Les biologistes cellulaires sont plus cool que les biologistes moléculaires
L'organisation d'un laboratoire de biologie est complexe et les périls y sont nombreux. Certains biologistes ont des postes requérant des décennies d'expérience et une présence d'esprit surhumaine ; d'autres ont des postes requérant en gros les compétences d'un cuisinier de fast-food. Certains ont acquis une fortune indécente ; la plupart ont la paye d'un cuisinier de fast-food.
Mais au milieu de tout ce chaos subsiste une vérité scientifique à propos de ces nobles chercheurs : Les biologistes cellulaires sont plus cool que les biologistes moléculaires.
Les données étayant cette thèse sont nombreuses. D'un point de vue technique, sur une échelle allant de Valérie Damidot à James Dean, le biologiste moléculaire moyen est à peu près Steven Seagal tandis que le biologiste cellulaire moyen est proche de Lorenzo Lamas.
À ce stade, vous vous dites peut-être : « Pourtant Steven Seagal est plutôt cool, non ? ». C'est faux. Si vous pensez ça, vous êtes probablement un biologiste moléculaire.
Cette différence de classe entre biologistes cellulaires et biologistes moléculaires fût découverte par le docteur David Friedman en 1953, qui publia ses résultats dans la revue Science l'année suivante sous le titre "All the Guys who do Molecular Biology are Really, Really Lame"[1] . Après des décennies de recherches rigoureuses, les observations de Dr. Friedman ont été confirmées sans l'ombre d'un doute.
Une démonstration rigoureuse et exhaustive de la susmentionnée disparité de classe serait ennuyeuse et quelques peu hors du champ de cet article. Cependant, les exemples de l'indescriptible prestance des biologistes cellulaires et de l'abjecte médiocrité des biologistes moléculaires abondent.
Exemples de l'indescriptible prestance des biologistes cellulaires et de l'abjecte médiocrité des biologistes moléculaires
Ils abondent.
Les biologistes cellulaires utilisent des ustensiles
Les biologistes cellulaires utilisent les ustensiles en adéquation avec la nourriture qu'ils consomment. Par exemple lorsqu'ils mangent un steak, ils utilisent un couteau et une fourchette.
Cette constatation n'a pas pour but d'illustrer la prestance sublime du biologiste cellulaire, mais plutôt de servir de point de comparaison pour appréhender la médiocrité crasse du biologiste moléculaire.
Les biologistes moléculaires font tout avec une pipette. Ils sont assis devant leur hotte à flux laminaire et pipettent à longueur de journée. Tout ce qu'ils savent faire c'est pipeter. S'il advient qu'un biologiste moléculaire renverse un peu d'eau sur le sol, il passera les deux heures suivantes à pipeter, 0,5 μL à chaque fois. Cela est assez amusant à voir, jusqu'à ce que vous vous rendiez compte que votre amusement est moralement équivalent à rire des bruits amusants que produisait votre grand-mère sur son lit de mort.
Un biologiste moléculaire typique travaille 13 heures par jour, mais consacre 7 de ces heures à pipetter de la nourriture dans sa bouche. Ne donnez jamais un steak à un biologiste moléculaire. Il en mourrait de faim. De plus, les biologistes moléculaires sont incapables de s'exprimer quand ils pipettent. Si vous vous approchez d'un biologiste moléculaire au travail et lui demandez « Qu'est-ce que tu fous, Michel ? », vous pouvez vous attendre à une réponse du genre « (marmonne marmonne) transfecte PX3 à site de liaison endogène minimal maximisé réaction RCP beta-CTGT (marmonne) tableau analyse promoteur éphémère ». Cette réponse est complètement nase pour au moins deux raisons. Premièrement, RCP signifie réaction en chaîne par polymérase, donc réaction RCP est redondant. Deuxièmement, tout ce que faisait Michel, c'était pipeter du Fanta dans sa bouche.
Si on observe un biologiste moléculaire en train de dormir, on constate que ses pouces se crispent toute la nuit comme s'il était en train de pipeter. Ce serait triste si ce n'était pas aussi pathétique. Une observation de biologistes moléculaire sommeillant révèle aussi que leur peau se prête très bien à la décoration avec un marqueur indélébile.
