Opéra
A ce qu'on dit, l'opéra serait un genre musical, si toutefois on peut appeler musique 4 h de braillements sur l'amour juvénile par des quinquagénaires obèses se mouvant avec la grâce d'un tractopelle et aux yeux exorbités de la "musique". C'est vous qui voyez. Il réunit régulièrement des spectateurs dits de la bonne société qui paient une vingtaine d'euros pour se faire voir à dormir dans la salle. Est donc nommé opéra tout spectacle avec du bruit fait par un orchestre et des gros lards qui n'ont plus l'âge de faire musicien playback lors des concerts de Michel Sardou, qui gueulent comme des cochons qu'on égorge sur scène, et admirés par un public d'octogénaires séniles. Les vieux apprécient particulièrement l'opéra parce que les aigus de la soprano leur rappellent leur jeunesse pendant la guerre de 40 par un délicieux mélange du bruit du Stuckass fondant sur les civils et de la sirène prévenant des bombardements. La principale caractéristique du chanteur d'opéra est de pouvoir brailler aussi fort qu'un concert de heavy metal sans avoir besoin d'une quelconque sonorisation. Il faut bien noter que si un chanteur a autant de voix que Vincent Delerm et qu'il se fait couvrir par le moindre petit violon dans la fosse, vous devez admirer sa délicatesse et son sens des nuances.
Les histoires racontées dans ces œuvres sont souvent d'une banalité affligeante dont on voudrait même pas dans plus belle la vie. En jeune fille interprétée par une soprano qui aurait l'âge d'être ma grand mère s'amourache d'un beau jeune homme auquel un ténor ventripotent prête sa voix mais leur amour est malheureusement empêché par le méchant baryton (ou basse) qui va tout faire pour les empêcher de vivre le parfait amour et de s'envoler pour ce rêve bleu à deux. À la fin le ténor meurt, ou la soprano, voire même les deux mais à ce moment là ça devient un duo. La caractéristique d'une bonne mort d'opéra est que le chanteur y interprète son grand air. Ce qui fait que le prétendu moribond produit des sons surhumains que 99,99% de la population est absolument incapable de produire.
Origines de l'opéra
D'après wikipedia, l'opéra aurait été inventé par Opera Software dans les années 1990 pour emmerder Bill Gates. Cependant, on trouve déjà des traces douteuses dans la littérature de la Renaissance de gens qui seraient morts d'ennui assis à rien foutre pendant des heures à écouter d'autres gens pousser des hurlements sur scène, il se pourrait donc que l'opéra ne soit en fait qu'un vulgaire plagiat des réunions Tupperware ou des rassemblements bavarois de 1936.
A l'origine, l'opéra était donc une représentation destinée à faire chier, afin de vaincre les grandes épidémies de constipation qui avaient endeuillé le moyen-âge. Après 1939, on en a découvert un usage « plus marrant », comme l'écrivait le célèbre chanteur Adolf H. : faire crever les vieux qui sont naturellement attirés par de la musique de vieux en les réunissant tous dans une grande salle et en jouant du Wagner à fond jusqu'à leur faire faire une crise cardiaque, l'état allemand réalisant ainsi de substantielles économies en billets de train puisqu'il suffisait de faire ça à Berlin la nuit.
Par la suite, l'opéra a retrouvé sa fonction première, néanmoins, en 2010, le prince Nicolas Ier de France aurait déclaré envisager cette solution de 1939 pour résoudre le fameux « problèmes des retraites » qui gangrène sa côte de popularité.
Une soirée à l'opéra
Un jour, vous décidez innocemment d'aller rendre visite à pépé et mémé dans leur mouroir pour leur tenir compagnie et leur taxer 50€. Ce même jour, pris d'un accès d'inconscience, vous acceptez de passer la soirée avec eux lorsqu'ils vous le demandent. Soudain, le destin frappe, vengeur, à la porte : « Allez, ce soir, on va à l'opéra ! » vous dit mémé d'un air visiblement ravi. Cachant votre désespoir du mieux que vous le pouvez, en hurlant « noooon » à faire croire à un viol dans la maison de retraite et en en prenant un air désespéré, vous décidez de faire cet ultime plaisir à vos ancêtres. De toute façon, c'est ça ou repartir sans les 50€.
Voici donc la marche à suivre afin de survivre à cette soirée d'horreur.
