À la recherche de l’Article Ultime
Au commencement, il n’y avait rien. Mais vraiment rien. Un immense désert blanc. Une page vide, sans histoire, sans personnages, sans décors pour divertir les lecteurs de la Désencyclopédie. Et puis l’Auteur, dans toute sa puissance demiurge, décida qu’il y aurait des mots. Alors des mots il y eut. Il vit que c’était bon, alors il décida qu’il y aurait un héros. Alors un héros il y eut. Il s’appelait ... Jean. Mais Jean était triste car il était seul sur une page plus tout à fait blanche mais presque. Alors l’Auteur créa une héroïne. Elle s’appelait ... Mireille. L’Auteur se dit que ces noms n’étaient pas bien choisis, mais il n’avait pas de temps à perdre donc il continua son œuvre de création.
Jean et Mireille s’ennuyaient, n’ayant rien d’autre à faire que de se balader entre les quelques mots vides de sens de la page. Alors l’Auteur eut une superbe idée : comprendre comment écrire un article parfait et propulser son histoire au sommet de la Désencyclopedie, dans le Best-Of et le Top 10 de l’année. Et pour cela, il allait envoyer Jean et Mireille explorer les confins de la Dé afin de découvrir le secret des articles du BO et devenir lui-même un auteur vénéré de ce site réputé.
Jean : Et on fait comment pour découvrir les secrets du BO ?
L’Auteur : Utilisez les liens.
Mireille : Les liens du sang ?
L’Auteur remarqua que Mireille était très conne. Il rectifia cette erreur et rajouta quelques mots à son article à propos de Mireille, héroïne intelligente, charismatique, avec un généreux 90C.
Mireille : Ah oui, les liens vers les autres articles.
Jean : On va où, patron ?
L’Auteur : Comme dans toute stratégie pourrie qui se respecte, l’union fait la force, donc séparez-vous en deux groupes de un. Et un conseil, n’allez pas dans n’importe quel article. Certains pourraient être dangereux.
Jean : Ah ?
L’Auteur : Mais oui Jean. Si l’article n’a aucun lien, vous seriez coincés à l’intérieur sans espoir d’en ressortir. Ou si le lien est tout à la fin de l’article, il vous faudra trop de temps pour l’atteindre et les lecteurs se seront endormis. Ou pire, si vous tombez sur un article pourri ne nous apprenant rien, et n’ayant des liens que vers des articles encore plus pourris...
Mireille : ...on ne découvrira pas les secrets du BO...
Jean : ...et votre article ne figurera pas dans le Top 10.
L’Auteur : Vous avez tout compris. Je ne vous ai pas fait trop con finalement. Mais arrêtez de compléter les phrases de l’autre, on dirait Riri, Fifi et Loulou qui partent à l’aventure.
Jean : C’est vous qui écrivez les dialogues patron.
L’Auteur : Ah oui, tiens. J’espère que mon histoire ne va pas m’échapper.
Jean et Mireille se tenaient sur le dernier mot de l’article, sans rien faire, ce qui énerva l’Auteur.
L’Auteur : Vous vous bougez vos pixels ou quoi ?
Mireille : Il faudrait déjà que vous insériez un lien.
L’Auteur : Ah oui, tiens. J’espère que mes personnages ne vont pas m’échapper. Jean, tu vas là, et Mireille, tu vas là. Ce sont des articles du Top 10. Et débrouillez-vous tout seul pendant que je recherche un truc.
Jean : OK, patron, je vous recontacte sur canal 12.
L’Auteur : Une dernière chose. La patience du lecteur lambda de la Dé est assez faible, et les administrateurs n’ont qu’une capacité de compréhension limitée. Il faut donc que vous trouviez le secret du BO en un maximum de 9 pages Word, police Times New Roman, taille de caractère 12.
Mireille : Mais il n’y a pas de pages sur la Dé. Et pourquoi neuf ?
L’Auteur : Ne fais pas semblant de ne pas comprendre, je t’ai fait très intelligente, Mireille. Moi, j’écris cette histoire sur Word, vous n’êtes que des copies de l’œuvre originale. Et cessez de me faire perdre des lignes à tout vous expliquer, on a déjà utilisé presque 1 page alors bougez vos lettres et traversez le lien.
Jean : Mais si vous utilisez des bulles ou des cadres dans cet article, ça ne prend pas la même place que dans Word ?
L’Auteur : Aaaah, mais on s’en fout ! Je tape mon texte sur Word, alors je n’utilise pas de cadres et de bulles. Tu veux aussi que je te dise quand je passe à la ligne ?
