Utilisateur:Meta K Pote/Cocosse

	Qu'est-ce qu'un cocosse ? Tout comme il existe maints objets définis d’une même manière, il existe maintes manières de définir un même objet. Une première approche que je qualifierais de matérialiste consisterait à décrire visuellement notre objet, en l’occurrence le cocosse, afin d’en définir les critères d’appartenance propres à sa catégorie, puisque c’est bien d’une catégorie d’objet dont il est question, et qu’il s’agit là d’ailleurs d'un des seuls indices offerts par sa définition, et dont nous disposons donc jusqu’alors. Sans entrer dans le détail nous dirons que le cocosse est, qu’il ne s’agit aucunement d’un concept ou d’une idée, mais bien d’une chose occupant des intervalles de notre espace temps, bien qu’on s’en occupe à intervalles de temps très espacés. Cela nous conduit à la seconde approche que je qualifierais de fonctionnelle, et qui s’attacherait plutôt à l’usage dont on ferait de ce type d’objet, ou plus précisément de son non usage puisque, rappelons-le, le cocosse serait inexistant du quotidien, habile tournure trahissant de prime abord l’insignifiance d’un tel objet. Ainsi, en se concentrant sur l’ensemble des objets définis par l’intersection des deux domaines précédemment définis, c'est-à-dire l’ensemble des objets observables, et d’autre part celui des objets à l’utilité discutable, une première ébauche de définition se profile à l’horizon, tandis que notre regard balaye innocemment notre quotidien à la recherche du premier cocosse qui s’y offrira. Mais avant d’entamer ce voyage captivant au pays du cocosse, là ou l’inutile est Roi, il me tenanit à cœur de vous compter cette curieuse anecdote tenue d’un de mes amis, philosophe à ses heures, et qui m’a poussé à entrer dans le détail de cette analyse : « Imagine, me disait-il, attablé à la terrasse des trois brasseurs, un bistrot de Lille, que suite à un terrible incendie ayant ravagé toute ta demeure, tu sois invité à inventorier l’ensemble de tes biens disparus, en vue d’en établir une estimation à l’intention de ton assureur. Puis, une fois cette tâche menée à bien, figure toi que moi, ton ami de toujours, t’annonce être le seul responsable de ce terrible incident, ayant délibérément mis le feu à ta maison, non sans avoir moi-même au préalable dressé un inventaire fidèle de l’intégralité des objets en ta possession. Et bien mis à part la colère incombant à la destruction de ton foyer, et peut-être à la disparition de tes quelques biens de valeur figurant sur la liste adressée à ton assureur, tu ne pourrais que m’être reconnaissant de t’avoir débarrassé d’environ 90% des objets présents sur ma liste, objets dont tu ne te souciais guère, ignorant parfois même jusqu’à leur existence, et plus communément regroupés sous une même catégorie qu’on nommera fatalement les cocosses ! » Avouez que cette réflexion a de quoi laisser songeur, d’une part à propos de la confiance qu’on peut accorder à un ami fidèle, mais surtout d’autre part au sujet de ces 90% d’objets étiquetés en tant que cocosse, dont la provenance et l’existence même semblent dépasser l’entendement. Attardons nous donc dans le second chapitre à cette provenance mystérieuse pourtant inhérente à l’activité d’un unique responsable : vous-même !