Désinformation:Une otarie remise en liberté meurt de psychose

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Une otarie remise en liberté meurt de psychose

De notre envoyé spécial  Thaumasnot - ‎le 29 janvier 2008

Groenland — 
Yngwie l'otarie
Drame au large des côtes du Groënland, à grande distance de l'équateur : Yngwie, une otarie norvégienne domestiquée, relâchée dans la nature sous la pression de Green Peace, décède de malnutrition en manifestant des signes de psychose. Yngwie doit son nom à une autre otarie, Yngwie Malmsteen, premier et unique spécimen d'otarie capable de vivre solo, ce qui est peu évident quand on prend autant de place seul. Son caractère taciturne la prédisposait tout naturellement à hériter de la guitare génétique de son illustre congénère.

L'histoire est déchirante : après un larguage réussi, on débarqua Yngwie sur la côte sud-est du Groënland, non sans pester après coup contre l'odeur nauséabonde. L'animal gagna aussitôt le premier rocher émergé au large, à l'étonnement de l'équipage. On le vit alors exécuter un ensemble de tours prestidigitatoires propres aux spectacles de zoo aquatique, avec le rocher en guise de perchoir d'exhibition : glissage à plat ventre sur la surface lisse du rocher, plongeon gracile et saut hors de l'eau pour retourner sur le rocher, applaudissements devant un public imaginaire, jonglage de balle invisible. Dans ce dernier tour, le spectateur inaverti aurait juré par le seul mouvement de l'otarie que la balle existait vraiment : les déhanchements, les braquages et contre-braquages, les rattrapages en déséquilibre précaire, les tâtonnements torse dressé sur les nageoires postérieures, tout semblait corroborer l'existence d'une sphère rebondissante généralement en cuir dotée d'une circonférence de 70 cm au plus et de 68 cm au moins (soit un diamètre de 22 cm), un poids de 450 g au plus et de 410 g au moins au début du match et une pression se situant entre 0,6 et 1,1 atmosphère[réf. non nécessaire]. « C'était un spectacle vraiment magique et émouvant. On aurait dit Dumbo en train d'apprendre à voler », déclare le Norgst Smurfsveidt. « Sauf que ce n'était pas un éléphant, et qu'il n'était pas question d'apprentissage. » Norgst est le prénom norvégien pour Norbert, ce qui est parfaitement risible. « Mais je ne vous permets pas !! », hyperventile le connard. Smurfsveidt est effectivement le norvégien de connard.

Ceci n'aurait pas fait l'objet d'une brève dans National Geographic si les dits tours n'avaient pas été répétés sans discontinuer 42 jours durant. Ceci constitue un record, car David Blaine n'avait réussi à ressembler à une otarie sous l'eau que pendant un laps de temps de 6 minutes. La durée exceptionnelle du jeûne a conduit les ornithologues, spécialistes des ornithorynques, à postuler l'action d'un puissant facteur hallucinogène faisant croire à l'otarie qu'elle récoltait effectivement les bénéfices de ses actions, comme en situation de captivité où l'éleveur ponctuait chacune de ses acrobaties par une ration de thons et de sardines. Dans ces conditions, l'animal aurait passé loutre sa condition otarienne, et persévéré dans un emmurement psychotique. « A l'évidence, Yngwie n'a pas su répondre positivement à l'exigence de réalité de son nouvel environnement. Plutôt que de s'adapter à son monde, elle a essayé d'adapter son monde à sa conception limitée de la chaîne alimentaire », conjecture le connard. Connard est en effet l'équivalent du norvégien Smurfsveidt. Socialement, l'otarie démontrait des signes d'autisme aigu qui l'excluaient de toute possibilité d'interaction sociale avec ses congénères.

D'autres théories existent. Dans l'une d'elles, le rocher aurait, dans une nouvelle instance de la haute imprévisibilité capricieuse de la Nature, adopté l'otarie comme un de ses petits. En effet, le rocher avait récemment donné naissance à de nombreux petits rochers par érosion, malheureusement tous perdus au fond de l'océan. Son instinct maternel l'aurait alors porté sur le jeune et inexpérimenté Yngwie.

Une autre théorie soutient que les otaries ne sont pas aussi intelligentes qu'elles en ont l'air dans leurs spectacles, et peut-être même qu'elles sont aussi connes qu'elles en ont l'air quand elles frétillent stupidement de la moustacle ou arborent ce sourire de trisomique grassouillet.

Pour capitaliser médiatiquement sur la mort tragique d'Yngwie, des tourneurs de reportages ont trouvé l'idée de créer un nouveau type d'émission pornographique à partir de la chorégraphie pré-mortuaire : l' Otarie Snuff Show, un film incitant à l'auto-érotisme zoophilique devant la mise à mort d'un animal alléchamment adipeux. Une suite du genre de la comédie musicale décrivant le séjour d'Yngwie au paradis des otaries serait également prévue, et s'intitulerait Far beyond the snuff show (registre masturbation hero à manche graissé).

La dernière question relative à la faisabilité artistique du snuff show demeure de savoir si le cadavre d'otarie vire au vert en phase de décomposition avancée, afin de pouvoir remplacer l'épitaphe RIP (Rest In Peace) par GIP (Green In Peace), en référence à l'organisme de protection animalière éhontément à l'origine d'un drame non nécessaire.


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