Jean : Ce que je veux dire...
Et Jean mourut. L’auteur créa alors Bob, qui était le héros de l’histoire. Un héros qui ne faisait pas chier le maitre des lieux, qui ne posait pas des questions connes, et était efficace.
Bob et Mireille : Vous avez quand même un problème avec les noms, patron.
L’Auteur : Putain, mais dégagez moi de cet article et allez dans vos liens !
L’Auteur vit que Bob et Mireille obéirent. Il put alors aller aux chiottes car ça commençait à presser. Il espéra juste qu’ils ne feraient pas de conneries.
Mireille : Mais ... j’ai perdu tous mes vêtements en traversant le lien.
Elle regarda autour d’elle et n’avait aucune idée de l’article où elle se trouvait. Aucun bâtiment, juste un brouillard trouble. Visiblement, l’auteur de l’article n’avait pas pris soin de décrire l’environnement. Elle aperçut tout de même des personnes qui marchaient à ses côtés.
Mireille : Je vais demander à quelqu’un ou je suis. Bonjour, monsi...
Type : Tu baises, salope ?
Mireille : Quoi, mais je ne vous permets pas !
Type : Aller, fais pas ta pute. Viens que je te caresse Mistigri.
Mireille : Que vous me quoi ? Mais non, je n’ai pas de chat.
Type : Laisse-moi te toucher la chatte, tu en as envie.
Mireille : Quoi ? Mais il est malade ce type. Dégage, sale pervers !
Type : J’ai vu une photocopieuse qui est tombée dans ta culotte. Tu rêves que je te gratouille la mouche velue.
Mireille : Il faut que je me barre d’ici.
Mireille courut à travers l’article en jetant des coups d’œil affolés aux paragraphes environnants, mais elle ne trouvait que des esprits dérangés qui ne pensaient qu’à lui toucher la chatte.
Mireille : Quels personnages mal éduqués. Mais je suis tombé où ?
Elle leva alors les yeux et vit tout en haut, inscrit en gros au sommet de la page, 'Comment se faire toucher la chatte ?'.
Mireille : Quoi ? Un titre aussi vulgaire figure dans le Top 10 ? Avec des femmes qui inventent des techniques pour se faire toucher les chattes ? Quand le patron saura ça.
Mais les différents individus, excités par l’absence de vêtements de Mireille, la poursuivaient, tentant désespérément de lui toucher la chatte. Elle en vit même un qui était au goulag et parlait avec des caractères cyrilliques qu’elle ne comprenait pas. Elle décida qu’il fallait vraiment se barrer d’ici car ça devenait dangereux. Elle trouva un lien qui ne semblait pas trop moche et se dit que l’article en question serait surement au BO.
Pendant ce temps...
Bob : Ca m’a fait des guilis au o quand j’ai suis passé au-delà du lien. Bon, je suis où ?
L’endroit était lugubre et sentait la chair pourrie. Il faisait noir et des bruits étranges se faisaient entendre au loin. Même les points d’interrogation avaient un aspect inquiétant.
Bob : Patron, vous m’avez envoyé dans quel article ?
Bob fit quelques pas sur un accent aigu lorsqu’un hurlement grave monstrueux retentit. Les sourcils inclinés en circonflexe, il suspendit son geste, s’interrogeant sur la nature du bruit. Il voulait s’exclamer face à ce lieu menaçant et regarda autour de lui. Le hurlement se fit de nouveau entendre. Il n’était qu’a quelques lignes. Apeuré, Bob commença à courir le long des phrases.
Bob : Patron, faites pas le con. Vous m’avez envoyé où ? Patr... Oh, merde un rein géant !
Un énorme rein se tenait devant Bob, a proximité d’un panneau où les mots Thoracic Park luisaient dans la pénombre. Un poumon se promenait non loin et Bob aperçut un cœur qui se tourna vers lui.
Bob : Quel article de merde ! Des reins, des poumons et des cœurs qui se baladent dans la page. Le patron s’est trompé, je ne suis pas dans un article du BO.
Le cœur trouva Bob appétissant et posa ses yeux sur lui. Apres un court instant, il commença à courir dans sa direction.
Bob : Mais... Mais quelle connerie, ce cœur me court après !
Bob prit la fuite pour échapper à l’organe. En se retournant pour voir si le cœur gagnait du terrain, il faillit ne pas remarquer les points de suspension qui se terminaient juste devant lui. Il s’arrêta, le cœur était tout près. Il sauta sans hésitation sur le paragraphe suivant.
