Illittérature:Monsieur Armand

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Un conte philosophique de Yoshkill
(qui sera peut-être au programme au Lycée dans quelques années, pour faire chier les jeunes)





Monsieur Armand







Il était, en ce mois de Juin 2063, un homme.

Monsieur Armand était l'heureux chef d'une belle famille. Pour lui et sa femme, l'argent ne manquait sûrement pas, et on s'en rendait compte aisément lorsqu'on admirait les belles et rondes formes de leurs deux enfants.

Un beau jour, alors que le gris du ciel était clair, Monsieur allait gaiement de bonne heure, comme chaque matin, afin d'aller travailler, quand il tomba sur un homme du même âge environ, mal rasé et vaguement debout sur ses deux pieds. Le pauvre homme semblait gêné par beaucoup de choses. Immobile au milieu du trottoir, il beugla un grand coup en direction du gros Armand : « Eh, monsieur l'homme souriant, je vous connais, aidez-moi s'il vous plaît ! ». Le bon Armand se força d'ignorer la personne qu'il ignora d'un bref coup d'œil, tout en accélérant afin de rejoindre son lieu de travail et ses supérieurs dans la plus grande hâte. Il laissa derrière lui, au beau milieu du trottoir, le pauvre homme mal habillé. Ce dernier grogna.

En fait, cet homme s'appelait Kurto. Il était issu d'une famille sans bons moyens et passait son temps à observer les gens sans qu'ils ne s'en rendent compte, en notant par exemple de manière soigneuse que Monsieur Armand était riche et souriant, et qu'il avait une femme timide et naïve, et deux bons gros enfants assez gentils. Il apprenait ce genre d'informations hautement importantes en espionnant les gens. Il avait une femme encore plus mince qu'un "top-model", et il avait évidemment décidé qu'il nourrirait moins son fils, Nico, que sa passion pour l'alcool.

Deux ou trois mois plus tard, la famille Armand ne manquait toujours ni d'argent, ni de nourriture, puisqu'il y en avait même d'avantage pour chaque membre restant de la famille. Même si plus aucune réception n'était organisée et même si les soupers n'étaient plus vraiment accompagnées de joie, la portion de Monsieur était heureusement partagée en tant que ration supplémentaire entre la fille, le fils et aussi la veuve, quand elle ne refusait pas de manger autre chose que ses antidépresseurs. (Les cachets antidépresseurs étaient en fait vendus par le nouveau gouvernement, qui contrôlait la presse comme la justice et les médicaments).

L'homme de la dernière fois, Kurto, fut retiré de force de son appartement récemment refait. Les forces surpuissantes de la justice l'amenèrent jusque devant le juge, où il nia avoir tué un homme et avoir pris l'importante somme d'argent qu'il transportait, tout en grognant comme il savait si bien le faire. Le juge, devant le très bel appareil de lecture de pensées, énonça alors : « Nos actes ont des conséquences, monsieur, c'est pourquoi il faut les mesurer, monsieur », et sans trop réfléchir, sans se soucier de rien, ordonna l'exécution.

Quelques années plus tard, on ne pouvait pas lire dans les journaux que le jeune Nico, 15 ans, s'était donné la mort suite à celle de son père, il fallait espionner si on voulait le savoir.


-- "Monsieur Armand", extrait des Contes de la Dénature, Yoshkill (date inconnue)



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