Utilisateur:Monsieur Brouillon/John Deere

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La naissance du petit John

La naissance du petit John causa beaucoup de conflits entre papa et maman Deere. Le plus important d’entre eux fût la décision du premier repas du nouveau né. John était un petit enfant comme les autres, avec des parents comme les autres. C’était ce que disaient les proches de la famille Deere, lorsqu’après trois jours de délibération, ses parents ne parvenaient toujours pas à s’entendre au sujet du déjeuner.

Papa Deere, cultivateur de métier, souhaitait que son fils soit grand, fort, costaud, travailleur. Selon lui, le seul moyen qu’il devienne un jour un vrai homme était de lui faire manger des gaufres, rien d’autre. Maman Deere n’était pas du même avis. D’après elle, son fils unique devait être un jeune homme fin, beau, élancé, intelligent et raffiné. Un plat de crêpes était tout ce qu’il fallait à son fils. Pourtant, la solution était si simple…

Au cinquième jour, le petit John commença à montrer des signes de faiblesse. Ce fût à cet instant que l’idée des gaufrettes surgit. Des gaufres, mais faites avec finesse, couvertes d’un crémage onctueux. Papa Deere était ravi que son fils mange un repas hors du commun qui procurerait en même temps la carrure nécessaire pour les travaux de la ferme ! Maman Deere, elle, insistait sur le fait que son fils serait certainement acteur, ou politicien, tant le charisme et la souplesse s'incarnaient dans la gaufrette.

Durant les jours qui suivirent, le petit John devint un jeune garçon fort et intelligent. Son visage se sculpta à l'image de son premier repas, carré et carotté; Il ne va pas sans dire que c'était maintenant le bébé le plus charismatique du village. Au huitième jour de sa vie, il fût élu maire du comté. Malheureusement, il fut renversé après son premier mandat.

Le premier tracteur

Les années passèrent et petit John grandi comme il se doit, travaillant durement à la ferme. Les journées dans les champs étaient ardues pour lui. Surtout que ses capacités physiques surprenantes faisaient de lui le meilleur candidat pour les tâches dont personne ne voulait se charger. Un matin, alors qu'il s'affairait à déraciner des arbres à mains nues, il aperçu un castor approchant à toute allure. À un quart de lieue derrière celui-ci courrait son poursuivant, un jeune homme nu hurlant à tue-tête :

— Je t'aime Bambette! Tu es le plus bel orignal que j'ai vu de toute ma vie!

John n'y affecta guère son attention, car à ce momment, il se préparait à affronter l'arbre le plus gros qu,il lui ait jamais été donné de voir, cet arbre même qui avait empêché des dizaines de génération à cultiver la terre dans ce champ. On avait attribué à cet arbre le titre générique d'"arbre ancien". John voyait cet arbre avec un mélange d'appréhension et de mélancolie. Il savait bien que sa force n'avait jamais suffit pour déraciner cet arbre, mais chaque matin, c'était sa routine d'essayer en vain de le déloger. Le jeune fermier s'attendait au résultat habituel, mais cette fois-ci, ses bras furent dotés d'une force surhumaine, ou plutôt, surjohnienne, car le jeune fermier avait déjà fait sa marque dans ce domaine. Le vieux chêne tout pourris fût projeté sur quelques mètres, dévoilant un large cratère. Satisfait, John releva le coin de ses lèvres en regardant l'ampleur du trou qui avait suivit le déracinement de l'arbre le plus ancien et le plus robuste du champ.

L'hystérique et son castor s'adonnaient toujours à leur folle poursuite lorsqu'une implosion de puissance divine se produisit au coeur du cratère. Le castor s'arreta, ébahit par la force du séisme. Son poursuivant se réfugia dans un buisson, craignant pour sa vie. John ne réagit pas immédiatement, perdu dans une de ces rêveries qui lui revenait de façon chronique. Il rêvait d'une machine qui puisse accomplir pour lui les efforts surhumains qu'il mettait chaque jour à déraciner les arbres, labourer les terres, étrangler des boeufs, et cueillir des concombres. Pendant ce temps, l'homme et le castor suivaient des yeux la masse énorme qui ressemblait à une sorte d'éléphant volant et que l'on distinguait parmi les poussières et les débris de la détonation.

La brume de poussière s'appaisa et on ne vit plus qu'un véhicule gigantesque en fer chauffé à blanc tournoyant et virevoltant dans le ciel terminer son envol en effectuant plusieurs tonneaux dans les herbes du champ. Sa roulade dans le gazon lui donna une couleur verte et Karl vit que cela était bien.



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