Utilisateur:Monsieur Brouillon/Tryphon Tournesol
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Tryphon Hypolite Camille Tournesol, aussi connu sous le pseudonyme de Nestor Halambique, est un escroc, ancien ingénieur chimique et mécanique, radiesthésiste, guignol et zouave français naturalisé belge.
Biographie
Enfance
Peu de choses sont connues sur la vie de Tryphon Tournesol avant les années 30. Il naît vers 1894 d'un père, d'une mère, et peut-être aussi d'une sage-femme, d'un médecin ou bien autre chose du genre. Sa calvitie semble héréditaire; peut-être est-ce lui qui apparaît en 1921 dans la photo « avant » d'une publicité pour une lotion-miracle qui fait repousser les cheveux.
Ordre des Inventeurs d'Europe
Dès 1932, il emménage à Marseille et devient membre de l'Ordre des Inventeurs d'Europe. On ignore où il a fait ses études et comment il gagne sa vie à l'époque, mais on suppose qu'il est le créateur de certains produits chimiques développés pour le compte de la mafia américaine, notamment le gaz létal O.X2Z et le soporifique Z4.
En 1938, il est radié de l'Ordre des Inventeurs d'Europe en raison de ses recours de plus en plus démesurés à des procédés pseudo-scientifiques tels que la radiesthésie. Ernestine, concierge d'un autre membre de l'Ordre à l'époque (dont le nom est tu à sa demande), raconte que ce dernier ayant reproché à Tournesol d'avoir utilisé son pendule pour déterminer la capacité optimale de son prototype de gazogène, celui-ci se mit dans une vive colère et le provoqua en un duel de savate. « Il a triché », affirme-t-elle. « Sitôt que M. [...] s'est avancé, il en a profité pour jeter son pendule sous ses pieds. Ce pauvre M. [...] en est ressorti avec une entorse et une fêlure du coccyx. »
Rencontre avec Tintin et affaire du trésor de Haddoque le Rouge
Plutôt que d'affronter les conséquences de ses gestes, Tournesol s'enfuit en Belgique, où il utilise le pseudonyme de Nestor Halambique le temps que les choses se tassent. Déprimé, il sombre dans de mauvais penchants et se voit mêlé à une sordide complot contre l'Empire Syldave; dans un effort désespéré pour éviter d'être inquiété, il invente une histoire abracadabrante à en croire laquelle le coupable aurait été son frère jumeau, « Alfred » selon sa déposition à la police, « Albert » durant sa plaidoirie au tribunal. Pour mieux se défendre, il achète le témoignage d'un aventurier peu fréquentable du nom de Tintin.
Quelques années plus tard, en lisant La Dépêche, il obtient des nouvelles de Tintin, qui aurait supposément été témoin d'un attentat envers un certain Barnabé qui voulait lui parler. En réalité, c'est Tintin lui-même qui avait revolverisé Barnabé; Tournesol, qui devine la vérité, y voit une superbe occasion de le faire chanter. Terrifié (il faut dire que Tournesol est malgré tout assez doué pour la savate), Tintin explique sa magouille au prétendu professeur et lui propose d'y participer: il est à la recherche du trésor de l'ancêtre pirate d'un contrebandier ivrogne avec qui il s'est acoquiné, le capitaine Baroque. Pour trouver le trésor, il leur faut les indications de trois parchemins cachés dans des modèles réduits de bateau, l'un d'entre eux étant en déjà en la possession de Tintin et les deux autres appartenant respectivement à un collectionneur, le respectable M. Ivan Ivanovitch Sakharine, et à deux antiquaires, MM. Loiseau.
Tournesol endort Sakharine au Z4 pour ensuite lui dérober son parchemin. Pour ce qui est des frères Loiseau, il s'introduit dans leur cave par un soupirail et fait sauter un mur afin avoir accès à la crypte dans laquelle ils entreposent leurs antiquités (Barnabé avait renseigné Tournesol sur l'endroit à l'issue d'une gentille visite à l'hôpital).