Bob : Aaaahh ! Je ne veux pas finir dans un cœur dans cette histoire sans cervelle ! Quel déshonneur pour le héros de l’aventure...
Il vit des mots bleus qui brillaient sous ses pas et rentra dans le lien, sans savoir de quoi il s’agissait.
Pendant ce temps...
L’Auteur : Merde, il n’y a plus de PQ.
Pendant ce temps...
Mireille : J’espère qu’il n’y a pas de pervers ici.
Elle regarda en haut de la page. 'Prévention des risques'. Ça va, ce n’était pas un sujet risqué. Elle devait à présent trouver des liens vers un article du BO.
Type : Attention, mademoiselle, vous avez failli tomber dans ce lien.
Un type avait attrapé Mireille par les épaules au moment où elle mettait le pied sur le D de Domination Sexuelle.
Mireille : Ouf, merci ! J’ai échappé à un sacre risque...
Type : C’est mon travail mademoiselle.
Mireille : Heureusement que vous étiez laaaaaaaaa...
Mireille ne vit pas le trou béant du lien qui se trouvait devant elle. Elle atterrit alors dans un endroit bizarre, rempli d’images.
Mireille : Je suis peut-être dans un article du Top 10. Si je trouve quelq... Mais c’est quoi cette horreur ?
Une image JPEG montrant des lèvres pubiennes pleines de pustules se trouvait devant elle.
Mireille : Mais c’est dégueu.
Elle leva la tête. 'Education sexuelle'.
Mireille : J’ai vraiment pas de chance, moi.
Mireille jeta de nouveau un coup d’œil aux pustules qui pourrissaient sur l’image. Elle se demandait quel genre d’humour cet article pouvait bien apporter.
Mireille : C’est immonde, il y en a partout. Ah, voilà quelqu’un.
Grosse dégueulasse : Bonjour ma mignonne, tu veux que je t’éduque ?
Mireille : Euh, non merci. Je suis un peu pressée. J’ai rendez-vous avec un article du Top 10.
Grosse dégueulasse : Viens ma belle, tu vas adorer.
Mireille : Vous pourriez retourner dans votre paragraaaaaaa...
Et Mireille tomba de nouveau dans un article inconnu.
Pendant ce temps...
Bob fut surpris en voyant où il se trouvait. Il était dans une banlieue. Crade. Remplie de tags. Et les seuls liens qui se trouvaient près de lui n’étaient guère accueillants.
M. : Tu cherches quoi sale fils de pute ?
Bob se retourna. Quelqu’un se tenait devant lui et le regardait avec haine ainsi qu’un couteau de 10 cm de long.
Bob : Je cherche l’Auteur. Vous l’aurie...
M. : T’es chez moi, sale bâtard de ta race. J’vais t’niquer sale enculé de fils de pute.
Bob : Je suis dans quel article ?
T-T. : ‘Finding Morsay’, sale bâtard. On va t’niquer.
Bob : Non, mais attendez, on pourrait parler.
M. : On va t’niquer ta mère la pute, sale fils de pute.
Bob : Et merde, ça recommence.
Bob sauta sur un point d’exclamation non loin et parvint à agripper la barre d’un p du paragraphe de dessus.
M. : Il s’échappe le fils de pute ! Niquez-lui la chatte à sa mère !
Bob courut le long du paragraphe mais il en venait de tous les côtés, et ils avaient tous la désagréable envie de lui faire la peau. Il sauta dans le premier lien venu mais il vit ses poursuivants s’engager à leur tour dans l’article.
Bob : Patron ! Je vais me faire massacrer ! Patron ! Vous êtes où ?
Bob plongea dans un nouvel article. A ce moment-là, l’Auteur revint des chiottes où il avait pris soin d’y laisser six rouleaux de papier toilette. Lorsque son regard se posa sur son écran d’ordinateur, il s’aperçut que Bob était dans une sale position.
L’Auteur : Bob, mais tu fous quoi dans cet article ?
Bob : Un cœur me poursuivait, et je suis tombé dans Finding Morsay et puis dans Bleach, et là je sais pas.
L’Auteur : Dans Bleach ! Mais c’est un article de merde ! Qu’est-ce que tu foutais là ? Ca fait une demi-page que tu cours !
Bob : Patron, dépêchez-vous de me sortir d’ici ou je vais me faire tuer !
L’Auteur : Du calme Bob. Continue à courir et ne rentre pas dans ce lien, l’article est tout pourri.
