Flatulothérapie
Ou la thérapie exhaustive du mental.
Ses origines
Dans la vie, nous subissons sans cesse des événements contrariants (c’est peu dire), traumatisants (et le mot est faible), et même avilissants (et c’est un euphémisme). Et ce, dès notre plus tendre enfance. Quelque soit le contexte familial, social et économique dans lequel nous avons grandi, personne n’a été épargné. Ce que nos parents ont subi nous a été transmis avant même que la vie ne se charge de nous éprouver à notre tour. Et ainsi de génération en génération, depuis la nuit des temps. Il n’est donc pas étonnant de voir le taux de suicide qui ne cesse d’augmenter, de même que la violence sous toutes ses formes. Dire que tout cela est chiant est peu dire et le mot est faible (et c’est un euphémisme).
On comprend donc facilement l’arrivée, à la fin du dernier millénaire, de toutes sortes de médecines douces et de thérapies dites alternatives. On a ainsi entendu parler de zoothérapie, d’aromathérapie, de musicothérapie, de rigolothérapie, d’aura-thérapie, de psychothérapie et de dizaines d’autres. Certaines sont efficaces, tandis que d’autres sont de véritables fumisteries, n’ayant pour résultat que d’augmenter le taux de frustration des prétendus patients en plus de soulager leur porte-feuille. C’est de l’une de ces thérapies (celles qui fonctionnent) que je veux vous entretenir aujourd’hui : il s’agit de la flatulothérapie, la thérapie exhaustive du mental.
Comment se démerder avec ce bagage ?
Tous les postulants, sans exception, doivent passer par l’initiation flatulique. Cette initiation, faite par nul autre que moi-même, humble gourou (ou Maître Suprême) de l’Ordre Flatulique, débute par l’imposition des mains sur la tête du postulant. À l’aide des formules appropriées et en manipulant des forces supérieures, cette imposition des mains déclenche l’ouverture d’un canal psycho-flatulo-énergétique entre le mental et le trou du cul. Cette ouverture est permanente et ressemble un peu au fédéralisme d’ouverture vu du côté Charest, avec cette différence que l’ouverture se fait de l’intérieur. L’ouverture une fois complétée, le postulant devient maintenant un initié. Ce canal permet l’activation d’un vacuum flatulique lorsque l’initié flatule, ce qui a pour effet de faire faire un demi-tour à un groupe de neurones qui deviennent alors positifs. À chaque flatulence, un nouveau groupe de neurones est ainsi polarisé. Cette polarisation étant permanente, le nombre de neurones positifs augmente graduellement à chaque flatulence rendant l’effet cumulatif. Plus l’initié flatule, mieux il se sent (?). Lorsque l’initié en arrive à une masse critique de neurones positifs, il atteint ce qu’il est convenu d’appeler la libération flatulique, état qui s’apparente à une sorte de nirvana purement extatique qui, une fois obtenu, provoque un tel débordement d’énergie psycho-flatulo-energétique chez les initiés, qu’ils peuvent se libérer dans leurs bobettes. Mais, que sont quelques traces de brake, ou même quelques mottons, en comparaison de l’extase pure qui s’en suit.
Les thérapies de groupe
Je ne peux passer sous silence le bienfait des thérapies de groupe. Il arrive en effet que plusieurs initiés se réunissent pour flatuler ensemble. Il existe évidemment certaines contraintes pour les thérapies de groupe, notamment en ce qui concerne l’aération. Mais, lorsque les conditions gagnantes sont réunies, les initiés flatulent gaiement et on voit monter dans le ciel de jolies vapeurs flatuliques brunâtres, appelées vulgairement fioumes. Oui, vous l’avez bien deviné, ces thérapies de groupe ne sont pas sans effet sur l’environnement. En effet, ces vapeurs s’élèvent très haut dans le ciel et vont patcher la couche d’eau jaune. La flatulothérapie n’est pas seulement une thérapie personnelle, elle est également planétaire, universelle et cosmique.
Qu'en font nos politiciens
Malheureusement, la flatulothérapie demeure totalement inconnue de nos politiciens. C’est pourquoi le fait qu’ils soient rouges ou bleus ne change absolument rien. À l'origine, ils étaient tous bruns, le rouge et le bleu n'étant qu'une tentative de déguisement visant à camoufler leurs origines merdiques. Notez cependant que les flatulences émises par les politiciens sont du type supra-rectal, c’est-à-dire qu’ils pètent plus haut que le trou. Les verts, quant à eux, sont encore trop verts pour même penser à se rembrunir.
Maintenant, la décision vous appartient. À quand l’initiation et la libération ?