Archéologue

Un article de la désencyclopédie.
Aller à la navigation Aller à la recherche

Archéologue

« Faites comme moi, épousez un archéologue. C'est le seul homme qui vous regardera avec de plus en plus d'intérêt à mesure que passeront les années »


« Épouser un archéologue ? La plus grosse connerie de ta vie...c'est poussiéreux, ça pue, c'est infidèle. »
~ CQFD


L’archéologue est une créature hybride. Demi-frère utérin du géologue, issu du croisement entre la Terre et des artefacts humains, on peut souvent l’aperçevoir avec un chapeau de feutre mou vissé sur le crâne et un fouet à la main pour faire accélérer la cadence aux petites mains - harder, better, faster, stronger - qui œuvrent à sa place. L'évolution l'a muni d'un téléphone portable auquel il est toujours accroché tout en critiquant le travail des néo-pousse-brouettes : « ça n'avance pas ! » *SCHLACKKK!!!*. Communauté masculine à 70% et extrêmement conservatrice (normal vu que c’est leur job de préserver des archaïsmes).


Apparition – évolution - extinction ?

L’émergence tangible d’Homo archeologicus remonte aux sociétés complexes qui nous ont laissé des traces écrites de leur intérêt pour le passé. Des roitelets mésopotamiens réhabilitant les vestiges de leurs illustres prédécesseurs aux antiquaires de l’Epoque Moderne, en passant par Khâemouaset, fils de Ramsès II et grand restaurateur de pyramides, ou les « pierres de foudre » des Romains (en réalité des haches polies néolithiques), cela fait bien longtemps que l’Homme s’intéresse à ses prédécesseurs par le biais de ses vestiges matériels. Ici chez nous, la discipline a failli prendre son essor en 2001 avec la création d’un opérateur public national d’archéologie, puis la libéralisation du marché en 2003, qui promettait plus de postes. Mais aujourd’hui c’est la Crise, ma bonne dame, y’a plus de sous, tout se casse la gueule. Les archéologues français, au nombre de 2500, sont donc une espèce largement menacée d’extinction, classée par l’UNESCO au patrimoine mondial en péril.


Classification

Les archéologues, c’est comme les groupes sanguins, il existe quatre grandes catégories :

- Les N : les Normaux. RAS de leur côté, ils sont réglo et à-peu-près équilibrés. Fréquence : epsilon bêta.

- Les AA : les Archéologues Alcooliques (pas anonymes). Leur but : se cuiter magistralement la gueule à la première occasion venue (soirée fin de chantier, soirée échangiste…etc). Fréquence : 75%.

- Les AO : les Archéologues Obsédés sexuels. Couchent dès qu’ils peuvent avec leurs étudiant(e)s. Leurs chantiers sont des viviers de chair fraîche. Fréquence : ils sont légions.

- Les AAO : les Archéologues Alcooliques et Obsédés sexuels. Hybridation des deux catégories précédentes. Espèce pas si rare, extrêmement prédatrice et dangereuse, saute sur tout ce qui bouge, cul de bouteille et/ou cul féminin.


Activités diurnes et nocturnes

Comme tout être vivant, Homo archeologicus cherche à satisfaire ses besoins vitaux avec, par ordre de priorité croissante : fouiller, boire et baiser.


1) Fouiller

La raison d’être – ou plutôt le prétexte d’être – de l’archéologue est de mettre au jour et d’étudier les vestiges in-situ des populations humaines passées avant qu’ils ne soient au choix ou prélevés ou détruits. Activité officielle qui dissimule mal l’envie de découvrir des trésors, virus qu’il a attrapé tout petit en visionnant en boucle la série Indiana Jones. Fouiller requiert tout à la fois force physique et résistance mentale – il faut tenir le rythme des travaux, des cuites et des blagues de cul de mauvais goût (cf. infra Aphorismes). Si vous êtes allergiques à l’une de ces trois catégories, passez votre chemin et ne devenez jamais archéologue.


2) Boire

En tant qu’apparenté au Géologue, issu du même clade alcoolophile, il partage un goût prononcé pour la bière, qui est à l’archéologue ce que l’eau est au commun des mortels : la bière, c’est la vie. Fréquemment accompagnée d’une clope ou d’un pétard pour joindre l’agréable à l’agréable.

Première Loi de l'AA

B=E, avec B : bière E : eau

Corollaire de la Première Loi de l'AA

A la grande question : "Qu'est ce que l'Homme ?" et comme le corps humain est constitué à 60% d'eau, l'AA répondra : "A 60%, une outre à bière".


En cas de pénurie majeure ou de pratiques culturelles déviantes, la bière est remplacée par du vin au cubi, mélange subtil d’huiles de vidange coupées d’eau.