Pendant que Bob fuyait, l’Auteur vérifia quels liens pourraient l’amener sur des articles intéressants.
L’Auteur : Prend le deuxième lien. Pas celui-là. L’autre.
Bob : Celui-là ?
L’Auteur : Oui, va-y.
Et Bob échappa de peu à M. tandis que l’Auteur coupa le lien derrière lui. Le héros reprit sa respiration dans l’article qu’il venait d’atteindre, essoufflé après sa course.
Bob : Patron, vous pourriez m’armer au cas où d’autres trucs voudraient ma peau ?
L’Auteur : Ca prendrait trop de caractères. Maintenant que je suis là, il ne devrait plus y avoir de problème. Surtout qu’on est déjà à la troisième page... Troisième page !!! Mais vous avez foutu quoi ? Je vais aux chiottes cinq minutes et vous bouffez deux pages !
Bob : Vous étiez aux chiottes pendant que je tentais d’échapper à un cœur dans le putain d’article où vous m’aviez emmené ? Mais je rêve...
L’Auteur : 'Thoracik Parc' était dans le BO donc c’était un bon article.
Bob : J’ai failli crever dans Bleach. J’ai vu le bandeau Poubelle au-dessus de moi. J’aurais pu disparaitre à tout instant.
L’Auteur : Ce sont les risques, Bob. Bon, faisons le point avec Mireille pour voir ce que vous avez découvert. Mireille ?
Mireille : Oui ?
L’Auteur : Mais... Mais sort de ce lit ! Je t’ai créée pour que tu comprennes l’essence des articles du BO, pas pour que tu baises avec le premier venu.
Mireille : Il avait des arguments convaincants...
L’Auteur : Evidemment, tu es dans 'Comment franchir le pas avec les putes'. Allez, prends ce lien.
Mireille enfila une jupe qui passait par là et sauta dans l’article.
L’Auteur : Bon, Bob, explique-moi pourquoi les articles où tu es allé étaient dans le BO.
Bob : Mais j’en sais rien, j’échappais au cœur.
L’Auteur : Réfléchis Bob. A moins que tu ne veuilles finir comme Jean.
Bob : Eh ben, déjà, cet article était complètement absurde. Je crois que l’Auteur avait...
L’Auteur : Avec une minuscule à auteur, s’il te plait. L’Auteur, c’est moi.
Bob : Désolé patron. Je disais, l’auteur semblait avoir parodié Jurassic Parc en utilisant des trucs absurdes. C’était vraiment n’importe quoi. J’ai même vu un employé belge et un foie portant un maillot de basket.
L’Auteur : Utiliser de l’humour absurde. Intéressant... Comme par exemple, 'le héros se retourna et il vit la commode fumer un cigare et jouer au poker avec Jules César, la fameuse brosse à dents née en -56215 av. J.C. et qui avait envahi la Mongolie' ?
Bob : Euh... Pas vraiment. C’était un humour absurde plus fin que ça, c’était réfléchi, il ne s’agissait pas d’aligner des mots débiles dans des phrases sans queue ni tête.
L’Auteur : Intéressant...
Bob : Par contre, dans l’article pourri, je me suis retrouvé perdu dans une liste interminable pendant un temps fou. C’était vraiment chiant.
L’Auteur : Intéressant... Et toi Mireille ?
Mireille : J’ai remarqué qu’il y a beaucoup de cadres, ou de bulles de personnages qui parlent.
L’Auteur : Mais, ça apporte quoi à l’histoire ?
Mireille : Ça casse la monotonie, ça apporte de la couleur, du dynamisme. Et ça peut être utilisé avec de l’humour absurde.
L’Auteur : Comment ?
Mireille : Par exemple,
Gauss qui n’a rien à foutre là dit : | |
Bla bla bla… |
ou bien
La nana aux cheveux bleus dit : | |
Bla bla bla… |
Il y avait aussi des images pour divertir.
L’Auteur : Intéressant...
Mireille : Et il y avait aussi de nombreux liens dans les articles, souvent très bien choisis et qui apportaient de l’humour. Et des insultes, voir beaucoup d’insultes par moment, mais ça doit coller avec le style de l’article.
L’Auteur : Intéressant... Des bulles de personnages, des liens bien choisis, des images, de la vulgarité appropriée, de l’humour absurde intelligent mais pas de longues listes.
Bob et Mireille : Bon, on continue ?
