Paix

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La Paix est un variante appauvrie d'un autre jeu de société, la Guerre, pratiquée elle depuis des temps immémoriaux. La parenté qui lie ces deux occupations est telle que des fédérations nationales et internationales (ONU, OTAN, Pacte de Varsovie, Ministère de la Défense, etc.) en font la promotion conjointe, et en régulent l'alternance.

« J'aime foutre les femmes ; malheureusement, elles n'aiment pas me foutre la paix »
~ Sacha Guitry à propos de la paix.
« Les gardiens de la paix, au lieu de la garder, ils feraient mieux de nous la foutre ... »
~ Coluche à propos des flics.
« La guerre c'est la paix »
~ BHL à propos de la Syrie.

Généralités

Ses règles diffèrent peu de celles de l'amusement original, quoiqu'elles aient été largement amputées des composantes sportives et viriles qui font de la Guerre cette occupation si passionnante qu'il ne s'est pas déroulé une journée sans qu'on ne s'y adonne quelque part. Par contre, le gameplay (jouabilité) a fait l'objet d'une sérieuse refonte, puisque un immense corpus de règles abscontes, retorses, absurdes et inutilement contraignantes (appelées Loi) vient encadrer les joueurs jusqu'à la nausée.

Pour mémoire on citera la règle commune aux deux activités : maximiser le profit personnel d'une minorité par le biais de l'aliénation de la vie de la majorité.

Histoire

Alors que la Guerre se pratique de facon organisée (certains ont même dit "harmonieusement") et connut de toute mémoire une vogue particulière dans les classes populaires qui en ont toujours fourni l'essentiel des participants, la Paix se pratique, elle, de facon tout à fait chaotique, et se trouve être le divertissement mou de bourgeois indolents et décadents. A noter toutefois que si les aristocrates peuvent, à l'occasion, se laisser entrainer à soutenir la Paix, ils ne considèrent en général comme honorable que d'exceller à la Guerre, plus souvent d'ailleurs comme organisateur que comme joueur.

La paix a été tardivement et timidement introduite par quelques philosophes notoirement velléitaires et, le mot est laché, passablement chiants (Emmanuel Kant par exemple), et autres avortons (Saint Paul).

Selon une étude scientifique commandée par Donald Trump, les pays en guerre demandent plus la paix que les pays déjà en paix. L'idiot du pays des Etats-Unis incite donc tout les pays à faire la guerre pour pouvoir faire la paix (car comme l'étude scientifique qu'il a commandé auprès de son frère jumeaux trisomique l'a montré, seule la guerre peux donner la paix et la paix ne peux pas donner la paix).

Christianisme

Saint Paul a radicalement modifié le mesage originel de son maitre Jésus Christ, jusqu'à verser dans le nian-nian. Jésus, en effet, est l'auteur de ces lignes admirables, plus bel hymne à la guerre de toute la littérature mondiale :

34 Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le combat.
35 Je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère ;
36 on aura pour ennemis les membres de sa propre famille.
37 Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi.
38 Celui qui ne se charge pas de sa croix pour marcher à ma suite n'est pas digne de moi.
39 Celui qui voudra garder sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la retrouvera. (Mat 10)

Et de même :

49 Je suis venu apporter un feu sur la terre et combien je voudrais qu'il soit déjà allumé ! (Lc 12,49)

Quand aux armes, il en fait, ouvertement, l'apologie:

35 Puis Jésus leur dit : « Quand je vous ai envoyés en mission sans bourse, ni sac, ni chaussures, avez-vous manqué de quelque chose ? » — « De rien », répondirent-ils.
36 Alors il leur dit : « Mais maintenant, celui qui a une bourse doit la prendre, de même celui qui a un sac ; et celui qui n'a pas d'épée doit vendre son manteau pour en acheter une.
37 Car, je vous le déclare, il faut que se réalise en ma personne cette parole de l'Écriture : «Il a été placé au nombre des malfaiteurs.» En effet, ce qui me concerne va se réaliser. »
38 Les disciples dirent : « Seigneur, voici deux épées. » — «  Cela suffit », répondit-il (Lc 22)

Lumières

"Vers la Paix Perpetuelle" d'Emmanuel Kant est une tentative éhontée d'étendre sa version du jeu jusqu'à la domination monopolistique.

Economiquement désastreuse, historiquement nulle et historiographiquement stérile, eschatologiquement absurde, la Paix fait, bien heureusement, l'objet d'un rejet presque systématique d'une immense majorité de l'humanité.


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