Pain

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« Mettez donc ma baguette entre vos miches. »
~ Sacha Guitry à propos de sa boulangère
« Je n'ai jamais vu un homme distribuer autant de pains! »
~ Un apôtre à propos de Jésus après une bagarre

Le pain est un aliment à base de farine, d'eau, de sel et de levure ou de levain. Mais le pain est beaucoup plus qu'une simple galette qu'on aurait fait lever : il est l'essence même du peuple français et l'histoire de la nation est indissociable de celle du pain.

Dans l'antiquité

Le pain passe les frontières

Rome, malgré son importance, manque de nourriture correcte : en Italie, tout le monde attend avec impatience le retour de Marco Polo qui doit ramener la recette des spaghettis de son long voyage. Son retour n'étant pas prévu avant le XIIIe siècle, le peuple gronde autant que son estomac. En réponse aux manifestations, Jules César le pas-encore-empereur du pas-encore-empire romain mandate une commission pour rédiger un rapport sur les causes du mécontentement populaire. La réponse est claire et nette :

« PANEM ET CIRCENSES »
~ Juvénal à propos de la démocratie participative

En français : « DV PAIN ET LES JEVX DV CIRQVE ». Pour ce qui est du cirque, la Rome antique n'a alors rien à envier aux autres villes du monde connu, mais le pain, lui, est la propriété exclusive des gaulois qui le consomment sans modération, avec leur vin et leur Boursin.

Dans un élan de populisme, le grand César ne fait ni une ni deux et part immédiatement à la conquête des Gaules. Les habitants ne sont pas opposés aux romains dans un premier temps : leurs toges sont plus esthétiques que les braies et ceux qui ont eu l'occasion de goûter au foie-gras des oies du capitole l'ont tous trouvé succulent. Heureusement, Vercingétorix n'est pas dupe et fait comprendre la menace à son peuple.

« Ne vous laissez pas tromper mes amis : les romains veulent nous ôter le pain de la bouche ! Et sans pain, que mangerons nous ? Le riz et la pomme de terre n'ont pas encore été introduits dans notre pays, alors que nous restera t'il ? Des fèves ? Ha ! Plutôt mourir ! »
~ Vercingétorix à propos des féculents qui font partie d'un régime alimentaire équilibré.
Vaincu, Vercingétorix livre la baguette à César.

Le conflit est inévitable : les légions romaines traversent les Alpes, rêvant de tartines de miel et de tournedos Rossini tandis que les tribus gauloises se rassemblent sous les ordres de Vercingétorix, qui mène ses troupes à la baguette. Après quelques combats insignifiants que l'histoire a décidé d'oublier, les deux armées s'affrontent à Gergovie. Les gaulois, engoncés[1] dans leur place forte attendent tranquillement que leurs ennemis essaient de passer les fortifications. Les celtes ne manquent pas de pain et pour eux le siège n'est que l'occasion de tester toutes les recettes possibles et imaginables avec les ingrédients disponibles : tartines en tout genre, croque-monsieur, hot-dog, hamburger... De la banale soupe au toasts aux foie-gras, les assiégés font saliver les assaillants qui n'ont que des lentilles à se mettre sous la dent. Le moral des légions romaines s'écroule et César est rapidement obligé de battre en retraite et d'inviter ses troupes au restaurant, ce qui lui vaudra de payer l'addition la plus salée de toute l'antiquité.

Quelques mois plus tard, les gaulois sont à nouveau assiégés, cette fois à Alesia et Jules César, en fin stratège, a prévu un stock de pizzas pour 6 mois. Ne pouvant se réapprovisionner en beurre et en jambon, les hommes de Vercingétorix ont de moins en moins de garniture à mettre sur leur pain. Rapidement il n'y a plus rien à tartiner et les gaulois n'ont d'autre choix que de se rendre plutôt que de manger du pain nature. Le chef Arverne dépose les armes et apporte une baguette à César, la lui jetant à la figure dans un dernier geste de défi. Ce jour là est né l'expression : « Mettre un pain dans la gueule ».

Les débuts de l'industrialisation

Le pain se répand à travers tout le monde romain ; la production augmente jour après jour mais la demande est si forte que les prix explosent. Pour compenser cette inflation, de nouvelles méthodes de fabrication sont développées. La plus notable a vu le jour en Palestine vers l'année 30 de notre ère : on raconte qu'un charpentier était capable de multiplier les pains à volonté, mais cette version est discutable : il s'agissait plus vraisemblablement d'un boulanger. Une seule chose est sûre à son sujet : craignant de perdre leur négoce face à la concurrence, les boulangers locaux se sont ligués pour faire exécuter cet homme sous un prétexte fallacieux. Il fut donc crucifié sur une immense pelle de boulanger, comme le voulait la tradition de l'époque.

Au Moyen-Âge

Durant cette période, la gastronomie se développe et bien des peuples d'Europe prennent conscience qu'ils mangent de la merde. Ainsi, de nombreuses guerres eurent lieu pour la conquête du pain ou de ce qu'on peut mettre dessus.