L’Auteur : Allez-y, j’ai besoin d’en savoir plus sur les secrets des articles réussis. Il reste moins de 5 pages, alors ne perdez pas de place. Mireille, tu vas là. Ça devrait être riche d’enseignements. Un article sur un sujet pourri mais qui est au BO. Je me demande quel est son secret. Bob, tu pars là.
L’Auteur hésita à retourner aux toilettes. Il n’aurait pas dû manger mexicain hier soir. Il resta malgré tout devant son écran, afin de s’assurer qu’il n’arrive rien aux héros de son histoire.
Mireille arriva sur un paragraphe accueillant, et rempli d’images colorées.
Mireille : ‘Franklin’. Comment un article sur un sujet bateau peut finir au Top 10 ?
L’Auteur : Surtout qu’il s’agit d’une tortue qui marche, qui parle et qui joue au foot. Perso, ça me dérange.
Mireille se promena dans l’article qui était bien plus paisible que les précédents.
Mireille : Justement, l’auteur joue sur ce paramètre pour créer de l’humour. En prenant un sujet très basique, il le décrit de manière complètement décalée. Un tel écart entre la banalité du sujet dans la vie réelle et le n’importe quoi de ce même sujet vu par le prisme de l’auteur suscite le rire, et par la même, l’entrée au Top 10.
L’Auteur : Intéressant... Un peu comme dans Pizza, j’imagine.
Mireille : Vous voulez que j’aille y jeter un coup d’œil ?
L’Auteur : Non, non, continue dans cet article. Je vais voir si Bob a besoin de moi.
Mireille sentit l’adresse I.P. de l’Auteur quitter la page où elle se trouvait. Elle marcha encore pendant un moment, tentant de comprendre les ressorts comique qu’avait utilisés Marie Irène. Elle aperçut soudain une tortue qui marchait devant elle.
Mireille : Oh, elle est trop choupinou. Salut toi !
Franklin : Salut, je suis la tortue qui marche, qui parle et qui joue au foot sans que ça ne dérange personne.
Mireille : Je suis Mireille, héroïne créée par l’Auteur. Je viens de cette histoi...
Franklin : Ne mets pas le lien !!! Tu risquerais de créer un paradoxe. Mon cousin s’est retrouvé enfermé dans un paradoxe intra-muros avec trois connasses, dans cet article.
Mireille : Désolé. Je ne suis là que depuis 5 pages.
Franklin : Tu fais quoi dans mon histoire ?
Mireille : J’essaie de découvrir les secrets du Top 10.
Franklin : Beaucoup d’auteurs ont essayé. Des petits nouveaux qui pondent des articles en croyant révolutionner la Desencyclopedie, il y en a tous les jours. Ils finissent à la Poubelle, broyés par Big Brother, avec une réputation de Poney.
Mireille : Et moi ? Je cours un risque ?
Franklin : Ca dépend de ton auteur.
Mireille : Avec un A majuscule s’il te plait. Il est pointilleux là-dessus.
Franklin : C’est pas mon auteur. En tout cas, il faut voir la qualité de son histoire.
Mireille : On est en plein dedans. Tu veux remonter en haut pour la lire ?
Franklin : Surtout pas, j’apparaitrais alors avant d’apparaitre il y a 10 lignes et on serait en plein paradoxe.
Mireille : J’oubliais... C’est compliqué ce site.
Franklin : Eh ouais.
Mireille : Tu pourrais m’indiquer un lien vers un article du Top 10 ?
Franklin agita alors sa patte vers la gauche de la page, derrière une immense barre verticale.
Franklin : Tu vois ces liens, tout là-bas ?
Mireille : Oui.
Franklin : Dans ces contrées éloignées, il y a un lien vers le Best-Of lui-même.
Mireille : C’est vrai ? Comment on y va ?
Franklin : On ne peut pas. On est des personnages d’histoires, on ne peut pas aller dans la metastructure reliant les articles.
Mireille continuait à regarder les liens lointains avec une lueur d’envie.
Franklin : Par contre, je peux t’aider à trouver des liens intéressants. Je m’emmerde un peu dans mon article, où on m’insulte de communiste et de délire sous LSD.
Mireille : C’est pas gentil.
Franklin : Viens, on va là. Je te présenterai à mes potes.
Mireille : Tu peux créer des liens toi-même ?
Franklin : Eh ouais, mais seulement certains. C’est le privilège des héros d’articles du Top 10.
Mireille : Eh ben...
Pendant ce temps...
Bob : Intéressant cette discussion avec le juge Graham Chapman. Le patron sera content quand il apprendra ça.
