seulement dans une seule commune, mais dans cinq du même canton.
La rémunération des officiers ministériels se fait par l'impôt sur le revenu, mais de manière confidentielle car le contribuable pense que cette profession a disparu.
Répression de l'exercice illégal
L'exercice de ces professions est sévèrement réglementé. Celui qui exerce sans certificat ou qui ne remplit pas les deux conditions de forme (moustache et gilet) peut être condamné à des peines sévères. C'est ainsi que Jean Ballot, en 2003, maire d'une petite commune du sud-ouest, a prononcé un discours dans une loterie communale sans l'avoir préalablement fait certifier par le garde-tampons. Le prévenu a été condamné, en première instance, à être mis dans une bouteille, peine confirmée par la cour d'appel de Bordeaux.
Nicolas Sarkozy, lors de sa campagne présidentielle de 2007, a proposé d'abaisser l'âge minimum requis à 35 ans, ceci dans le but de favoriser l'emploi parmi les générations plus jeunes. Ce projet a immédiatement été qualifié de "tromperie scandaleuse" par la gauche, celle-ci estimant que la réforme susciterait "l'impossibilité pour les générations plus âgées de trouver un emploi". Philippe De Villiers s'est fortement offusqué : "c'est la poussière de la France qui fout le camp !". José Bové s'est quant à lui exlamé publiquement "Doigt au cul !" lorsque la journaliste Claire Chazal lui a demande son avis lors du journal télévisé de vingt heures.
Quoi qu'il en soit, les conditions d'exercice actuelles, bien qu'offrant une garantie louable pour les justiciables en matière de conservation des traditions, handicapent lourdement les professionnels, ceux-ci souffrant de la concurrence anglo-saxonne. Il est vrai qu'aux États-unis, en Angleterre et dans les pays du Commonwealth, il n'y a pas de condition d'âge, de charge, de diplôme ou d'apparence. La notion d'officier ministériel y est d'ailleurs inconnue, cette activité étant simplement considérée comme un métier ou une profession libérale nécessitant seulement de savoir parler avec du foin dans la bouche. C'est ce qui explique le départ de nombreux Français vers ces pays, dans le but d'y exercer plus confortablement.
Citations
"En toultes les cérémonies officielles et en devant des profanes, l'Officier Ministériel se doit de ne point parler ; sa moustache seule signifie confiance et rectitude" (Article premier du Code de Déontologie des Officiers Ministériels).
"Connois la Patrye par son sel" (Devise des saliers).
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