Utilisateur:SuperLapin/carotte

	Faites attention !
	Ceci est un message du comité des sages carottes. Bien que sachant apprécier toutes les formes d'humour, les sages carottes vous demandent de bien vouloir laisser de côté votre esprit déplacé lors de la lecture de cet article, ceci afin de stopper les allusions sexuelles discriminantes liées à la forme particulière des carottes.

Il est 9h du matin dans un petit jardin potager de St-Georges-les-champs un beau et chaud jour du mois de jullet. La vie du microcosmos de ce petit jardin bat son plein, depuis déjà quelques heures, les fourmis et autres petits insectes scarabisants s'activent à faire les récoltes en préparation d'une improbable fin du monde. Mais il est 9h et ce petit gargouilli d'insecte ne se doutent de rien, pourtant, aujourd'hui, tout va basculer à cet endroit précis. Janine, 51 ans, propriétaire du petit jardin depuis 1976 vient de finir d'étendre son linge, et s'est saisie de son panier en osier. Elle va bientot cueillir ses carottes et plonger son jardin dans un cahos dont elle ne se doute pas... Pauvre Janine inconsciente.

La cueillette

Janine se dirige lentement vers son jardin, la chaleur est étouffante en cette fin du mois de juillet. Elle ouvre le petit portail de son jardin qu'elle a cloturé afin d'éviter que sa chienne Fifille y aille faire ses besoins. Elle referme derrière elle puis se dirige vers sa plantation de carottes. Ce n'est pas le fait que pendant son trajet elle a écrasé 127 fourmis, 21 gendarmes et un verre de terre qui fera de cette journée une date noire dans l'histoire du petit jardin.

Arrivée au niveau des carottes, Janine se met à genou puis pose son panier. Elle prend un peu de temps pour contempler l'alignement parfait des petites touffes vertes, récompensant le long travail de préparation, le jet des semis, l'arrosage, et les moments de doute lors du gel du mois d'avril. Mais ce n'est pas le fait qu'un des plants de carotte a jauni qui fera planer à jamais une ombre terrifiante sur cette journée.

Janine approche sa main de la première touffe, et la caresse doucement, ceci afin de juger de la santé du plant, bien évidemment. Puis elle retrousse ses manches satisfaite et empoigne le plant de carotte. Celle-ci résiste et semble profondément enfoncée, dans le sol. Janine, de sa poigne de femme du terroir, insiste et tire en faisant des mouvements de va et vient d'avant en arrière pour tenter de faire lacher prise à la carotte. Mais la raison pour laquelle cette journée restera à jamais une journée de deuil dans ce petit jardin n'est pas due au fait que la carotte était pourrie au milieu et qu'en sortant du sol elle éclaboussa le visage de Janine d'un liquide crêmeux malodorant.

Janine transpire et halète. Cette première carotte était étrangement résistante et Janine cherche ou elle pourrait s'essuyer son visage tout éclaboussé. Elle contemple sa carotte au bout ramoli, un peu décue, et espérant que les autres seront plus grosses et dures. Puis elle se resaisie, se souvenant qu'après cela il lui reste encore beaucoup de choses à faire. D'un revers de manche, elle s'essuie le visage, puis empoigne la seconde touffe de carotte. Le fait que celle-ci soit parfaitement banale n'entache pas cette chaude journée.