Vous arriverez à l'opéra une heure avant la représentation. En faisant la queue (non, je n'ai pas dit en vous faisant faire...) vous veillerez à discuter de la décadence du monde occidental, à dire que c'était mieux avant, que notre bon roi nous manque à tous, que la jeunesse se perd, qu'il n'y a plus de valeurs, enfin de toutes ces petites choses qui ravissent les octogénaires - et plus si affinités - qui vous serviront de compagnons de soirée. Une fois installé dans la salle, détendez vous, sortez vos écouteurs, votre oreiller, un livre ou une pizza, selon l'occupation bénie que vous aurez choisi. Si vous optez pour la pizza, faites attention à ne pas tâcher le costume à 25000€ de votre voisin, il pourrait mal le prendre, même s'il en a un autre dans le coffre de sa jaguar. Une fois que la représentation commence (je n'ose appeler cela musique) vaquez à vos occupations. Si vous vous faites chier et que vous avez oublié de quoi dormir, ou que vous êtes espiègle, mettez vous à tousser frénétiquement afin de détendre l'atmosphère et de ravir votre entourage. Vous pouvez aussi vous mettre à chanter les si vous aimez particulièrement le spectacle, et faire ainsi profiter au monde de votre merveilleuse voix de baryton, pour le bonheur de vos voisins. Enfin, faites comme chez vous, rotez, pétez, vivez dans la joie ces heures de liberté ! Si votre voisine de derrière s'écrie « fichtre, quelle impudence, jeune goujat, voudriez vous cesser cet insolent vacarme ? » avec un accent parisien du 16e arrondissement, c'est qu'elle est ravie de votre prestation. L'opéra peut même devenir un spectacle comique quand la chaise sur laquelle s'est assis le ténor d'un quintal et des poussières se brise et laisse le pauvre chanteur sur les fesses ce qui provoque un effet comique des plus irrésistibles digne des plus grands maitres du burlesque. (Petite séquence wikichiante, vous vous marrez mais c'est réellement arrivé à Pavarotti en 87 à Garnier, Gabriel Bacquier, le baryton qui était avec lui sur scène, a eu du mal à continuer la représentation tellement il rigolait et regardait vers les coulisses en répétant "Ah le con")
Une fois la représentation terminée, montrez bien à l'orchestre et aux acteurs que vous vous êtes endormi si vous êtes au premier rang, c'est précisément ce qu'ils attendent. Soyez sympa, ils ont braillé pendant quatre heure pour vous, alors rendez leur cette politesse élémentaire de la bonne société. N'applaudissez que si vous voulez rester assis dix minutes de plus avec d'autres cons qui auront eu la bonne idée de vous imiter comme des singes (l'être humain n'est pas toujours très brillant). Par contre restez jusqu'au bout si le spectacle n'est pas bon parce que voir des gens en costard ou manteau de fourrure se mettre à siffler les artistes comme des hooligans promet d'être un spectacle croquignol.
Remerciez les deux vieux qui vous ont amené s'ils ne sont pas morts, et s'ils le sont, n'oubliez pas de prendre le portefeuille, les dents en or et les bijoux avant de vous éclipser discrètement.
L'après représentation d'opéra
Si vous avez apprécié le spectacle, faites en profiter vos voisins en vous lançant le lendemain à une heure sympathique, disons 4h 30, à une démonstration de vos talents vocaux. Interprétez tous les grands airs entendus la veille le plus fort et le plus mal possible. Vous pouvez ensuite prendre des paris sur qui arrivera en premier chez vous des flics ou des infirmiers psychiatriques.
D'autres genre d'opéra
Vous n'en avez pas eu assez ? Vous en redemandez encore ? Très bien, mais n'oubliez pas auparavant d'aller consulter un médecin-psychiatre au sujet de votre santé mentale, parce qu'à cet instant, j'ai comme un doute à vous voir progresser sur le chemin de la souffrance...
Il existe donc, pour votre bonheur masochiste, différents genre d'opéra :
- l'opéra classique, celui qui endort et fait chier
- l'opéra wagnérien, celui qui résout le problème de surpopulation de vieux
- l'opéra-bouffe, ou l'opéra pour les pauvres, pas parce que la bouffe y est gratuite, mais parce que « les dialogues sont à la mesure du niveau intellectuel du prolétaire de base » (Richard Wagner). Généralement, il s'agit d'une histoire de cul, de tromperie, ou d'amour au macdo : "Tu m'as trompéééééééé ! (silence) - Non c'est pas vraiiiiiiiii !" (à répéter douze fois en dansant)
Note : les amateurs d'opéras sont généralement nommés "glottophiles", parce qu'ils aiment sans doute les jeux liés au fait de pousser jusqu'à la glotte. Au même titre que la pédophilie, la zoophilie et la scatophilie, la glottophilie est une perversion mentale dangereuse et avérée.
S'il vous a enthousiasmé, votez pour lui sur sa page de vote ! Ou pas.