Dix missionnaires français tués en Afghanistan
De notre envoyé spécial Thearac - le 25 septembre 2008
Une polémique de taille s'articule depuis plus d'un mois autour de la mort présumée de dix missionnaires français en Afghanistan, dont les corps mutilés et fumants ont été depuis rapatriés. Le Conseil de Suprême Importance du CIBIOP (Comité International des Bavures et des Incidents des Opérations de Pacification) ont été saisis par Bernard Tapie, porte-parole d'un syndicat en faveur des travailleurs, ou plus probablement d'une organisation liée à Amnesty International, ou peut-être d'une ONG militant pour la démocratie au Swaziland... Dans tous les cas, le Trésor du CIBIOP lui a versé une somme de près de dix-huit mille euros pour le remercier d'avoir porté l'incident afghan à l'attention de ses directeurs.
Sans tarder, le Comité a dépêché sur place soixante-quinze agents (dont six secrétaires, trois cuistots et leurs douze assistants, vingt-et-un gardes du corps, sept journalistes, quatre chauffeurs, un mécano, six costumiers et maquilleuses, trois interprètes, un comique pour détendre l'atmosphère, dix porteurs de valises et un enquêteur) qui sont arrivés à Kaboul en début de semaine. Une antenne basée dans l'Est du pays a été installée pour qu'ils puissent y faire venir leurs familles en vacances durant leur absence. Comme à leur habitude, les agents ont communiqué leurs différentes conclusions avec une rapidité que seul n'égalent Bip-Bip ou l'A380 (information théorique, l'A380 ne volant toujours pas). Le BCCE (Bureau de Censure et de Communication avec l'Extérieur) du CIBIOP a rendu public le rapport que leur ont envoyé leurs géniaux enquêteurs :
"Les missionnaires français ont été tous les dix tués dans l'Est du pays, comme l'affirme le Figaro que nous avons eu soin d'emmener avec nous pour savoir ce qu’on allait devoir chercher. Notre mission, puisque nous l'avons acceptée, fut donc de déterminer les circonstances de la mort de ces braves fonctionnaires. Nos recherches approfondies sur la terrasse de l'hôtel des Amis de la Charia, depuis laquelle nous avions une vue splendide sur les lieux de la tragédie, nous ont permis de mettre à jour plusieurs hypothèses, découvertes à la sueur de notre sang. En voici les plus probables :
1- Les missionnaires français n'étaient pas bien préparés aux conditions climatiques d'un aussi rude pays. Il est tout à fait possible qu'ils n'aient pas été équipés pour résister à une telle chaleur et qu'ils se soient noyés dans leur propre sueur, après s'être totalement desséchés ou d'avoir bu l'essence de leurs véhicules pour se déshydrater (idée que nous avons eue en attendant notre vodka-bourbon glacée sur la terrasse). Cette hypothèse est effectivement horrible, choquante, abominable ; c'est pourquoi nous déconseillons aux âmes sensibles de la lire. Cependant, nous devons envisager toutes les possibilités, même les plus atroces et lourdes à supporter pour l'audimat français. Rappelons cependant que les Français sont bien au courant de la crise du pétrole, et que nous avons du mal à penser que des membres de la fonction publique de ce pays se soient rendus coupables d'immoralité et d'irresponsabilité envers la communauté en ingurgitant cette essence qui coûte si cher aux impôts.
2- Nous sommes ensuite, après une minutieuse observation de notre fond de bouteille, parvenus à une autre hypothèse. Nous pensons que les missionnaires français étaient tous atteints d'un cancer généralisé, et qu'ils y avaient tous succombé en même temps. On connaît bien la fraternité française, ainsi que ce fort esprit de camaraderie et de solidarité que l'on retrouve dans leurs "forces de pacification" (le cuistot trouvait que ça faisait mieux que "armées"...).
3- Nous avions à peine vidé nos verres de Lock-Jaw (Smirnoff, Bourbon, Grant’s et Kronenbourg) qu'une dépêche et arrivée de Paris, nous disant que des Talibans seraient impliqués. C’est à ce moment que le comique de l’équipe a jeté l’idée que les missionnaires auraient pu être tués par ces mêmes Talibans. On a bien ri. Toute fois, comme nous devons penser à tout, nous avons quand même décidé de fouiller dans cette voie. Armés de nos loupes et de nos thermos de nos Sharpeners (pastis et bourbon), nous sommes descendus de la terrasse de l’hôtel pour enquêter sur le terrain, au contact de la terre sèche et des villes mines antipersonnel qui datent de l’invasion soviétique. Un autochtone local nous servait de guide. Grâce à lui, nous avons progressé rapidement : il nous a aidé à identifier le matériel français abandonné sur le champ de bataille. Deux fusils FAMAS déchargés, un gilet pare-balles troué, un lot de grenades lacrymogènes et un couteau suisse VICTORINOX. Impossible donc d’approuver l’idée que les forces françaises étaient sous-équipées lors de l’attaque, comme il était écrit dans la dépêche. Nous ne nous sommes pas attardé sur les six lance-roquettes AT-4, les deux mitrailleuses M60, les quatorze obus de mortier et le char d’assaut Abrams (toutes les armes sont de facture américaine, a remarqué le cuistot) qu le guide autochtone a identifié comme appartenant aux combattants talibans et sommes retournés sur notre terrasse.
4- A un moment donné, nous avons vaguement pensé à Chuck Norris. L’explication plaisait à tout le monde, sauf au cuistot, qui a avancé que si c’était bien Chuck Norris qui avait fait le coup, il aurait gardé le char pour faire des auto-tamponneuses à la foire… Nous avons alors cherché une nouvelle solutions dans nos verres de bourbon (bourbon et bourbon).
5- Le dernier jour de notre séjour d’investigations, il nous ait venu à l’esprit que cette tragédie pû tout aussi bien être une manœuvre, un stratagème pour déstabiliser le régime français, qui, on le sait bien, est menacé depuis longtemps par des dissidents séparatistes qui réclament le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : Bretons, Basques, Corses, habitants de la Creuze… Nous préconisons l’intervention directe de nos régiments de Marines pour pacifier cette zone devenue à risque, avec un fort taux d’attentats potentiels. Il nous semble qu’en plus, les Basques disposent d’armes de destruction massive. Ce sera une guerre éclair qui ne durera officiellement qu’une semaine et demi."
Rassurons-nous donc, il est inutile de s’affoler. Et surtout, n’alimentez plus la polémique, elle n’a pas lieu d’être !
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