Pour justifier son embarquement, quelques caisses pleines de tôles sont montées à bord du chalutier Sirius et on prétend qu'il s'agit d'un sous-marin en pièces détachées. En réalité, l'épave et le trésor sont hissés hors de l'eau par des indigènes qui sont ensuite massacrés: au retour, Tournesol se voit d'ailleurs obligé de droguer un journaliste trop curieux. Pendant cette aventure, il semblerait que les deux sinistres personnages, à savoir Tournesol et Tintin et non Tournesol et le journaliste, se soient acoquinés, car ils élaboreront plusieurs combines ensemble par la suite.
Escroqueries de moindre envergure
De 1950 à 1954, un produit toxique qui provoque une croissance démesurée des cheveux, un blêmissement de la peau et des hoquets incontrôlable. Tournesol le diffusait pour ensuite vendre un antidote, faisant ainsi un profit non négligeable et assoyant par la même occasion sa réputation de grand savant.
En 1963, un prétendu téléviseur couleur, en réalité un bête projecteur de diapositives qui affiche des images au hasard tandis qu'un vrai poste émet du son. Pour ajouter de la crédibilité au tout, une multitude de câbles, des amorces et une machine à brouillard. Bon nombre de riches personnalités tomberont dans le panneau et investiront, y compris une cantatrice, un émir, deux maharadjahs et un dictateur d'Amérique latine.
Une bête soupape qu'il prétend être faite d'un métal extraterrestre et qu'il vendra à vil prix au milliardaire Laszlo Carreidas
En 1976, une pilule qui donne un goût répugnant à l'alcool. Voir le produit toxique de 1950 à 1954.
Protestations de Bianca Castafiore et de Séraphin Lampion
Dans le cas improbable où quelqu'un lirait ceci dans son état actuel: veuillez que l'entrevue, pour l'instant, peut avoir l'air bizarre dépendamment de votre résolution. Je vais arranger ça, ne vous inquiétez pas. Merci!
En 1984, peu après la mort d'Hergé et alors que les premiers témoignages incriminants commencaient à sortir, deux amis de Tournesol se sont mis à vivement le défendre. Voici la retranscription d'une entrevue parue dans Paris-Flash le 20 novembre de l'année:
Walter Rizotto: Bianca Castafiore, Séraphin Lampion, vous êtes ici aujourd'hui pour protester contre les accusations, que vous dites calomnieuses, qui ont été lancées contre le soi-disant professeur Tournesol dans les dernières semaines, c'est bien cela?
Bianca Castafiore: C'est tout à fait exact... Ce pauvre Tournedos est l'honnêteté même, et ses escroqueries supposées ne sont que de vilains racontars...
Séraphin Lampion: Oui, c'est comme vous dites, madame. Le professeur, euh, Calvados n'a jamais fait de mal à une mouche. C'est comme ses amis, Tintin et le capitaine Plastoc, contre lesquels de mauvaises langues ont aussi parlé... Leur complète intégrité ne fait aucun doute: savez-vous qu'ils achètent mes assurances?
WR: Si le professeur Calva... je veux dire, Tournesol est innocent comme vous le maintenez, pourquoi selon-vous tant de personnes prétendent-elles le contraire? D'où origine tout cela?
BC: Mais c'est fort simple, monsieur. Il s'agit tout simplement de savants moindres qui, jaloux de son succès, essayent de miner sa réputation. Ce n'est pas à
la portée de tout le monde, vous savez, créer une nouvelle variété de roses...
WR: Mais cette variété de roses, on l'a identifiée comme étant en fait une espèce existante, la rose « Blanche Moreau », n'est-ce pas?
SL: Oui, c'est comme mon oncle Anatole, qui, ayant trouvé un soulier abandonné dans sa voiture...
