Mamelou
Mamelou (en listenbourgeois : « Jdüllmamël ») est une entreprise franco‐listenbourgeoise de produits laitiers, fondée en 1937 à Shfällfeunj (Listenbourg). Elle est aujourd’hui la seule à détenir les droits de production du fromage de femme, dont elle est l’inventrice officielle. Par extension, le « mamelou » désigne également ce type de fromage.
Histoire
Origines (années 1930)
Les premières traces de l’existence du fromage de femme remontent au début des années 1930 (précisément à l’année 1932, selon l’état actuel des connaissances). Il serait apparu dans un petit village de l’époque — celui de Läphreb, aujourd’hui disparu — avoisinant la ville de Shfällfeunj, au Listenbourg. Le contexte d’apparition est important : de 1926 à 1939, le Listenbourg connaît une crise économique sans précédent dans son histoire. Parallèlement à ça, les taux de natalité et de mortalité infantile sont à leur apogée. Les Listenbourgeoises sont constamment enceintes mais perdent très tôt leurs enfants, décimés par diverses épidémies infantiles. Ce facteur est propice à l’invention dudit fromage.
L’invention du mamelou racontée par le story‐telling
L’origine précise de cette invention étant aujourd’hui difficile à établir, les informations communiquées par Mamelou dans le cadre de la campagne de story‐telling de son produit phare sont pour l’heure considérées comme les plus fiables. L’histoire de l’invention du mamelou est ainsi contée de la sorte :
Le mamelou est naît dans l’esprit d’un homme durant le rude hiver de 1932. Ce brave était prêt à tout afin de subvenir aux besoins vitaux de son épouse et de son nourrisson, alors que les revenus manquaient et que sa production laitière s’amenuisait peu à peu. Ses vaches mourraient de froid les unes après les autres. Un jour, alors que son enfant était malade et ne pouvait rien avaler sans régurgiter immédiatement, il se plaignis du manque de lait de vache pour sa production fromagère. Assistant aux vomissements laiteux répétés de son nourrisson, il s’écria en se tournant vers sa compagne :
« Cornouaille ! C’est du gâchis ! Tant de lait gâché ! »
Ce à quoi elle lui répondit :
« Qu’aurais‐tu fait de ce lait, de toute façon ?
— Je ne sais pas moi… Du fromage ?
— Du fromage de femme… ?
— Du “jdüllmamël”. »
Dans les heures qui suivirent, et jusqu’à ce que le nourrisson eût été de nouveau apte à avaler son lait maternel, l’astucieux fromager repris sa production laitière, dorénavant aidé de la juteuse poitrine de sa conjointe. Le lendemain matin, sur la place du marché du village de Laphreb, le premier fromage de femme au monde fut vendu. Ne l’ayant pas goûté au préalable — faute de temps —, le fromager le présenta en tant que fromage de vache, en espérant que le goût soit suffisamment similaire pour leurrer les clients. Ce ne fut pas le cas : passées les premières dégustations, les clients étonnés revinrent vers lui après achat pour lui demander s’il avait changé quelque chose à sa recette habituelle. Il s’obstina à leur assurer qu’il s’agissait bel et bien de lait de vache, et que celle qui l’avait produit avait probablement dû brouter d’autres espèces de fleurs ou d’herbes du pré que celles qu’elle avait l’habitude de consommer jusque‐là, ce qui aurait changé le goût de son lait.
La vente au marché fut ce jour‐là la plus fructueuse de l’année pour le fromager. Le goût nouvellement onctueux de ce fromage « de vache » se propagea de bouche à oreille dans tout le village. Les Laphrebois en redemandèrent encore et encore, espérant en percer le mystère par leur attentive dégustation. Incident prêtant au sourire : alors que la femme du fromager vint lui rendre visite au marché pour lui apporter les derniers stocks de jdüllmamël, un des clients la connaissant l’interpela, inquiet, pour lui faire remarquer que sa silhouette avait considérablement changé en quelques jours seulement. Et pour cause : la voluptueuse poitrine bien garnie qui débordait du tissu la portant avait laissé place à deux saucissons raplapla qui pendaient nonchalamment. Ne sachant quoi répondre, elle déclara qu’elle se sentait « essorée » par les jours précédents et la maladie de son enfant. Le client reprit ensuite son chemin, croquant un morceau du fromage acheté à l’instant chez le fromager.
C’est ainsi que le brave fromager parvint à combler les besoins de sa famille (et à décombler sa femme) en voyant son invention croître en reconnaissance et en affluence. Très vite, il vendit ses vaches et devint polygame, pratique alors admise au Listenbourg. Sa devise était d’ailleurs « Plus on est de fous, plus on a de pis ». Comme beaucoup d’autres hommes, le choix de ses compagnes reposait sur la taille (ou plutôt la capacité) de leur poitrine ; cependant, lui était le seul à pouvoir se targuer que c’était en vérité « pour le travail ». Prévoyant d’abord d’héberger ses employées dans l’étable, il dût se résigner à leur faire une place chez lui. Sa première tâche fut alors d’engrosser celles qui n’étaient pas déjà enceintes — sans quoi elles n’auraient pas de lait à traire. Les autres avaient justement été employées parce qu’elles l’étaient. Ayant d’abord pensé à l’avortement clandestin pour ne pas avoir d’enfants supplémentaires à sa charge. il se résigna dans ce cas aussi à les laisser vivre, afin de ne pas avoir de poursuites juridiques.