Les biologistes cellulaires deviennent encore plus cool quand ils boivent
Une analogie couramment utilisée est de dire que pour les biologistes cellulaires la bière a le même effet que les épinards pour Popeye. Ou qu'une cabine téléphonique sur Clark Kent. Une choppe de bière, et un biologiste cellulaire se transforme en la plus engageante et la plus désirable créature sur laquelle vous avez jamais posé les yeux. Après deux verres, un biologiste cellulaire peut entrer dans n'importe quelle discothèque sans faire la queue. Il n'a qu'à s'avancer droit vers la porte d'entrée. À la fin de la nuit, un biologiste cellulaire moyen dégagera une aura multicolore en dépit du fait qu'il est couché sur le canapé, inconscient. Les biologistes cellulaires restent même attirants pendant leur gueule de bois.
Les biologistes moléculaires, par comparaison, sont incroyablement nases lorsqu'ils sont ivres. Ils pipettent du Get 27 dans leur bouche, la pipette perd son extrémité en plastique à chaque allez-retour entre le verre et la bouche, et après chaque extrémité tombant sur le sol, ils sortent une calculatrice démesurément grande et calculent la molarité de leur sang. Puis ils annoncent, sans s'adresser à personne en particulier, « (marmonne marmonne) mon sang est une solution à 0,03 μM d'éthanol ».
On pourrait penser qu'étant donné cette consommation parcimonieuse d'alcool, il est impossible pour un biologiste moléculaire d'être ivre. Ce serait une erreur. Les biologistes moléculaires deviennent ivres. Après seulement 20 minutes de consommation d'alcool, un panel typique de biologistes moléculaires inclura un gars chantant “C'est à boire, c'est à boire qu'il nous faut”, un type chantant “Le bon roi Dagobert” et un autre percutant inlassablement un poteau. Et tout ceci se produira au beau milieu d'une couche d'extrémités en plastique de pipettes de plus de 30 cm d'épaisseur.
Aussi, le biologiste moléculaire boira souvent du sulfoxide de diméthyle par accident. C'est la stricte vérité : leur consommation d'alcool est tellement inefficace qu'il faut la superviser.
Les biologistes cellulaires sont bien meilleurs farceurs
Si vous travaillez dans un laboratoire de biologie, attendez-vous à des farces. Celles pratiquées par les biologistes cellulaires sont hilarantes. Ils vont, par exemple, dessiner un smiley souriant sur une plaque de culture. Cela risque de ruiner les expériences, mais chaque bonne blague a un prix, et les smileys sont chaleureux et bons pour le moral.
Une autre farce communément pratiquée par les biologistes cellulaires est de produire des suppléments alimentaires vitaminés et de les dissimuler dans votre nourriture. Cela ne change en rien le goût, mais après quelques jours vous remarquez que votre peau a l'air plus saine et que vous avez plus d'énergie. Ensuite, quand ils vous révèlent la blague qu'ils vous ont joués, ils rigolent avec vous au lieu de rire à vos dépens. Puis ils vont vous offrir une canette de Kronenbourg, mais quand vous la boirez cela s'avérera être une de ces délicieuses bières belges. Contenant des suppléments vitaminés. Meilleure blague de tous les temps.
Les blagues que font les biologistes moléculaires, par contre, sont horribles. Par exemple, un biologiste moléculaire peut créer un vecteur viral interférant avec l'absorption de la vitamine C, provoquant chez la victime le scorbut. Puis il vous injectera ça avec une seringue. Mais il ne vous avertira jamais qu'il vous a fait cette farce. Quel est l'intérêt d'une blague sans une chute ? On imaginerait que lorsque les plaies suintantes apparaissent, il s'exclamerait au moins « HA HA ! J'ai fait muter ton ADN. » Ou mieux, il vous tendrait un cache-œil et un perroquet. Mais il semble qu'ils n'aient aucune conscience de l'importance de cette étape critique lors d'une blague.
Pire, il semble que les biologistes moléculaire ne savent simplement pas à quel moment finir la farce. Même dans le laboratoire le plus détendu, il arrive qu'une blague aille trop loin. Par exemple, une des blagues les plus populaires parmi les biologistes moléculaires est de créer un virus capable de dévaster la population humaine sur terre.
Conclusion
Mon hypothèse était que les biologistes cellulaires sont plus cool que les biologistes moléculaires. J'ai basé cette hypothèse sur mes observations personnelles de biologistes cellulaires vraiment géniaux et de biologistes moléculaires pathétiquement nases. Les résultats indiquent que cette hypothèse doit être considérée comme vraie. Si je devais reproduire cette étude à nouveau, j'inclurais des observations à propos des bioinformaticiens. Ils ont l'air plutôt bizarres.
Voir aussi
Notes
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Cet article, basé sur le texte Uncyclopédien Cell biologists are cooler than molecular biologists, est disponible uniquement sous licence CC-BY-NC-SA de Creative Commons. |
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