BC: Pour répondre à votre question, monsieur Orzotto, il n'en est rien; ce n'est encore qu'une honteuse calomnie. Tout de même, c'est fou ce qu'on invente! Figurez-vous qu'on a prétendu que j'avais pour la première fois rencontré Tintin alors que ce dernier, s'étant introduit par effraction dans la salle de bal du château de Muskar XII alors que j'y donnais une représentation, cherchait à attaquer le roi.
WR: Cette rumeur serait donc aussi infondée?
BC: Tout à fait! En réalité, nous nous sommes rencontrés pour la première fois quelque jours avant. Il faisait du pouce pour échapper aux hommes de l'aide de camp de Muskar XII, le colonel Boris.
SL: Pardon, madame la Castafiente, ce monsieur Boris était-il prénommé Her?
BC: Je ne vous pas le rapport, monsieur Champignon.
WR: Hem! Une question pour vous, monsieur... Séraphin. Je suis sûr qu'après avoir lu ce qui précède, beaucoup de lecteurs brûleront de me l'entendre poser. Qu'avez-vous à dire au sujet des pots-de-vin qui vous auraient été offerts par Tintin, Tournesol et le capitaine?
SL: Des pots de vin? Mais vous déraillez, monsieur Risoni. Le capitaine ne boit que du whisky, et ce, jamais dans des pots. Nous ne sommes pas chez les Sumériens, tout de même. Quoique, à en croire mon oncle Anatole - et il en sait beaucoup sur la boisson - les barmen offraient autrefois de servir les consommations dans des pots de terre cuite. Dans ces cas-là, elles étaient moins chères - le client payait tout juste suffisamment pour permettre un profit. Vous comprenez? Il ne payaient les pots qu'assez! Ha, ha, ha! Elle est bien bonne, celle-là. Il faut vous dire que mon oncle est un vrai boute-en-train! Ce qui m'en rappelle une autre...
WR: Vous m'avez mal compris, monsieur. Des pots-de-vin sont des présents faits dans un but de corruption; dans ce cas-ci, on pense au nombreuses polices d'assurance qu'ils vous ont achetées, à la façon dont vous et votre famille avez séjourné dans le luxueux château de Moulinsart... Des dessous-de-table, si vous préférez.
SL: Oh.
...
SL: Eh bien, si on essaye de remettre en question ma crédibilité, laissez-moi vous dire qu'on n'y arrivera pas. Sur ce point, monsieur, je suis tout à fait inattaquable, car j'ai toujours, je dis bien toujours, sans exception, été intègre. Si on m'a acheté des assurances, c'est parce qu'on les voulait, ces assurances. Et pour ce qui est de mon séjour à Moulinsart, de mon usage du terrain pour une compétition automobile, et ainsi de suite, tout cela est simplement dû à la générosité naturelle de ses occupants. Tenez, ils ont aussi hébergé des romanichels, et même la Castafaïence ici présente. En plus, Tournesol est un génie de l'humour, et une telle personne ne saurait être mauvaise. Tenez, il a mené des expériences avec un appareil à ultra-machins qui casse la vitre alors que je faisais la connaissance du capitaine Maroc. Ah, que nous avons ri lorsque nos verres ont éclaté!
WR: Je voulais justement clore l'interview sur ce sujet. Votre opinion sur cette dangereuse arme de guerre qui pourrait détruire des villes est donc que ce n'est qu'un jouet puéril?
SL: Euh... Je veux dire... Quand vous le dites ainsi...
BC: Un instant. Qu'entendiez-vous par « et même la Castafaïence », monsieur Fanion?
SL: Brm... Euh, je... Oh, regardez l'heure!
BC: Vous portez votre montre au bras gauche, monsieur Tartempion, pas au droit.
SL: Peu importe! Je dois y aller, j'ai un rendez-vous urgent! Une police d'assurance, vous comprenez... Au revoir!
WR: Et voilà qui termine cet entretien avec Bianca Castafiore et Séraphin Lampion. Le prof. Tournesol est-il innocent? On le croit de moins en moins. Au revoir, chers lecteurs, et à la prochaine.