Psycho
Psycho est un thriller américain de 1960 extrêmement prévisible puisque le coupable, Norman Bates, dont la mère Eddie s'illustra comme la mascotte du groupe de métal Iron Maiden, icônise l'essence de l'assassin ambivalent dès sa première apparition à l'écran (surtout maintenant que vous l'avez lu), à en faire pâlir une Agatha Christie. A l'origine mal nommé Pingouin (mal nommé puisque le film lança l'usage de la couleur monochromatique au cinéma), son titre évolua vers Psycho suite à un excès dyslexique d'Hitchcock l'Alfred (cousin éloigné de Flip-Flap la girafe).
Scénario
Prologue bâclé
Marquée par l'inexistence de nœud d'intrigue central[1], l'histoire survit à un prologue complètement hors sujet où Hitchcock entraîne le spectateur dans l'intimité d'une chambre de motel, où une sensuelle Marion Moinaud, incarnée par Janet Leigh, supplie son amant, Sam Loomis, de littéralement « lécher des timbres » dans l'arrière-boutique de "Loomis Hardware" (noter l'usage pudique des guillemets), alors qu'il pouvait se passer tant de choses plus excitantes en voirie urbaine, surtout que le réalisateur avait sous la baguette le futur compositeur de la BO de Taxi Driver pour « gober ses couilles en une bouchée, en tirant leur peau vers le bas » (noter l'usage pudique des guillemets).
Virage
L'orientation du film prend une tournure dramatiquement prévisible, lorsque Marion Moinaud se prend une dizaine de coups de théâtre sous la douche, puisque respectivement, (1) la caméra tourne à gauche, et (2) Norman Bates se présente comme l'unique coupable possible. Lors d'un entretien banal avec l'héroïne, dans le cadre du motel Bates, le spectateur apprend en effet qu'il joue le taxidermiste sur oiseaux à ses heures perdues, et que son "éclectique hobby" « coûte cher, avec toutes ces aiguilles, bobines de fil, sciure et autres produits chimiques ». Oiseaux, Marion Moineau, coût non anodin : il en faudrait bien moins pour ne pas faire le lien avec Marionnaud, la célèbre marque d'institut de beauté, dont la liste des points de vente couvre notamment la France, l'Autriche, l'Espagne et plus significativement la Slovaquie, puisque celle-ci appartient à l'Union Européenne alors que j'allais écrire que non (eh oui je suis allé sur le site de l'UE avant d'écrire mes conneries... pas conne la guêpe).
ET LÀ COUP DE THEATRE ! L'auteur de cet article va écrire un truc vachement sensé qui émeut. Eh non c'était une vaste blague, comme ce film.
Mais laissons parler Alfred Hitchcock lui-même sur le contenu de son film, lui qui semble le mieux placé pour en évoquer l'essence :
Voici le petit motel reclus... Comme vous pouvez le constater, il a l'air parfaitement normal et inoffensif. Sans doute même trop. Un vieux manoir d'apparence sinistre le surplombe. Mais allons voir à l'intérieur... C'est dans cet escalier que la femme renvoya le détective privé à ses chères études. En un instant le couteau lui transperça la poitrine. Il dégringola à reculons et s'écrasa sur le dos... La façon dont... dont le corps se convulsa est telle que... euh... [ndlr: telle que le ventre se souleva selon un arc hystérique, offert aux coups de poignard suivants] mais continuons notre visite des lieux. Au palier à gauche, c'est la chambre de la femme. Et là, c'est la chambre du fils. Nous n'allons pas en parler car le lieu favori du fils était dans le parloir du motel... [ndlr: La chambre du fils consiste en un bureau et un lit bordé de jouets d'enfants.] Nous voilà au motel. Vous devez comprendre la situation de ce jeune homme aux mains d'une femme égomaniaque à un point tel que... [ndlr: La femme c'est en fait le jeune homme.] A l'intérieur, vous pouvez constater que son hobby était la taxidermie spécialisée dans les oiseaux. Ici un corbeau.... là une chouette... et derrière moi, un tableau de peinture très important du puzzle... car... [ndlr: car ce tableau dissimule un judas donnant vers la cabine numéro 1.] euh... Allons à la cabine numéro 1. Toute bien rangée. Des tiroirs vidés. Et là, la... euh... salle de bains... Vous auriez dû voir tout ce sang... C'est horrible... C'est... [ndlr: Horrible. Tu te répètes Alfred.] Mais passons à autre chose. Vous avez l'heure ? [ndlr: oui, 16:19, pourquoi ?]
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—Alfred Hitchcock |
Le style elliptique d'Alfred Hitchcock permet de ne pas livrer immédiatement les clés fondant le suspense essentiel du film et donc son intérêt.
Guide du parfait tueur en série
Suivant le modèle de Norman Bates, voté 2e plus grand vilain de tous les temps par l'American Film Institute, dÉsencyclopédie a compilé pour vous les étapes d'un assassinat parfait :
- Travestissez-vous en votre mère, perruque à l'appui.
- Rendez-vous chez votre victime (nécessairement du sexe opposé), et poignardez-la sans préavis alors qu'elle se pomponne sous la douche.
- Rentrez chez vous.
- Faites-vous la conversation en alternant votre voix naturelle avec celle de votre mère.
- Rhabillez-vous.
- Revenez sur le lieu du crime.
- Devant le cadavre, faites semblant d'être décontenancé, nauséeux et accablé. Peut-être qu'après tout une caméra cachée vous inclut dans un film de merde.
- Dissimulez parfaitement le cadavre[2].
Clichés
Psycho véhicule tous les clichés du thriller classique.
Attaques en surplomb
L'assassin attaque systématiquement en surplomb, même quand lui-même ne s'y attend pas, lui causant grave préjudice (cf. image ci-contre). Le campement du suspense en devient d'autant plus prévisible que les seules scènes où la caméra subjective effectue une montée sont forcément couronnées par une effusion de sang. C'est bien entendu tout aussi stupide que de filmer un traveling des pieds à la tête de Jésus pour conclure sur le happening d'un clou se plantant dans son front.
Columbo
Comme dans tout thriller, le scénario voit d'un Columbo. Il... Comment ça la phrase n'a aucun sens ? C'est normal je voulais pas écrire de connerie pour une fois, au détriment, certes, de l'intelligibilité et de la syntaxe. Bon OK je reprends...
Comme dans tout thriller respectable, le scénario voit l'intrusion d'un triple Columbo. Hitchcock l'insère dans le fil scénaristique en dÉsaccord total avec le principe d'unité temporelle, puisque le célèbre fumeur à l'imperméable apparaît d'abord en client d'agence immobilière se faisant sucer 40 000$ en liquide, puis se fait assassiner par Bates, puis revient pour expliquer sans le moindre souci le complexe schizophrénique de son assassin. On sait que le budget du film était serré, mais faut pas abuser non plus. Ça force des critiques honnêtes à écrire des conneries dans des encyclopédies.
Usage pionnier du courant de conscience
L'idée de courant de conscience consistait dans les années 60 à transcrire graphiquement des idées symboliques tenues par un personnage, en particulier lorsque celui-ci se retrouve point de référence d'un plan subjectif.
En général, les critiques s'accordent à penser que du point de vue de Marion Moinaud, Norman Bates devait ressembler à son motel.
Notes
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