Bob marchait dans l’article depuis plusieurs lignes et arriva à un nouveau paragraphe. Lorsqu’il croisa...lui-même.
Bob : Ben merde alors. Mais tu es...
Bob II : Moi/Toi. Eh ouais. Il existe un univers ou Bob/Bob II est le héros d’un chapitre de l’article 'Univers Parallèle'.
Bob : C’est dingue.
Bob II : Eh ouais. Il existe aussi un univers ou Bob et Bob II se rencontrent et ont cette conversation.
Bob : Impressionnant...
Bob II : C’est surtout complexe comme histoire. Bourrée de paradoxe. Je te conseille de partir de cet article avant que ça ne parte en couilles. C’est toujours le cas.
Bob : Je peux pas aller au chapitre suivant ?
Bob II : Tu risques de tomber dans un univers ou Bob n’a jamais existé, et tu disparaitrais a jamais.
Bob : Merde alors.
Bob III : Salut les gars ! Ca va bien ?
Bob regarda son triple tandis que d’autres personnes approchaient.
Mireille IV : Ecoute Bob l’Eponge, Franklin III reviendra dans pas longtemps alors sois patient.
L’Auteur II : C’est quoi ce bordel... Tous ceux qui n’ont pas d’indice II, dégagez de mon histoire.
L’Auteur V : Eh, tu te prends pour qui ?
Bob : Ça devient n’importe quoi cet article. Je dois me barrer d’ici.
L’Auteur : Bob, tu me lis ?
Bob : 5 sur 5 patron. C’est bien vous ?
L’Auteur : Evidemment, tu veux que ce soit qui ?
L’Auteur II : T’es qui toi ?
L’Auteur : C’est quoi cette connerie ?
Bob : Patron, insérez un lien que je quitte cet article.
L’Auteur : OK, rentre là-dedans.
Bob plongea dans l’article, échappant aux terribles lois régissant 'Univers Parallèle'.
L’Auteur : J’aurais peut-être pas dû t’envoyer là, désolé. Bon, tu as découvert quelque chose d’intéressant ?
Bob : Si on oublie le dialogue de fou que j’ai lu, j’ai parlé avec Graham Chapman et il m’a révélé une information capitale. Il m’a raconté l’existence d’un mythique Article Ultime.
L’Auteur : L’Article Ultime ? Ça sonne bien. Qu’est-ce que c’est ?
Bob : L’article parfait de la Desencyclopedie. Il contient l’humour le plus abouti qu’on puisse espérer atteindre et il révèle comment rédiger de manière automatique un article digne du BO.
L’Auteur : Mireille, tu as lu ça ?
Mireille : Oui patron. Et...
L’Auteur : C’est quoi cette tortue qui se balade avec toi ?
Franklin : Salut, je suis Franklin.
L’Auteur : Mireille, on n’embarque pas les héros des articles des autres. Surtout des tortues moches jouant au foot. J’aurais préféré la tortue défoncée au Miel Pops dans Roman agraphe.
Franklin : Eh, je suis pas une tortue moc...
L’Auteur : Ramène-la où tu l’as trouvée.
Mireille : Mais elle est choupinou. Et elle connait plein de monde. J’ai pu parler avec la nana aux cheveux bleus qui connaît de nombreux secrets ici. Elle m’a également mentionné cet Article Ultime. Celui qui le trouve comprendra comment rédiger un article parfait et maitrisera tous les registres et types d’humour existants. Il n’aura qu’à suivre ses enseignements pour devenir l’auteur le plus célèbre du site.
L’Auteur : Il me faut cet article ! C’est la réponse à toutes mes questions ! Quel est son titre ?
Bob : C’est ça le problème patron. Personne ne l’a jamais lu ou ne connait son nom.
Mireille : Il semble qu’on ne puisse pas y accéder directement en tapant le titre. Et il n’existe pas dans les différentes catégories de la Desencyclopedie. La nana aux cheveux bleus m’a assuré qu’on ne peut l’atteindre que par un lien, et que ce lien n’existe que dans un seul article.
L’Auteur : Et tu as le nom de cet article ?
Mireille : Non.
L’Auteur : Aaaaahh ! Il y a surement un moyen de le trouver.
Mireille : J’ai une piste patron. Vous pouvez mettre le lien vers Idée que j’y aille avec Franklin.
L’Auteur : Bonne idée. Tiens. Et ramène-le chez lui. Et toi, Bob, retrouve la nana aux cheveux bleus et amène la ici.
