Nouvelle tuerie au collège Dawson de Montréal
De notre envoyé spécial Marie Irène - le 8 septembre 2007
On découvrira plus tard sur le site internet de Tchang des photos le représentant en train de faire des équations, de lire Alternatives Economiques et Courrier International, et de brandir sa calculatrice - cette dernière photo est légendée : « A nous deux la Banque Mondiale ! »
Depuis les échecs des congrès de Seattle et Cancùn, Tchang s'était replié sur lui-même, et avait doucement sombré dans la folie. Ses parents et amis avaient remarqué que quelque chose clochait lorsque ce collégien moyen s'était mis à étudier avec assiduité les intégrales d'Adam Smith, Karl Marx et John Maynard Keynes. Au collège, il s'habillait avec des complets Yamamoto, voire Armani, et ne parlait plus que d'économie.
Aujourd'hui, 8 septembre, il pénètre dans le collège à 14 heures, et à 14 heures 03, il s'installe devant son sujet d'éco. C'est immédiatement ce que son professeur appellera plus tard « une pure tuerie ». Tchang relativise la crise de 1929 en la mettant sur le compte du libéralisme effréné, réduit les accords du GATT et de l'OMC à du pipi de capitaliste et ridiculise les systèmes marxistes ou sociaux-libéraux.
En l'espace de trois heures, il propose une nouvelle conception des transactions internationales, en les modifiant non plus sous l'angle du libre-échange, mais sous celui de « l'honnêteté », mélange de protectionnisme à but social et de keynésianisme libertaire.
« Un véritable massacre », commente Jean-Marc Sylvestre, le célèbre chroniqueur économique — « Un carnage », résume Noam Chomski. Les camarades de Tchang, choqués, ont été admis au parti libertarien canadien, qui espère les guérir de ce traumatisme.
A l'heure actuelle, Tchang est en détention pour incitation à la révolution morale. Son devoir a reçu la note de 19.5/20.