Alertam Allibus
Symbole de la culture romaine poussée à son paroxysme, Alertam Allibus est la première saga télévisuelle de la Rome antique.
Les débuts
Lancée en l'an 29 après jissé, Alertam Allibus connut dès ses débuts un succès retentissant en passant juste après les Patriae nova (le téléjournal). Cependant replaçons le contexte historique : non, ce n'est pas la première série TV de l'histoire. Les Égyptiens avaient déjà la célèbre série Pyramid Break, quant aux Grecs, on ne mentionne même pas Grèce Anatomy, qui fera connaître Hippocrate dans le rôle de l'infirmier hétérosexuel, le seul, et dont les Romains s'inspireront par la suite pour créer Urgentiae. Mais ne brûlons pas les étapes.
Scénario
L'histoire se déroule sur une plage de Pompéi où le lieutenant Caius Bucanonnus « Alertam » Allibus est à la tête d'une brigade d'une dizaine de sauveteurs qui doivent faire face aux imprévus de chaque jour tout en composant avec leurs vies personnelles.
Personnages
Caius Bucannonus « Alertam » Allibus
Personnage central de la série, Allibus doit son surnom de « Alertam » au fait que c'est généralement lui qui donne l'alerte en criant « Do alertam ! Do alertam ! » (je donne l'alerte), puis juste « Alertam ! Alertam ! » (alerte). Bien que très séduisant auprès de l'autre sexe, Bucanonnus est marié, ce pourquoi il reste généralement fidèle et se permet très rarement des écarts de conduite (voir l'épisode Flammae ocus).
Il aura le plaisir de voir sa femme enceinte dans la deuxième saison, ce qui sera la source d'une dispute : les deux époux sont d'accord de l'appeler Marcus si c'est un garçon, mais si c'est une fille Caius veut l'appeler Didon, en référence à la reine de Carthage, alors que sa femme veut l'appeler Hébé, en référence à la déesse de la jeunesse.
Finalement Mme Allibus accouchera d'une fille, mais on lui donnera un nom composé : Hébé-Didon.
Julius Aelius Calpurnius
Sauveteur haut en couleur de la brigade, Calpurnius est un séducteur invétéré qui sévit surtout au temple de Vesta où il a régulièrement des relations avec des prêtresses de Vesta, les vestales. Comme le veut l'usage, celles-ci se font enterrer vivantes quand le grand prêtre de Vesta, Aulus Pulpus « Bibendum » Redicius, découvre la relation.
Bon vivant jusqu'au bout, la devise de Calpurnius est « Ac unam at atta » (ces mots signifient littéralement que tu vivras ta vie sans aucun souci - philosophie), phrase qu'il emprunte au philosophe grec Tymon, fondateur du Pumbaïsme, courant philosophique proche de l'hédonisme, mais en mieux.
Aulus Pulpus « Bibendum » Redicius
Prêtre de Vesta et responsable du temple, c'est lui qui veille sur les vestales et qui va enterrer vivantes les infidèles. Le personnage est un des plus caricatural de la série : il s'agit d'un gros vieillard qui se promène tout le temps avec une pelle, ce qui lui vaut le surnom de « Bibendum » (le fait qu'il soit gros, pas le fait qu'il se promène tout le temps avec une pelle). Dans la version remasterisée sous Constantin, donc une fois l'Empire devenu chrétien, le surnom du personnage deviendra Saint Michelin.
Quintus Bromurius Brugdugus
Personnage assez effacé et distant, Brugdugus est le plus jeune des sauveteurs de l'équipe d'Allibus. Pour le sauver de sa timidité, Calpurnius tentera de le dévergonder en lui organisant un rendez-vous galant derrière le temple de Vesta avec une charmante vestale. Brugdugus attendra sa dulcinée toute la nuit : elle était en train de se faire enterrer vivante par Redicius de l'autre côté du temple (épisode Brugdugi rendez-vus).
Hormis cet épisode et quelques autres (Sub Pompeiorum soles, Aut Allibus aut nihil), Brugdugus reste de faible importance dans la série. Ce n'est qu'au milieu de la troisième saison que la vraie nature du personnage sera révélée : Brugdugus est en fait un Juif membre du Front Populaire de Judée, et c'était lui qui inscrivait au pinceau la phrase Romanes eunt domus Romani ite domum sur les murs.
Les conséquences de cette révélation ne se font pas attendre : la cote de popularité du personnage est en chute libre, le public romain est choqué. La réalisation se voit dans l'embarras, ils préfèrent alors se débarrasser discrètement du personnage : il sera enterré vivant par Redicius qui l'avait confondu avec une vestale (voir l'épisode Taupa inhumata).
Personnages secondaires
- Lucius Aemilius Encartus : tenancier du bar Lorem Ipsum. Il ne cesse de se plaindre du temps qu'il fait. Sa phrase fétiche est "Pompeii non Pompeii, sed hiems est" (Pompéi ce n'est pas Pompéi, c'est l'hiver).
