Utilisateur:Monsieur Brouillon/Écriture inclusive

Un article de la désencyclopédie.
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« Un point, c’est tout. »

De nombreux lecteurs nous ont fait part de leur désarroi quant à l’absence d’article sur la Désencyclopédie concernant l’écriture inclusive. En réalité, de nombreux lecteurs nous ont simplement fait part de leur désarroi quant à l’absence d’articles tout court mais comme un article sur l’écriture inclusive fait partie de l’ensemble des articles ça répond aux deux désarrois de façon concomitante. En réalité personne ne nous a jamais écrit à propos de quoi que ce soit mais je vous emmerde.

Symbole grammaticale de l’abolition endémique de la pensée unique entérinant la domination masculine de facto, blason flamboyant de la nouvelle norme égalitaire entre les genres, parangon du « en voiture Simone, c’est toi conduis, c’est moi qui consomme », l’écriture inclusive n’a absolument aucune chance de susciter le moindre intérêt nulle part. Du coup c’est vachement bien pour nous parce que si par chance quelqu’un fait une recherche sur le sujet sur Google il y a une bonne probabilité que ça renvoie directement sur cette page et donc à moi le succès et les femme·e·s.

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet et pour vraiment être certain du succès commercial de cet article, nous vous offrons une première révélation inédite sur Xavier Dupont de Ligonnès.

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Symbolique

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire vraiment très compliqué ? C’est la fière devise du comité chargé de mettre en place la codification de l’écriture inclusive. Les claviers modernes de nos ordinateurs possèdent entre 100 et 110 touches avec pour chacune jusqu’à trois possibilités de lettres ou symboles différent selon qu’on les presse avec MAJ ou ALT. Pour une raison quelconque, sans doute faire chier le monde, les Sages ont décidé que le symbole fort de l’écriture inclusive serait quelque chose qui n’a jamais été employé nulle part et de tout temps, un caractère ASCII abscons absent des claviers, le « point du milieu ». Pour l’obtenir, rien de plus simple à part tout le reste : vous appuyez sur la touche ALT et simultanément vous faites la séquence de touche 0183 sur le pavé numérique. Pour ceux qui s’étonnent de ma connaissance sur le sujet, je l’ai fait 2953 fois pour rédiger cet article, j’ai d’ailleurs développé un écriture·inclusive·elbow.

Quand utiliser l’écriture inclusive ?

Comme ça à brule-pourpoint je dirais environ jamais. Car non contente d’être fondée sur une typographie incompréhensible et entièrement contre-intuitive, l’écriture inclusive est aussi pénible à lire qu’à écrire. A mon avis, ses décideurs avaient sûrement, dans le cahier des charges originel, l’ordre de trouver le moyen le plus sûr de décourager tout le monde à l’employer. Ce qui présente le double avantage de satisfaire les sempiternels·les exégètes de la bienséance néo-twitteresque exigeant un mode d’écriture universellement non-genré, tout en s’assurant que personne ne l’emploiera en aucune circonstance et donc que ça ne changera rien à ce qu’on connaît depuis des siècles en grammaire français·e.

De la problématique d’universalisme de l’écriture inclusive

Parmi les points d’achoppement du principe de base de l’écriture inclusive, le fait qu’elle soit présentée comme égalitaire en abolissant les frontières de la différence est sans aucun doute celui qui se trouve le plus facilement mis en défaut. Ainsi, même en admettant qu’elle règle la problématique de la préséance grammaticale du masculin sur le féminin, elle est totalement inadaptée aux gens qui sont eux même inadaptés. En voici quelques exemples :

Écriture inclusive pour les sourds

Prenons un sourd muet que nous appellerons (en criant très fort) Camille qui a l’heur d’être un prénom épicène, ce qui sera plus commode pour notre démonstration. Camille dialogue avec ses congénères grâce à la langue des signes. La question légitime est donc de savoir comment intégrer l’écriture inclusive en langue des signes, car après tout, les sourds sont des connards masculinistes comme les autres. Puisqu’ils parlent avec les mains, l’approche la plus simple définie par le comité d’inclusion consiste à intercaler non pas des points mais des poings à chaque nom et chaque adjectif ambigu·ë.

Écriture inclusive en morse

D’aucuns pourraient objecter que depuis deux ou trois ans, le morse n’est plus le langage populaire qu’il fut par le passé. A ceux là je dis que peut-être mais c’est quand même rigolo d’imaginer le bordel que ça foutrait de devoir intégrer le · de l’écriture inclusive dans ce langage codé. Cela nécessite une refonte complète de l’alphabet que je vais m’empresser de ne pas faire ici par souci de fainéantise.

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Écriture inclusive pour les LGBTQIA+

Tout en parant du drapeau de l’universalité en incluant les femmes et les hommes dans un champ lexical androgyne, l’écriture inclusive est particulièrement ostracisante à l’égard de ceux·elles qui ont fait le choix de ne pas choisir leur camp. Mais oui bon sang de bois, pourquoi l’inclusion ne devrait-elle pas aussi concerner les non-binaires, les transgenres, les gays·lesbien·nes, les bi·es, les indécis·es, les coiffeuses, les asexué·es, les insexué·es, les intersexué·s et tutti quanti. Heureusement, il existe une solution très simple. La police de caractère Wingdings dont tout le monde se demandait à quoi elle pouvait bien servir regorgea de symboles parfaitement adaptés. Il suffit d’en attribuer un à chaque cas et le tour est joué, tout le monde sera content·e. Voici un petit tableau de correspondance que je vous propose, après vous en faites ce que vous voulez : Gay 

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