La nana aux cheveux bleus dit : | |
Mais ça va pas la tête! |
L’Auteur : Elle est là, attrape-la dans cet alinéa !
Bob : Non, patron, c’est dégueulasse. Elle n’a rien fait et elle ne sait surement rien d’autre.
L’Auteur réfléchit. S’il torturait la nana aux cheveux bleus, il pourrait se faire mal voir par les administrateurs de la Desencyclopedie.
L’Auteur : Tu as raison. Va plutôt là, il pourrait y avoir des indices. Je vais voir Mireille.
L’Auteur : Mireille, tout se passe bien ?
Mireille : Oui.
L’Auteur : C’est quoi cette merde à tes côtés ?
Franklin : Eh, je suis pas une merde.
L’Auteur : Je parle de l’autre merde.
Mireille : C’est un oryctérope. Franklin me l’a montré. Il est très intelligent, malgré ce qu’en dit l’auteur dans son article.
L’Auteur : Tu peux arrêter de ramasser toutes les saloperies que tu trouves ? Ils nous font perdre des lignes.
Mireille, Franklin et l’oryctérope gambadaient joyeusement le long des paragraphes. Franklin courut vers le lien 'Finding Morsay', suivi de près par Mireille et le truc moche.
L’Auteur : Tu vas où machin ?
Franklin : C’est un article sympa.
L’Auteur : On recherche l’Article Ultime, pas un article sympa.
Mireille : Pourquoi on ne peut pas aller là ?
L’Auteur : Parce que les gens y sont violents et les lettres y sont violettes, Bob y est déjà allé. Ouvre un peu les yeux.
Franklin : Bon, moi, dans ce cas, je vais là. C’est un article qui semble être presque vénéré.
L’Auteur : Bonne ide... Non, pas là, abruti ! Il n’y a aucun lien à l’intérieur !
Franklin : De quoiaaaaaaaahhh !
Franklin regarda autour de lui. Il n’y avait que 7 mots. Et pas le moindre lien. Il trembla de peur face à cette page terrible, si vide et si mortelle.
L’Auteur : Mais quel con, et tu fais comment pour ressortir ?
Mireille : Insérer un lien dans l’article, patron.
L’Auteur : Je ne peux pas, il est protégé.
Franklin : Mais alors...
L’Auteur : Tu es foutu. Désolé mais il fallait m’écouter au lieu de faire le malin à sauter dans des liens inconnus.
Franklin : Je ne veux pas mourir au milieu de 7 mots !
L’Auteur : Vu que tu y es, explique-nous au moins cet article. Qu’est-ce qu’il a de bien ?
Franklin : Mais j’en sais rien. Vielle marque d’habil our eul clocheurs. Ça ne veut rien dire du tout.
L’Auteur : Il n’y a rien d’autre écrit ? Juste ces 7 mots ? Pas d’explications ?
Franklin : Non. Il n’y a que ça. Je ne veux pas mourir dans une phrase débile ! Demander à un administrateur d’ajouter un lien !
L’Auteur : Merde, ça ne m’avance pas. Moi qui comptais découvrir le Graal de l’article parfait.
Mireille : Alors on fait quoi ?
L’Auteur : Continue toute seule. Et dépêche-toi, il ne reste plus qu’une page et demie pour trouver l’Article Ultime. Tu as l’air d’être sur le bon chemin mais ça devient critique.
Franklin : Et moi ?
L’Auteur : Et toi quoi ? Il n’y a pas de liens, désolé, mais tant pis pour ta gueule. On ne va pas rester comme des cons à regarder tes lettres se décomposer. Tu nous as déjà fait perdre assez de place.
Franklin : Non, mais non, mais attendez, on pou...
L’Auteur : Bon, je vais voir où en est Bob.
Mais Bob avait désobéi à l’Auteur et était reparti dans l’article 'Univers Parallèle' pour demander des détails à Graham Chapman. Néanmoins, lorsqu’il vit arriver Graham Chapman IV et Mireille XIX, il décida que c’était vraiment trop risqué et sauta dans le premier article venu.
L’Auteur : Bob, il ne reste qu’un peu plus d’une page. Mais...tu fais quoi dans ‘Arme nucléaire’ ?
Bob : Je me suis un peu perdu patron. Mais je...
Une explosion terrible retentit, accompagnée par un déluge de pixel blanc. Au loin, un JPEG d’explosion nucléaire grandissait.
Bob : Merde, une bombe atomique vient d’exploser !
L’Auteur : Mais quel con ! Pourquoi être allé dans cet article ?