La plus notable fut la guerre de cent ans : pendant un siècle, les cuisiniers anglais et français se disputèrent afin de déterminer si un petit déjeuner idéal devait être basé sur du porridge ou sur des tartines. Les victimes furent très nombreuses parmi les paysans désignés pour gouter les créations des cuisiniers de l'époque. Le conflit aurait pu se prolonger indéfiniment tant personne n'était capable d'apporter une réponse définitive. Vers 1420, le roi Charles VI propose de supprimer purement et simplement le petit déjeuner, dans un discours resté célèbre :

« Cette histoire de petit déjeuner devient ridicule. Oui, le porridge c'est dégueulasse, mais du pain tout seul ce n'est pas meilleur. Le café n'est pas encore arrivé jusqu'en Europe et je vous rappelle que tant que Christophe Collomb n'aura pas découvert les Amériques nous n'aurons pas de chocolat dans lequel tremper nos tartines. Et le thé est vraiment hors de prix de toutes façons. Alors si c'est pour manger du pain et de l'eau autant ne rien manger du tout. Ou alors peut être un bol de céréales avec du lait... »
~ Charles VI à propos du manque de caféine au XVe siècle

Ce discours devant la cour complètement estomaquée est à l'origine de la réputation de folie du roi et de son surnom de Charles le bol, par la suite déformé en Charles le fol.

Ce n'est que quelques années plus tard qu'une boulangère du nom de Jeanne d'Arc mit fin au conflit en présentant sa dernière création : une tranche de pain recuite, appelée biscotte. Les anglais, vexés de perdre la bataille avant d'avoir écoulé leur stock de flocons d'avoine se vengèrent en cuisant une deuxième fois Jeanne avant de quitter finalement la France. En mémoire de cette défaite, le mot pain signifie depuis lors "douleur" en Anglais.

À la renaissance

Au XVIe siècle

Il ne s'est rien passé d'intéressant.

Vraiment.

La révolution

Vers la fin du XVIIIe siècle, les conditions de vie sont relativement bonnes : le gouvernement tient compte des besoins du peuple, les impôts sont raisonnables, le pays est en paix avec ses voisins, la noblesse est admirée de tous... Mais le pain commence à manquer : depuis l'introduction du maïs, les champs de blé sont moins nombreux et le prix augmente. Dans le même temps, la population croît[2] à un rythme constant. La loi de l'offre et de la demande est implacable[3] : le pain devient vite hors de prix. Les gens les moins fortunés modifient leurs repas progressivement, passant de la baguette au pain de mie, puis au pain de seigle... Quand seul le pain noir est abordable, la révolte éclate et toute la France se tourne vers ses dirigeants. La discussion avec la reine Marie-Antoinette restera dans l'histoire comme un parfait exemple de l'éloignement entre les monarques et la réalité quotidienne.

Marie Antoinette musique.jpg La reine qui joue du clavecin dit :
Mais qu'est-ce que vous voulez à la fin ? Vous ne voyez pas que je suis en pleine répétition ? Déjà que le clavecin a un son de merde, si vous m'empêchez de m'entrainer, je n'arriverai jamais à jouer quelque chose d'audible.


La-liberte-guidant-le-peuple.jpg La représentante topless du peuple s'écrie :
On veut du pain, on crève la dalle et y a pas moyen d'en acheter. On se croirait en URSS ici. Sauf qu'il fait pas froid. Et qu'on n'est pas dans une dictature communiste. Ok, ça n'a rien à voir en fait, mais on veut quand même du pain !


Marie Antoinette musique.jpg La reine qui joue du clavecin dit :
Vous n'êtes vraiment pas débrouillards : si il n'y a pas de pain, mangez de la brioche et arrêtez de vous plaindre.


La-liberte-guidant-le-peuple.jpg La représentante topless du peuple s'écrie :
Mais qu'est-ce qu'elle raconte cette engoncée[4] ? C'est beaucoup trop calorique de la brioche, on va tomber malade si on en mange à tous les repas. En plus, je vous raconte pas à quel point ça va être dur de garder la ligne. Vous croyez vraiment que le peuple serait derrière moi si j'étais pas aussi canon ?


Devant tant d'incompréhension, le peuple opta finalement pour la solution la plus simple : décapiter la famille royale. Ça n'a bien entendu rien changé à la pénurie de pain de l'époque, mais ça a bien défoulé les foules.

Aujourd'hui

Depuis la découverte des îles Sandwich, le pain ne manque plus dans notre beau pays. Ces deux faits n'ont aucun lien entre eux, il s'agit seulement d'une coïncidence bien pratique du point de vue de la chronologie. En tous cas, cette abondance de pain a permis l'apparition de bien des recettes originales, consistant toutes à mettre de la viande dans du pain, comme par exemple le kebab, le panino ou le hamburger. Alors vraiment je vous le demande : que serait la France sans le pain ?


À mon avis : l'Italie.

Notes

  1. Pour les lecteurs n'ayant pas de vocabulaire : ceci n'est pas une insulte, si vous l'utilisez comme tel vous aurez l'air d'un con.
  2. Du verbe croitre. La population était également croyante, mais ça n'a rien à voir.
  3. Comme si il y avait des lois placables de toutes façons...
  4. Elle avait l'air d'une conne à ce moment là.
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