Sodophobie
Un jour, au détour d'un verre fortement alcoolisé, vous rencontrez une femme (ou un homme, après tout toutes les perversions sont dans la nature) absolument merveilleuse. Elle est blonde, forte poitrine, diplômée en physique nucléaire, pas chiante, elle sait se taire et écouter. Oui, ce modèle est assez rare et vous croyez avoir trouvé le bon. Fort de cette certitude, vous décidez de ferrer le poisson, autrement dit de concrétiser, et si possible rapidement. Vous l'emmenez donc manger tard le soir dans un restaurant hors de prix, un verre, puis deux, et elle accepte enfin, c'est pas trop tôt, de venir chez vous. Bien entendu, juste pour prendre un verre. A peine arrivé, vous commencez à la déshabiller. Juste avant de se mettre au lit, elle vous déclare fièrement, presque en riant de son sourire de blonde perverse « Par contre, je suis sodophobe ». Et le pire, dans l'histoire, c'est qu'elle l'a déclaré comme elle dirait qu'elle est enceinte, comme si ça n'était pas grave.
Comprendre la sodophobie
Certain de vous être fait rouler, vous bouillonnez, menacez d'exploser. Cependant, avant de hurler « mais barre-toi, salope ! », respirez un grand coup, et calmez vous. Car si la sodophobie est une maladie grave, chiante, à même de ruiner un couple, elle n'en est pas moins curable. Oui, il est possible d'en venir à bout, et, en deux semaines, de vaincre cette terrible affection qui vous empêche de goûter aux célestes plaisirs du trou rigolo interdit !
Afin d'en mieux comprendre l'origine, il vous faudra de la patience et du doigté (mais après la patience). Commencez par prendre la posture du mâle surpris qui cherche à comprendre pourquoi on lui refuse ce qui lui revient de droit, avec un grand regard vide : « Bah pourquoi ? »
A ce moment là, la ou le partenaire en question va vous fournir un premier élément de réponse :
- « J'aime pas ça, c'est tout ». Ce qui est bien entendu faux, et son locuteur ne se rend pas souvent compte de la bêtise de sa réponse. Vous avez donc affaire à un cas plus simple, moins grave, de mythomanie avérée.
- « Ça me fait mal ». Là, ça se corse, parce que vous avez affaire à un cheval mal débourré, et le premier dressage a échoué. Ou alors à un mythomane un peu plus expérimenté qui tente de vous rouler.
- « J'ai jamais essayé, j'ai peur ». Oui, vous êtes en droit de vous réjouir, l'appart est encore tout neuf, et vous pourrez vous y installer comme un second chez vous sans aucune contrainte.
Soigner la sodophobie
Fort heureusement, le problème est très simple. Comme en psychanalyse, il y a souvent une seule et unique réponse. Pas « j'ai envie de coucher avec maman », non, mais « t'inquiète je sais y faire, tu vas voir, tu vas aimer. Allez, allonge toi... Allez ! ». Il se peut qu'il y ait des résistances de la part de votre partenaire. Si cet être charmant craint pour la taille de votre engin, ne dites surtout pas que vous l'avez doublée pendant la phase de séduction, comme tout bon mâle humain qui se respecte, dites simplement « mais non, tu verras, 23cm ce n'est pas si énorme ! ». N'accordez aucun droit de mesurer, et si malgré tout il faut en passer par là, dites que vous croyiez qu'il fallait aussi inclure la moitié de la cuisse dans le décompte. Restez naturel !
Au cours de l'acte, si les cris de douleur et les « Stop arrête toi, je t'en supplie » vous dérangent, contentez vous de lui enfoncer la tête dans l'oreiller afin de ne pas l'encourager à persévérer dans son erreur.
Tout ça, c'est dans la tête
Une fois la chose accomplie, ne lui laissez surtout pas le temps d'exprimer un éventuel mécontentement, c'est très mauvais pour la suite de la relation, parce que lorsque quelqu'un commence à se plaindre, il devient très difficile de lui faire accepter que non, tout ça, c'est dans la tête. Contentez vous de dire « Alors, c'était bon, hein, t'as seulement beaucoup aimé ou t'as adoré ? ». Par ce tour de magie oratoire, vous ne lui laissez pas le choix, et à force, peut-être que votre brave partenaire finira par s'en convaincre.
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