3) Baiser

On ne va pas se le cacher, les chantiers de fouille estivaux pour jeunes bénévoles motivés sont avant tout – oui j’ai bien dit avant tout - des baisodromes en plein air, ambiance amourette estivale sans lendemains pour les plus soft, ou marathon du sexe en version hot. Comme pour tout, il existe des singularités inexplicables : des liaisons passagères ont pu donner lieu à des mariages (! - il y a toujours des gens pour croire encore à cette vaste fumisterie). Mariages, faut-il le préciser, le plus souvent entre le vieux beau chef de chantier et une étudiante d’au moins 20 ans plus jeune…

Les coucheries intéressées auprès des responsables d’opération (R.O. ou rhôôô là là en abrégé) font partie intégrante du stage d’initiation à l’archéologie. La technique d’approche la plus classique consiste à combiner le port d’un pantalon taille basse et d’un string pour éveiller l’intérêt du mâle Alpha, susceptible de vous dégoter un poste à plus ou moins longue échéance. Cette pratique s’observe plus particulièrement dans les niches archéoécologiques les plus concurrentielles, comme l’égyptologie.


Matériel et Méthodes

L’archéologue est une espèce hautement adaptative. Sa grande plasticité cérébrale alliée à son manque total d’imagination et à sa paresse légendaire lui permet de phagocyter et de détourner à son profit une grande variété d’outils, ce qui lui évite d’en inventer par lui-même :


  • la pelle mécanique de la DDE
  • pioche, piochons, pelle et binette du jardinier
  • la truelle et les seaux de maçon
  • les outils de dentiste
  • les pinceaux de l’artiste
  • la lunette du topographe
  • la poêle à frire du pilleur
  • le fouet…(d’Indy ou de pratiques SM ? à vous de voir)


Débat : Comment distinguer un historien d’un archéologue ?

L’Historien porte un costume trois-pièce impeccable, une cravate (voir un nœud papillon) et des souliers vernis (version féminine avec jupe arrivant aux genoux mais pas plus haut). Il a le teint pâle, à cause des longues heures passées en archives. Il parle un langage soutenu et est aussi soporifique que les manuscrits qu’il consulte. Il aime a rappeler qu’il a fait la rue d’Ulm et a obtenu son agrégation haut-la-main. L’Historien ne se départ jamais d’une certaine prestance ; les attaques envers les collègues en séminaire se déroulent à fleurets mouchetés.

L’Archéologue arrive en congrès en jean avec une chemise mal repassée, décoiffé et un blouson de cuir usé jusqu’au fil. Son haleine empeste la bière et la clope froide. Il a des cernes, car en bon feignasse, il a terminé sa comm’ 2h avant la présentation : « Salut ça va ? Bon, j’ai terminé ma comm’ cette nuit, j’étais un peu bourré donc vous me pardonnerez pour les bégaiements et les redites ». L’Archéologue de terrain – le seul, le vrai, l’unique - a le cuir tanné par le soleil et les abus en tout genre. Son alter ego maléfique, l’Archéologue de laboratoire – le faux, l’usurpateur - entretient une confusion dangereuse avec l’Historien : teint pâle et apparence normée (blouse blanche, lunettes, air sérieux). L’Archéologue est par nature une grande gueule qui l’ouvre plus haut que tout le monde, sinon il ne serait jamais arrivé où il en est, car parmi cette espèce en voie d’extinction, la concurrence est féroce pour l’accès aux ressources (boulot, pack de bière, étudiante…etc).


Aphorismes

« Un archéologue fouille toujours animé d'un double espoir. Nous ne savons jamais si nous trouvons ce que nous cherchons, ou si nous cherchons ce que nous trouvons »
~ Le cerveau de Kennedy,Henning Mankell


« Sur les chantiers, on trouve souvent des chablis – hélas, plus souvent la fosse de plantation d’arbre que le bon vin  »
~ Fait avéré


« Elle est où, la pelle ? », « Dans ton c.. !! »
~ Romain, qui cherche son outil


« Y reste pas du mathos, dans ce trou ?  »
~ Romain, qui cherche toujours son outil pour le ranger.


« Oh oui, binette-moi !! »
~ Hélène, au décapage de la terre végétale...


« Les Fouilles de l’archéologue remplissent bien des Caisses.  »


« Allitérations en "n" et culture : Tel Jules César en Bithynie niqué par Nico(mède)... »


« César toujours : « Attention, Romains, cachez vos femmes car voici l’homme des femmes et la femme des hommes »
~ (d’après Suétone, Vie des douze Césars)


Cet article a une chance non nulle de figurer dans le Best Of ou de ne pas en être.
S'il vous a enthousiasmé, votez pour lui sur sa page de vote ! Ou pas.