La page vibra et l’onde de choc de l’explosion se propagea dans la direction de Bob, détruisant l’article sur son passage.
L’Auteur : Prend n’importe quel lien ! Dépêche-toi, on n’a plus beaucoup de lignes !
Bob : Je ne peux pas patron ! Cette saloperie d’onde de choc détruit tout ! L’article s’effondre !
Bob échappa de peu à un morceau d’image qui alla se fracasser sur un point d’exclamation, manquant de le faire basculer dans le vide de la page. Le lien qui se trouvait à côté se brisa. Bob entendit un bruit au-dessus de lui et aperçut un monstrueux gif animé qui se détacha et chuta dans sa direction.
Bob : Merde ! Patron ! Faites quelque chose...
L’Auteur : Attends, j’ai trouvé un lien qui devrait te sortir d’affaire.
Bob : Dépêchez-vous !
Le gif animé n’était plus qu’à deux paragraphes et se rapprochait terriblement vite.
L’Auteur : Tiens, entre là.
Bob : J’y vais !
L’Auteur : Non, merde ! Attends ! J’ai fait une faute, c’est un lien rouge !
Mais Bob avait déjà à moitié traversé le lien rompu, le piège le plus mortel qui existait sur le site. Il sentit ses lettres se briser et un flot de pixels noirs apparut.
Bob : Aaaaaaaahhhh......
L’Auteur appuya immédiatement sur le lien rouge mais il n’y avait rien. Il corrigea le titre de l’article, alla voir de nouveau mais il n’y avait point de Bob. Ça devenait de plus en plus difficile. Il avait perdu de précieuses lignes et il restait moins d’une page pour trouver l’Article Ultime. Il devait à tout prix contacter Mireille.
Mireille : Patron, j’ai cru voir un Aaaaaaahhhhh à travers un lien. Il se passe quoi ?
L’Auteur : On a perdu Bob.
Mireille : Quoi ? Mais comment ?
L’Auteur : Il...euh...il est rentré dans un lien rouge. Il ne l’avait pas vu.
Mireille : Alors il n’y a plus que moi et l’oryctérope.
L’oryctérope mourut et l’Auteur fut content.
Mireille : Alors il n’y a plus que moi ?
L’Auteur : Je compte sur toi Mireille. On a à peine plus d’une demi-page. Tu es mon dernier espoir.
Mireille : Mais j’ai réussi, patron ! Je suis dans l’article possédant le lien vers l’Article Ultime ! L’oryctérope m’y a emmené.
L’Auteur : Excellent ! La connaissance de l’article parfait de la Désencyclopedie sera bientôt à moi. Dépêche-toi, il te reste moins d’une demi-page.
Mireille : Quoi ! Mais le lien se trouve tout en bas de l’article. Je n’y arriverai jamais à temps.
L’Auteur : Cours Mireille ! Si tu échoues, je resterai à jamais un auteur anonyme et sans succès.
Mireille courut et avala les lignes à toute vitesse, sentant que la fin de l’article était proche.
L’Auteur : Il ne me reste plus que quelques lignes ! Dépêche-toi Mireille !
Mireille : Essayez de gagner de la place.
L’Auteur : Comment ?
Mireille : Retournez au début de l’histoire et supprimer les passages à la ligne. Et limitez les communications au minimum.
L’Auteur voulait répondre OK mais il ferma sa gueule. Ça aurait pris une ligne. D’ailleurs, il venait d’utiliser une ligne. Il retourna au début de l’histoire et vit de nombreux passages à la ligne inutiles. Il les supprima, espérant que cela serait suffisant. Il revint au dernier paragraphe pour contacter Mireille.
L’Auteur : Mireille, c’est fait. Je t’ai offert quelques lignes supplémentaires. Dépêche-toi d’atteindre le lien.
Mireille courait aussi vite qu’elle le pouvait, volait de mots en mots, sautait par-dessus les bandeaux ‘Le Saviez Vous ?’ et passait à travers les images JPEG. Le lien était tout près. Elle pouvait presque en lire le titre. Il luisait d’une lueur bleutée éclatante au milieu du noir des mots alentours.
L’Auteur : Mireille, ça devient critique ! Lis au moins le nom de l’Article Ultime et j’essaierai d’en percer les mystères.
Mireille : Ca y est j’y suis Patron ! Il est à la ligne en-dessous de moi. On l’a atteint! Le lien est A…
Savez-vous que la ligne que vous êtes en train de lire a empêché Mireille de donner le lien complet ?
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