- Julius Gambolputtus Ausfernus : jeune apprenti sauveteur, naïf et émerveillé. Son premier sauvetage sera très remarqué: il sauve une vestale qui tentait de se noyer pour ne pas mourir enterrée - ce qui lui arrivera malgré tout (épisode Vestaliae se dissimulunt pro perire). Sa devise est « Disco ad vitam aeternam »(
HOW YEAH ! DISCO FOR EVER !J'apprend pour toujours) - Claudia Gretta Spinosa : vestale qui sera mise enceinte par Calpurnius. Redicius l'ayant cuisinée pour savoir qui est le père, elle citera le premier nom qui lui viendra à l'esprit, Spartacus, en l'occurrence. Redicius ne connaissant pas cet homme, il ira trouver la brigade d'Allibus pour savoir qui il est. Par solidarité envers Calpurnius, chaque sauveteur se dénoncera comme étant Spartacus, ce qui évitera des problèmes à Calpurnius, mais qui n'empêchera pas Redicius d'enterrer la vestale vivante, ni Stanley Kubrick de s'inspirer de l'anecdote pour un de ses films.
- Decimus Tullius Zalibus : Ermite vivant loin de la civilisation, au bar Lorem Ipsum. Il tentera d'éveiller Brugdugus à la spiritualité.
Guest stars
Ayant connu très vite un grand succès, la réalisation put inviter certaines personnalités de l'époque à participer occasionnellement à un épisode, ainsi :
- Pline l'ancien dans son propre rôle.
- Agrippine la jeune dans le rôle d'une vestale. Elle refusera de tourner la scène de l'inhumation, ce qui obligera la réalisation à la suggérer explicitement.
- Galba devait tourner un épisode en février 69, mais il se fera tuer avant par Othon.
- Othon devait tourner un épisode en juin 69, mais il se fera tuer avant par Vitellius.
- Vitellius devait tourner un épisode en décembre 69, mais il se fera tuer avant par Vespasien.
- Vespasien devait tourner un épisode en juin 70. Et il l'a fait.
La chute de la série
Cependant c'est en 75 qu'est lancée une autre série, Amor et gloria et pulchritudo, qui fait une sérieuse concurrence à Alertam Allibus. Vespasien refuse de faire interdire la nouvelle série, mais à sa mort en 79, Titus, successeur de Vespasien et grand fan d'Alertam Allibus, offre une importante somme à la réalisation de la série pour relancer un peu l'intrigue. La réalisation, qui fête le cinquantième anniversaire de la série, décide donc d'innover en réalisant le premier effet spécial de l'histoire de la télévision. Il s'agit de faire cracher du feu au Vésuve pour permettre un sauvetage encore plus spectaculaire.
Les épisodes précédents laissent déjà présager une catastrophe, ainsi le feu sacré des Vestales, censé brûler constamment, sera éteint deux épisodes avant, signe considéré comme mauvais présage. En effet Calpurnius, complètement cuit lors d'une folle orgie avec des vestales, urinera dessus - signe considéré comme très mauvais présage. Pour punir les vestales de leur mauvais comportement et de l'extinction du feu, Redicius décide de les enterrer toutes - très très mauvais présage - ce qui lui vaudra d'avoir une cloque à la base du pouce - présage moyen mais pas terrible quand même.
Évidemment, le scénario étant ce qu'il fut, les présages se révélèrent exacts et le Vésuve cracha du feu. Cependant il semblerait que l'effet spécial n'était pas au point puisqu'il plut des cailloux, et qu'ensuite de folles coulées de lave ensevelirent toute l'équipe de tournage comme de vulgaires vestales. Cette fin tragique laissa ainsi le champ libre à la série Amor et gloria et pulchritudo, qui obtint un joli succès, mais tout de même moindre que celui d'Alertam Allibus.
Postérité
Tous les réalisateurs romains avoueront par la suite avoir puisé leur inspiration dans Alertam Allibus, qui aura créé véritablement le style romain, dont plusieurs séries sauront conserver l'héritage : Desperatae Matronae, La Galère s'amuse, Les Experts : Patavium, et tant d'autres. Et même dans les séries créées une fois l'Empire devenu chrétien, comme Sancta Barbara ou les aventures du pape fictif Ulysse XXXI, on retrouvera toujours l'esprit immortel d'Alertam Allibus.
Bibliographie
- Victor Hamm, Les Séries TV dans l'Antiquité, Paris, Editions Tank, 1978
- Jean-Louis Foster, La Chute de l'Empire Télévisuel Romain, Amsterdam, Editions Tank, 1879
- Marc-Olivier Petit, L'Histoire très profonde des vestales, Milan, Editions Tank, 1798
- Samuel Bechmann, Pompéi, Hiroshima, quel progrès !, Genève, Editions Tank, 1987
- Michaël Griffiths, Accepter sa calvitie pour les nuls, Port Moresby, Editions Tank, 1897
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